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LA NORMANDIE ANCESTRALE Ethnologie, vie, coutumes, meubles, ustensiles, costumes, patois Stéphen Chauvet. Membre de la Commission des Monuments historiques Edition Boivin, Paris.1920 |
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Armoires Louis XV.
L'armoire normande qui était un meuble encore relativement rare sous Louis XIV et qu'on rencontrait surtout dans les châteaux et dans les manoirs, devient, sous Louis XV, un meuble courant chez les paysans un peu aisés.
C'était le meuble traditionnel et le plus important que se procuraient les futurs époux (les « accordés ») avant de se marier et de s'établir. Parfois, ils allaient, dans l'atelier d'un artisan, choisir, ensemble, une armoire de leurs goûts et à portée de leurs moyens. Souvent, aussi, les choses se passaient différemment.
Des artisans huchiers-menuisiers allaient de villages en villages et s'entendaient avec les futurs époux pour la construction de leur armoire de mariage. Ils leur soumettaient des dessins, discutaient, avec eux, du choix des sculptures et des attributs symboliques, et, finalement, s'entendaient sur le prix de la façon de l'armoire choisie. |
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Ils s'établissaient alors dans la ferme; on les logeait, on les nourrissait, on leur fournissait le chêne bien sec, qu'on avait mis en réserve à l'avance dans ce but, et ils fabriquaient l'armoire pour la somme convenue. L'armoire Louis XV normande, possède, en général, une corniche droite ou cintrée, et ayant, parfois, des angles arrondis et débordants. La corniche est moins haute et sculptée plus simplement que celles des belles armoires Louis XIV que nous étudierons ci-après. Sous la corniche, au-dessus des deux portes et chevillée avec le montant [ou pilastre] qui sépare les portes, se trouve une frise plus ou moins sculptée et souvent, aussi, un motif décoratif central [une corbeille de fleurs ou deux pigeons se bécotant, etc...].
Les portes sont divisées en deux parties par une large traverse sculptée obliquement dirigée de haut en bas, et de dedans en dehors (fîg. 26). Les panneaux du haut et du bas de chaque porte sont en beau chêne veiné et ont des limites supérieures également obliques et constituées par des lignes courbes rejoignant les coquilles galbées et à dessins stylisés, qui se trouvent à l'union du tiers moyen et du tiers interne de la limite supérieure. On rencontre parfois, exceptionnellement, à la partie supéro-interne de chaque porte, un motif de sculpture qui dépasse le bord supérieur de chacune d'entre d'elles [bouquet de fleurs ou de feuillages] : c'est ce qu'on appelle un « pélican ». De nos jours, de véritables béotiens remplacent, parfois, les panneaux de chêne par des glaces! Les pieds sont parfois droits, mais le plus souvent cambrés ou à volutes. La traverse du bas de l'armoire est droite ou découpée et, dans ce cas, il n'est pas rare qu'elle soit sculptée. Les gonds et les devants de serrures sont en 1er. |
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