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L’INDOCHINE

1890-1956

 

Annam

Cambodge

Cochinchine

Tonkin

Laos

 
 
     
 

Rappel historique entre 1890 et 1956.

 

En Indochine, la France se heurte dès 1867 à un empire organisé, dirigé par une famille royale, les Nguyen, successeurs de Gia Long, administré par une caste, les "lettrés", très imprégnés de culture chinoise. Sa capitale est Hué, au centre du pays, en Annam, qui étend ses protectorats sur le Cambodge, la Cochinchine, le Tonkin, le Laos. La mainmise française fait de la Cochinchine une colonie dès 1862. Tonkin (1882) et Annam (1884) sont progressivement investis pour former un protectorat. L’Union indochinoise regroupant en plus les protectorats du Cambodge (1884) et du Laos est instituée en 1887.

 

En 1911, le nouveau gouverneur, A. Sarraut, met en place une politique "d'association" appréciée des populations qui le prouvent en 1914 par l’importance du contingent annamite participant à l’effort de guerre. Dans l’après-guerre, un courant nationaliste prend naissance et à partir de 1930, le parti communiste dirigé par Nguyen Ai Quo (qui prendra plus tard le nom de Ho Chi Minh) déclenche une agitation sociale sévèrement réprimée. Le jeune empereur Bao Dai hérite, en 1932, d’un fonction dont toute la substance était passée dans les mains du résident-général.

 

En Juin 1941, l’État français (Vichy) autorise le débarquement des Japonais en Indochine. Le 9 mars 1945, les Japonais mettent hors de combat les troupes françaises et prennent la direction du pays. Le 6 août, la bombe atomique explose à Hiroshima et le 29 août Ho Chi Minh constitue un gouvernement provisoire Viet Minh qui proclame la République et l’unité des trois "ky", Bac Ky (Tonkin), Trung Ky (Annam) et Nam Ky (Cochinchine). Bao-Dai abdique. En Juin 1946, Sainteny signe des accords avec Ho Chi Minh mais la conférence de Fontainebleau échoue et l’insurrection éclate à Hanoi. La guerre embrase rapidement toute la péninsule indochinoise. Elle va durer trente ans, avec la France d’abord, avec les États-Unis ensuite.

 

En 1946, la France accorde l’autonomie interne aux royaumes du Cambodge et du Laos et, en 1949,l’indépendance au Vietnam. En 1949, Bao-Dai revient comme chef de l’État vietnamien, en pleine souveraineté. En 1955, il est déposé à la suite d’un référendum organisé par son premier ministre, Ngô Dinh Diêm.

 

La France, vaincue à Diên Bien Phu, se retire de l’Indochine en 1956.

 
     
 

PROTECTORAT FRANCAIS DU CAMBODGE

 

Le Protectorat français du Cambodge était le régime politique en vigueur au Cambodge à partir de 1863, quand la France (alors le Second Empire) établit sa protection sur le Royaume, jusque-là vassal du Siam (Thaïlande). Intégré en 1887 à l'Indochine française lors de la création de cette dernière, le Cambodge accède en 1946 au statut d'État associé de l'Union française. En novembre 1949, le protectorat est officiellement aboli, mais le Cambodge demeure largement sous influence française au sein de la Fédération indochinoise, jusqu'à sa proclamation d'indépendance en 1953, réaffirmée l'année suivante par les accords de Genève.

 
     
 
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MISE EN PLACE DE LA TUTELLE FRANCAISE

 

Au XIXe siècle, le Royaume du Cambodge vit sous la suzeraineté du Royaume de Siam, qui l'a amputé de ses provinces occidentales, annexant notamment Angkor : l'influence de l'empire d'Annam est également très prégnante, et menace le pays de dépècement. Le roi du Cambodge Norodom Ier, monté sur le trône en 1860, cherche un moyen pour sortir de l'étau formé par des deux voisins : il le trouve du côté de la France, qui a vaincu militairement l'Annam en annexant la Cochinchine. Le vice-amiral Pierre-Paul de La Grandière, gouverneur de la Cochinchine, cherche de son côté à se prémunir de l'agitation suscitée par l'Annam depuis les régions sous son influence : la maîtrise du Cambodge permettrait de mettre un terme au trouble sur son territoire, contribuant ainsi à ramener le calme aux frontières de la Cochinchine.

 
         
 

La Grandière délègue à Phnom Penh le capitaine Ernest Doudart de Lagrée, qui présente au roi les avantages de passer sous la protection de l'Empire français. Le 5 juillet 1863, le roi Norodom signe un traité de protectorat que La Grandière est venu personnellement lui apporter. Le 11 août, une convention franco-khmère fixe les conditions du protectorat, le Cambodge s'interdisant toutes relations avec une puissance étrangère sans l'accord de la France, et acceptant l'installation d'un résident général dans la capitale. Les sujets français obtiennent au Cambodge le droit de libre circulation, celui de posséder des terres, et d'être jugés par un tribunal mixte. Le gouvernement de Napoléon III tarde cependant à ratifier le traité, craignant des réactions du Royaume-Uni par le truchement du Siam : inquiet, le roi Norodom envisage de se raviser et de se tourner à nouveau vers le Siam, dont il est toujours censé tenir sa légitimité, ne s'étant pas encore fait couronner. Il se rend à Bangkok pour sa cérémonie de couronnement, entraînant une réaction de Doudart de Lagrée, dont les matelots investissent le palais royal à Oudong pour forcer le roi à revenir.

 

 

 

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Napoléon III ayant donné son accord, les ratifications interviennent en avril 1864.

 

 La France obtient du Siam la restitution des insignes royaux cambodgiens et Norodom peut être couronné le 3 juin 1864, dans sa nouvelle capitale de Phnom Penh. Le Siam reconnaît le protectorat français par un traité en 1867, en échange de la confirmation de ses droits sur les provinces de Battambang et d'Angkor, ainsi que la promesse de la France de ne pas annexer le Cambodge.

 
         
     
         
 
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