CALENDRIERS

 A TRAVERS LES AGES

         
 

Les calendriers à travers les ages

Janine CACCIAGUERRA

 

Égyptiens.

Romains.

Années astronomiques.

Calendrier grégorien.

Calendrier luni-solaire et lunaire.

Calendrier Israélite.

Calendrier musulman.

Réforme moderne.

 

Les découvertes des historiens, comme celles des archéologues, rapportent que, dès les temps les plus lointains, les hommes primitifs eurent le souci de marquer les époques au moyen de mesures concrètes. Ils utilisèrent, pour cela, les phénomènes astronomiques les plus marquants, tombant sous leurs sens encore rudimentaires, faute d'une libération totale de leurs entraves d'animalité.

 
 
         
 

Il faut toujours avoir bien présent à l'esprit que ces hommes n'étaient point encore réunis en nations policées et bien organisées. Ils n'étaient plus cependant, comme aux âges préhistoriques, uniquement groupés en troupeaux humains. Pour eux, le monde était limité aux lieux où avaient évolué les peuplements issus des migrations primitives. Il en résulta des modes assez différents de calculs, provenant de différences de mentalité, autant dans les méthodes de déductions que dans celles des faits observés. Cette mentalité, de plus en plus concrétisée par l'évolution des civilisations, se perpétuera jusque et durant les périodes historique et modernes.

 

C'est de la sorte que la plus ancienne civilisation bien connue, celle des Égyptiens, aura son calendrier basé sur la coïncidence du début de la crue du Nil avec les levers simultanés du soleil et de la très brillante étoile Sirius. Les Romains fonderont leur « comput », c'est-à-dire leur mesure du temps, sur la révolution de la terre autour du soleil. Les peuples sémites du Proche-Orient asiatique calculeront, à la fois, selon des observations luni-solaires. Les Arabes, eux, s'en tiendront exclusivement aux phénomènes lunaires. De nos jours enfin, la Société des Nations, puis son successeur l'O. N. U., a envisagé pour 1950 une réforme du calendrier par la stabilisation de la fête de Pâques et l'identification de tous les trimestres.

 
 

 

 
 

 CALENDRIER EGYPTIEN

 
         
 

— Les Archasiatiques, ou habitants de la plus ancienne Asie occidentale connue, ont été les plus vieux précurseurs de l'établissement d'un calendrier. Malheureusement le sol humide de la Mésopotamie n'a pas conservé, comme celui sec de l'Égypte, les documents enfouis par les villes englouties au cours des âges. Beaucoup de points de la connaissance de leurs civilisations restent hypothétiques.

 

Pour les Égyptiens de ces hautes époques, dès le cinquantième siècle avant Jésus-Christ, on avait la connaissance parfaite d'un mode de mesure du temps en fonction des phases de la lune. On avait même une notion approfondie de ses inconvénients et les prêtres-astronomes se souciaient de trouver un meilleur calendrier. Les peuples archasiatiques, au contraire, se contentaient de l'améliorer en le conservant.

 

Ces astronomes précurseurs observèrent que les crues du Nil, épandant dans la vallée un limon puissamment fertilisateur, se succédaient avec la plus grande régularité. Ils choisirent donc cet événement pour situer leur premier jour de l'année et l'appelèrent en langage de l'époque le « premier Thot ».

 

À cette date, la plus brillante étoile de leur ciel, Sirius, qu'ils nommaient Sothis-Isis, se levait, le matin, à l'est en même temps que le soleil. Ils calculèrent qu'entre deux de ces coïncidences il s'écoulait 365 jours 1/4. Ce fut la base du premier calendrier, qui devait être l'ancêtre direct du nôtre. Toutefois, chaque année, ce « quart de jour » provoquait un décalage et introduisait des perturbations entre le temps théorique et légal, en quelque sorte, des prêtres-astronomes et les saisons, d'un intérêt immédiat pour les usagers.

 

En fait, la coïncidence ne revenait que tous les 1.460 ans et, dans l'intervalle, le premier Thot officiel parcourait tout le cycle de l'année.

Les astronomes modernes, partant de la seule coïncidence des levers de Sirius et du soleil notés depuis l'ère chrétienne, en 139, refirent les calculs et établirent son existence en 5546, 4236, 2776, 1316 avant J.-C.

 

 

 

 
 

En rapprochant ces calculs des relations hiéroglyphiques de la grande Pyramide, ils établirent également que sa construction était postérieure à l'an 5546 et antérieure à 4236. Ce calendrier n'a plus qu'une valeur historique. On retiendra seulement que le 15 juin 1950, année médiane du XX siècle, correspondra au premier Thot 6186 de l'ère sothiaque ou de Sirius.