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Octave Chanute est le fils de Joseph Chanute, professeur au Collège de France, qui s’est expatrié aux États-Unis en 1839. Il a mené une brillante carrière d’ingénieur dans plusieurs sociétés de chemins de fer de 1849 à 1890. Son intérêt pour l'aviation est apparu lors d'un voyage en Europe en 1875 ; retiré des affaires, il a consacré son temps à l'aviation naissante.
Avec ses capacités d'analyse scientifique et le sens du partage de l’information, il rassemble tous les documents dont il a entendu parler et entreprend de les diffuser, sous la forme d'articles publiés entre 1891 et 1893 dans le Railroad and Engineering Journal. Ces articles seront regroupés et publiés en 1894 sous le titre Progress in Flying Machines (Progrès dans les machines volantes). Cette étude exhaustive de l'état de l'art des « plus lourds que l'air » lui assure une grande notoriété.
Chanute concluait, en ces années 1890, que le problème essentiel à résoudre n'était ni la portance ni la propulsion mais la stabilité et le contrôle de la machine1. Il indiquait avec clairvoyance que la maîtrise du vol mécanique passerait d'abord par la maîtrise du vol plané2 ; ce sera l'approche des frères Wright.
En 1896, il entreprend avec Augustus Herring et William Avery la construction d’un planeur inspiré de ceux d’Otto Lilienthal. S’estimant trop âgé pour expérimenter lui-même, il engage trois jeunes aides. En juin, partant du haut des collines de sable qui bordent le lac Michigan, près de Chicago, ils testent plusieurs modèles de planeurs et, le 4 juillet, arrivent à parcourir une trentaine de mètres. Plusieurs centaines de glissades sont effectuées en 1896 et 1897 sans aucun accident. Le plus long parcours est de 109 m avec un angle de chute de 10 degrés.
Il a été un lien important entre les pionniers américains (en particulier les frères Wright, qui ont échangé de nombreux courriers avec lui) et les Européens (Ferber, Santos-Dumont, etc.). En 1903, il vint en France présenter l'état de ses travaux devant la commission internationale aéronautique et l'Aéro-Club de France et en profita pour rencontrer Ferber à Nice. |
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Otto Lilienthal, né le 23 mai 1848 à Anklam et mort le 10 août 1896 à Berlin, est un pionnier allemand de l'aéronautique. Recherche et expérimentation
Dès les premiers vols des frères Montgolfier, l'aéronautique s'est orientée dans deux directions : les plus légers et les plus lourds que l'air. Cette dernière voie fut explorée avec beaucoup de rigueur par Otto Lilienthal, qui reste pour la plupart des vélivoles du monde le premier d'entre eux.
Ses recherches sur la forme des ailes lui permirent de démontrer scientifiquement les capacités de portance de l'extrados de l'aile, qu'il publia dans son ouvrage Der Vogelflug als Grundlage der Fliegekunst (Le vol de l'oiseau comme fondement de l'art du vol), paru en 1889 à Berlin.
En référence à ses travaux en aérodynamique, on appelle polaire de Lilienthal le tracé du coefficient de portance en fonction du coefficient de traînée, dans le système d'axes liés à la géométrie d'un profil1 ou à la direction du vol2.
Il effectua entre 1891 et 1896 deux mille vols planés attestés depuis une colline artificielle à proximité de Berlin.
Il construisit 16 machines, à faible allongement, qui étaient plus proches des |
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deltaplanes pendulaires de notre époque que du planeur de performance.
La voilure des planeurs était réalisée à partir d'une structure en bois de saule entoilée de coton. La surface portante variait de 10 à 20 m2. En se lançant du haut d'une colline haute d'environ vingt mètres, il pouvait planer jusqu'à 300 mètres dans les meilleures conditions. Le contrôle de la machine se faisait par des déplacements du corps comme pour les deltaplanes pendulaires contemporains. Sous l'effet d'une rafale, il fit une chute fatale le 9 août 1896 ; avant de mourir, il déclara : « des sacrifices doivent être faits ». L'idée de créer un deltaplane aux ailes à formes arrondies lui vint en premier lieu de cigognes qu'il observa sur un toit ; il développa cette idée au fur et à mesure de ses propres essais, le premier ayant été réalisé avec des formes plates dont l'effet fut peu convaincant. Jusqu'à son décès en 1896, il avait expérimenté lui-même en vol les machines qu'il avait construites.
Le premier planeur au monde réussissant à supporter le poids d'un homme fit un vol de 25 m ; cette machine avait été mise au point pendant des essais à Derwitz/Krielow (Brandebourg).
Dernier vol
Le 9 août 1896, Lilienthal se rend comme le week-end précédent sur la colline de Rhinow. La journée est ensoleillée et la température agréable (environ 20 °C). Les premiers vols sont une réussite, des distances de 250 mètres étant parcourues sans problème. Au cours du quatrième vol, le planeur subit une perte de sustentation. Lilienthal essaye de rétablir la portance en balançant son corps vers l’arrière, mais la manœuvre échoue et il chute d'une hauteur d'environ 15 mètres, sans avoir quitté le planeur.
Paul Beylich, mécanicien de Lilienthal, le transporte en calèche à Stölln, où il est examiné par un médecin. Lilienthal souffre d’une fracture de la troisième vertèbre cervicale et tombe rapidement inconscient. Plus tard dans la journée, Lilienthal est transporté dans un train de marchandises vers la gare de Lehrter à Berlin et arrive le lendemain matin à la clinique d'Ernst von Bergmann, un des chirurgiens les plus fameux d’Europe à l'époque. Lilienthal y meurt quelques heures plus tard (environ 36 heures après l'accident) et ses derniers mots à son frère Gustav seront : « Des sacrifices doivent être faits ! »
Otto Lilienthal sera enterré au cimetière public Lankwitz de Berlin. |
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