AFRIQUE

EQUATORIALE

FRANCAISE

 

1908-1958

 

Gabon

Moyen-Congo

Oubangui-Chari

Tchad

 
 
         
 

L'État du Tchad dans ses frontières actuelles est une création de la colonisation européenne.

 

Ses frontières sont la résultante de négociations entre Français, Anglais et Allemands dans les années 1880. Considéré comme protectorat français à partir de 1900, le Tchad fut érigé en colonie en 1920 dans le cadre de l'AEF (Afrique-Équatoriale française).

 

Sous l'impulsion du gouverneur Félix Éboué, il fut la première colonie française à se rallier à la France libre en 1940.

 

Devenue république autonome en 1958, le Tchad accéda à l'indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye.

 
         
 

Celui-ci dut bientôt faire face à la révolte des populations du Nord, en majorité musulmanes, ce qui l'amena à solliciter l'aide des troupes françaises en 1968. Après l'assassinat de F. Tombalbaye en 1975, le pouvoir échut au général Félix Malloum, qui dut céder la place en 1979 au nordiste Goukouni Oueddei, à la suite de la première bataille de Ndjamena.

 

En 1980, la seconde bataille de Ndjamena permit à Goukouni Oueddei d'évincer son rival, Hissène Habré, avec l'aide décisive des troupes de la Jamahiriya arabe libyenne de Mouammar Kadhafi.

 

Après l'échec d'un projet de fusion entre le Tchad et la Libye en 1981, les troupes libyennes se retirèrent dans le cadre d'un accord conclu avec le gouvernement français. En 1982, Goukouni Oueddei fut renversé à son tour par Hissène Habré, qui dut faire appel l'année suivante aux troupes françaises pour contenir une nouvelle invasion libyenne. En 1987, une contre-offensive des forces tchadiennes contraignit finalement les troupes libyennes à évacuer le pays, à l'exception de la bande d'Aozou, qui ne fut restituée au Tchad qu'en 1994.

 

 

 

 
         
 

En 1990, Hissène Habré fut chassé du pouvoir par Idriss Déby, qui est en place depuis lors. Paradoxalement, ce dernier semble bénéficier aujourd'hui du soutien de la France et de la Libye, face aux divers mouvements de rébellion qui seraient plus ou moins encouragés par le Soudan voisin, en liaison avec le conflit du Darfour.

 
         
 
 
         
     
         
 

PERIODE COLONIALE

 

La France entre au Tchad en 1891 et y lance des expéditions militaires contre les royaumes musulmans. En 1898, la France lance trois expéditions en direction du Tchad : la mission Voulet-Chanoine depuis Dakar et le fleuve Niger, la mission Foureau-Lamy depuis Alger et le Sahara algérien et la mission d'Émile Gentil depuis le Moyen Congo. La bataille décisive du 22 avril 1900, la bataille de Kousséri, vit s'affronter les forces du Commandant François Joseph Amédée Lamy et celles du seigneur de guerre soudanais Rabah – tous deux morts durant le combat. Émile Gentil fonde alors Fort Lamy sur la rive droite du Chari et devient le premier administrateur du Tchad.

 

En 1905, l'administration du Tchad fut confiée à un gouverneur général sis à Brazzaville, capitale de l'Afrique-Équatoriale française dont le Tchad fut partie intégrante avant d'être placé sous l'autorité d'un lieutenant-gouverneur à Fort Lamy, actuellement Ndjamena.

 
 
         
 

La colonisation du Tchad fut marquée par l'absence de politique d'unification du territoire et la lenteur de la modernisation du pays. Le Tchad fut relégué au bas de l'échelle des priorités françaises et l'État colonial ne le considéra guère que comme une source de coton et de main d'œuvre peu qualifiée à employer dans les colonies plus productives du sud. De nombreuses régions n'eurent jamais de réel gouvernement ; l'immense préfecture de Borkou-Ennedi-Tibesti n'était dotée que d'une poignée d'administrateurs militaires et le centre était à peine mieux pourvu. Seul le sud bénéficia d'une réelle administration coloniale.

 

Durant la Seconde Guerre mondiale, en juillet 1940, le gouverneur Félix Éboué décida de rallier le général de Gaulle et le Tchad fut la première colonie à se joindre à la France libre. Le Tchad servit alors de point de départ à plusieurs opérations militaires dirigées par Leclerc dans le désert libyen (1941-1943).

 
         
     
         
 

LA BATAILLE DE DRIJELE

Marie France ROBELIN d'aprés

PELERIN DU 1er OCTOBRE 1911


L’attaque attendue s’est produite le 9 novembre 1910, aux environs de Drijelé, capitale de Massalit. Nos troupes furent attaquées  furieusement par les forces réunies des sultans du Massalit et du Ouadaï, ainsi que le mentionne le  rapport envoyé par le commandant MALLARD, second du colonel MOLL.

 

Lelieutenant-colonel MOLL, parti d’Abécher avec 300 hommes, était entré le 8 novembre à
Drijelé, capitale du Massalit ; le lendemain, à 10 heures du matin, à cinq kilomètres au sud de
cette place, la colonne supporta l’attaque furieuse de 5 000 hommes commandés par les sultans  TAIDJADIL et DOUDMOURAH. Le combat fut  vif, mais court. Une heure et demie après le premier contact, les assaillants prenaient la fuite, laissant 600 hommes sur le terrain. DOUDMOURAH était au nombre des blessés. Quant au sultan TAIDJADIL, il comptait parmi  les morts, et un auxiliaire, l’ayant décapité, nous  a apporté sa tête. La poursuite a immédiatement continué et nos blessés ont été évacués

 

 

Drijelé Ouadai tué par Sultan Taidjadil

et Doudmourrah

 
     
 
 

En tant ordinaire, la garnison d’Abécher est de 450 hommes. L’expédition en cours la réduit à 200 ;  elle va être immédiatement renforcée, et, d’ailleurs, les officiers qui y résident considèrent cette ville comme pouvant tenir un siège d’au moins trois mois, c'est-à-dire qu’elle est virtuellement imprenable.


Malheureusement, ce combat nous a coûté des pertes sérieuses, au total 121 officiers et soldats hors de combat.


Ce chiffre se décompose ainsi :
-  Trois officiers tués : le lieutenant-colonel MOLL et les lieutenants JOLLY et BRULE;
-  Cinq sous-officiers européens tués: les adjudants LECLERC et NOEL, les sergents ALESSANDRI, BAL et BERGERE;
-  Vingt-huit tirailleurs tués ;
-  Deuze tirailleurs disparus ;
-  Un officier blessé : le lieutenant GEORG ;
-  Trois sous-officiers blessés, dont le maréchal des logis DUBAIL ;
-  Soixante-neuf tirailleurs blessés.