C'EST PARU L'ANNEE 1926
   
 

ASSISTANCE ET HYGIENE

         
 

Percy l'hospive. CPA collection LPM 1900

 
         
 

La Manche Numéro spécial

Supplément au numéro du 28 août 1926

de l'Illustration économique et financière

Publication : Paris 1926

     
 
   
 

Assistance et Hygiène,

par M. LE VILAIN,

Chef de la Division d'Assistance et d'Hygiène

 
         
 

    A côté de tous les services obligatoires d'assistance et d'hygiène qui se retrouvent identiques partout, vivent des institutions, des organismes, nés de libres initiatives soit individuelles, soit collectives, et qui caractérisent plus spécialement une région, un département. C'est de ces institutions qu'il sera exclusivement question ici.

 

     Le nombre relativement élevé des hospices, hôpitaux-hospices, maisons de retraite, orphelinats, etc., l'importance de leurs dotations témoignent tout à la fois de l'esprit d'ardente charité qui a régné jadis et du sentiment de solidarité qui anime aujourd'hui les populations de la Manche.

 

     Il y a, en effet, plus de quarante établissements d'assistance tant publics que privés dans le département, dont certains ont une origine fort ancienne, tel l'hospice de Cherbourg, qui remonte au V siècle.

 

     La plus grande variété règne dans la destination de ces établissements. On trouve, en effet, des hospices qui recueillent exclusivement des vieillards, des infirmes et des incurables, des hôpitaux-hospices qui, en outre, prodiguent leurs soins aux malades, aux blessés et aux femmes en couches ; des orphelinats, des asiles d'aliénés avec services spéciaux d'arriérés mentaux et anormaux, des classes pour l'enseignement oral des sourds-muets.

 

     L'hôpital de Cherbourg, très bien outillé, comprend tous les services généraux et spéciaux d'un grand hôpital (services de médecine générale, de chirurgie, d'électrothérapie, de radiologie, maternité, crèche, service de vénéorologie, laboratoire de bactériologie).

 

     Les autres hôpitaux-hospices s'efforcent, dans la mesure de leurs ressources, de perfectionner leurs moyens de traitement en mettant à la disposition du corps médical des méthodes modernes d'investigation (radioscopie, radiologie) et des installations en rapport avec les progrès de la science.

 

     Une clinique chirurgicale modèle va être mise prochainement en service à l'hôpital de Saint-Lô.

 
         
 

     Bref, les Commissions administratives, s'inspirant de l'esprit des fondateurs, emploient toute leur intelligence et leur coeur pour réaliser le but des établissements aux destinées desquels elles président, but qui est la guérison ou le soulagement des malades, principalement des moins fortunés.

 

     A côté des établissements d'assistance, il convient de citer les oeuvres de prévoyance et d'hygiène sociale.

 

     Des sociétés de secours mutuels, imposantes par le nombre de leurs adhérents et l'ancienneté de leur fondation, exercent leur action bienfaisante sur tout le territoire du département, et principalement à Cherbourg, qui est bien le centre mutualiste de la Manche.

 

     Deux sociétés, l'une de Cherbourg, l'autre de sa banlieue, ont pu, grâce à l'importance de leurs ressources, à l'intelligence et au dévouement de leurs administrateurs, créer des pharmacies mutualistes qui rendent les plus éminents services aux membres participants de ces deux mutualités ainsi qu'à leurs familles.

 

Valognes hospice. CPA collection LPM 1900

 
         
 

     L'Union mutualiste départementale, dont le siège est à Cherbourg, s'efforce d'une part de développer les services supérieurs de la mutualité (mise en subsistance, caisse de réassurance), et, d'autre part, en vue de l'application de la loi sur les assurances sociales, de promouvoir les initiatives locales à l'effet de créer des sociétés de secours mutuels dans les cantons ruraux qui en sont dépourvus.

 

     Le Conseil général, qui inscrit chaque année un crédit de 30.000 francs au budget départemental pour subventionner les Sociétés de secours mutuels, a, d'autre part, pris des mesures excellentes pour lutter contre la dépopulation et les maladies sociales.

 

     Un service de primes à la natalité a été créé dès 1920 et vient d'être amélioré par la substitution, à la prime uniforme de 300 francs accordée à la naissance de chaque enfant à partir du quatrième, d'une prime dont le taux croît avec le nombre d'enfants.

 

     Des dispensaires d'hygiène sociale et de prophylaxie antituberculeuse ont été créés par l'initiative privée, mais sont généreusement subventionnés par le département. D'autre part, le Conseil général se préoccupe de compléter l'armement antituberculeux du département par un préventorium dont la création est à l'étude.

 

     De plus, l'Assemblée départementale, convaincue de la nécessité du dépistage précoce des maladies sociales, a institué récemment une inspection médicale des écoles dont l'utilité s'affirmera de jour en jour.

 

     Enfin, la lutte contre la mortalité infantile est menée activement par dix consultations de nourrissons. Des colonies de vacances, une école de plein air à Tatihou, complètent heureusement cet ensemble d'organismes, concourant soit à l'augmentation du nombre des naissances, soit à la diminution du nombre des décès, c'est-à-dire au développement du capital humain.

 

     M. LE VILLAIN

 
         
 

Cherbourg hospice maritime. CPA collection LPM 1900