LES PLANTES QUI TUENT
  ACONIT NAPEL
         
 

16. ACONIT NAPEL (Aconitum napellus).

 

– Cette Renonculacée pousse spontanément dans les montagnes mais elle est surtout dangereuse parce qu’on la cultive dans les jardins comme plante d’ornement. Sa nocivité est très variable.

 

Les pousses sont plus actives dans leur jeune âge, mais deviennent de plus en plus dangereuses en vieillissant, pour acquérir leur maximum de toxicité un peu avant la floraison. Les pieds du Midi de la France sont beaucoup plus dangereux que ceux qui viennent dans le Nord. Ceux qui sont cultivés sont moins vénéneux que ceux qui croissent à l’état sauvage. Enfin, de toutes les parties de la plante, les racines sont le plus à redouter. Viennent ensuite les graines et les feuilles.

Les cas d’empoisonnements pour l’homme ont presque tous pour origine les racines de l’aconit, que l’on a confondues avec le navet ou la rave. Ils sont aussi quelquefois dûs à l’emploi inconsidéré ou criminel de l’aconitine que l’on en extrait et qui sert en médecine.

Ce qui domine dans l’empoisonnement par l’aconit, ce sont les phénomènes de dépression du système nerveux (engourdissement), de l’appareil circulatoire (diminution de la fréquence du pouls) et de l’appareil respiratoire (gêne dans la respiration). Quand la quantité ingérée doit amener la mort, la face est pâle et anxieuse, la voix s’affaiblit, les forces baissent, la bouche écume, la pupille se dilate, le pouls devient imperceptible, la vue et l’ouïe disparaissent, la peau se refroidit.

 

 

              PLANCHE IV 16 Aconit Napel

 
   
   
 

Enfin la respiration s’arrête tandis que le cœur continue à battre. L’intelligence enfin disparaît quand commence l’asphyxie qui doit emporter le malade.

L’empoisonnement par l’aconit est très dangereux parce qu’on ne lui connaît aucun contrepoison.

Caractères botaniques de l’Aconit Napel. – Plante herbacée d’un mètre de hauteur. Souche souterraine en forme de navet, noirâtre. Feuilles luisantes en dessus, vert-pâle en dessous, très divisées, un peu palmées. Inflorescence en grappe. Fleurs bleues. Calice à cinq sépales bleus et inégaux dont le supérieur a la forme d’un casque. Corolle complètement cachée par celui-ci et formée de deux pétales renflés au bout et contournés d’une manière bizarre. Nombreuses étamines. Fruit fermé de quelques follicules.