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LES PHARES |
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AU DEPART DES PHARES |
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"Port de mer et plage de galet dans un pays" dessin de concour d'ingénieur 1798
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Il y a aujourd'hui autour des phares un sentiment partagé : une période semble se clore avec leur automatisation et la disparition du métier de gardien de phare. Dans la précipitation à les filmer, les photographier et les raconter, on ressasse quelques récits bien connus : l'invention des appareils lenticulaires par Augustin Fresnel, la construction épique des tours en mer, celle d'Ar Men par exemple, la vie des gardiens dont les derniers représentants sont questionnés sans relâche. Comprendre le temps, c'est souvent chercher une origine, un lieu où l'histoire a débuté
L'histoire des phares aurait commencé avec la construction du phare d'Alexandrie par Sostrade de Cnide, sous le règne des Ptolémée, environ 300 ans avant Jésus-Christ. Cette référence, presque mythologique, nous aide-t-elle à comprendre l'histoire des phares ? Certes, la Méditerranée est leur berceau. Les conquêtes de Rome intensifièrent les échanges entre les ports de la Mare Nostrum. Les premières tours à feux furent donc allumées sur cette mer.
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Phares Romain "Histoire, construction, éclairage" Emile ALARD 1889
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Mais l'histoire des phares de France n'a qu'un lointain rapport avec ses feux antiques. La construction d'un phare doit toujours être interprétée dans son contexte historique, par exemple les croisades, pour lesquelles on érige la tour de Constance, à Aigues Mortes (1246). Il conviendrait de relier l'origine historique des phares de France à la lente émergence d'un état moderne, la France, dont les régimes successifs ont aménagé les côtes, depuis le feu de Cordouan, construit à l'initiative d'Henri III à la fin du XVIème siècle.
C'est pourquoi la construction de tours sur les côtes de France est intimement liée à l'avènement d'un état fort et centralisé.
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Vue d'une tour de Cordouan,
antérieur a celle de Louis De FOIX
d'aprés CHATILLON
La tour de De FOIX de TASSIN
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Coupe de la tour de De FOIX
Les temps modernes apportèrent de nouvelles formes de gouvernement, mais également de nouvelles pratiques scientifiques (les Académies, l'expérience) qui furent à l'origine de considérables progrès dans l'art de la navigation.
La politique de signalisation des côtes de France est née du concubinage entre la science, la technique et l'état sous la Révolution puis l'Empire.
On a tort de chercher dans le bâti l'origine des phares modernes, alors que la construction d'un réseau de phares cristallise un ensemble de savoirs et de pratiques lié à l'observation des astres et à la mesure de la Terre.
Les phares construits au début du XIXe siècle entretiennent des liens étroits avec une carte hydrographique, un annuaire des marées, un chronomètre de marine.
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Vue générale de Boulogne et de la tour d’Ordre
"Histoire, construction, éclairage" Emile ALARD 1889
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La Tour d'Ordre
La revue ancienne le Magasin pittoresque, édition de 1847, rapporte les propos de l'abbé de Montfaucon (Antiquité expliquée, suppl. IV, p. 133) au sujet du phare de Boulogne-sur-Mer, écroulé le 29 juillet 1644 :
Le phare de Boulogne-sur-Mer qui était un des plus beaux monuments de la magnificence romaine, fut entièrement détruit il y a vingt ans; mais il s'est trouvé par bonheur un dessin fait lorsque le phare subsistait encore, qui m'a été communiqué par le savant P. Lequien, religieux dominicain.
C'était un bâtiment octogone, sa hauteur sans y comprendre les 6 pieds de fondation était de 124 pieds en douze étages qui allaient tous en diminuant vers le haut. Le premier étage avait 224 pieds de circuit et chacun des côtés 28 pieds de longueur. La circonférence du dernier étage était de 40 pieds et le côté de 5. Il y avait une porte à chaque angle et par conséquent 96 portes, non compris celle de la lanterne. L'escalier par lequel on montait au sommet était pratiqué dans le mur extérieur.
Toutes les nuits on y allumait un feu pour guider les vaisseaux qui se trouvaient dans les parages
La Tour de Constance
La Tour de Constance fut érigée en 1242 à Aigues-Mortes par Saint Louis sur l’ancien emplacement de la Tour Matafère, construite par Charlemagne vers 790, pour abriter la garnison du roi. Les travaux se terminèrent en 1254.
Son diamètre est de 22 m, sa hauteur au sommet de la lanterne est de 33 m. L’épaisseur des murs à la base est de 6 m
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La Tour de Constance, CPA LPM collection 1960
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Au rez-de-chaussée, on trouve la salle des gardes avec son accès protégé par une herse. Au centre de la pièce, une ouverture circulaire permet d’accéder aux sous-sols qui servaient de garde-manger, de réserve de munitions et aussi de cachots. Ce lieu s’appelait les « culs-de-basse-fosse ».
Au premier étage, on accède à la salle des chevaliers. Elle ressemble par sa structure à la salle des gardes. C’est dans cette salle que furent emprisonnées au XVIIIe siècle des protestantes dont la plus connue fut Marie Durand. On lui attribue la gravure sur la margelle du puits le mot REGISTER (résister). Ce mot est toujours visible de nos jours. Elle fut emprisonnée à l’âge de 18 ans et libérée 38 ans plus tard.
Entre ces deux salles, un étroit chemin de ronde fut construit dans l'épaisseur du mur pour surveiller la salle basse.
Après la salle des chevaliers, on accède à la terrasse qui offre un large panorama sur la région, représentant ainsi un poste idéal de surveillance. Les prisonnières y étaient quelquefois autorisées à venir respirer l’air pur. Sur la terrasse se dresse la tourelle, ancien phare qui guidait et surveillait les bateaux
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Tour de Constance, CPA LPM collection 1900
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