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LES ETATS PROTEGES
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Le Protectorat français du Maroc | ||||
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Le Protectorat français de Tunisie
Le Protectorat français de Tunisie est institué par le traité du Bardo du 12 mai1881. Transformant les structures politiques, économiques et sociales du pays, il est finalement aboli le 20 mars1956 au terme de négociations constituant l'aboutissement du mouvement national tunisien.
Contexte
Le protectorat français trouve sa place dans un contexte d'affaiblissement progressif du pouvoir beylical. Cette autorité s'est en effet étiolée du fait d'une situation intérieure caractérisée par la diminution des ressources de l'État et d'une situation extérieure se traduisant par un interventionnisme étranger accru qui ont permis à la France de prendre position.
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La dégradation des comptes beylicaux a pour causes la disparition des revenus provenant de la piraterie, interdite depuis 1818, la quasi absence de personnalités ayant le sens ou l'aptitude du service de l'État (le ministre Mustapha Khaznadar bâtit sa fortune durant 35 ans en ruinant le pays) et un endettement croissant du trésor.
Cette situation est aggravée par les déboires des tentatives de mutations inspirées de celles de l'Europe occidentale : L'échec de la modernisation des institutions initiée par le Pacte fondamental du 10 septembre 1857, promulgué par Mohammed Bey, et la constitution octroyée le 23 avril 1861, qui à la suite d'émeutes est suspendue ; La persistance des féodalités entretenues par les révoltes récurrentes provoquées par une fiscalité trop lourde ;
La modernisation de l'économie (agriculture et commerce en particulier) entreprise par Kheireddine Pacha, successeur de Khaznadar ; il ne parvient toutefois pas à redresser la barre par ses réformes et démissionne en juillet 1877 ; les efforts de Mustapha Ben Ismaïl qui le suit à la tête du gouvernement ne connaissent guère plus de succès. | ||||
Quant à la situation extérieure, elle se traduit par un interventionnisme étranger accru. En effet, les puissances occidentales, principales créancières de la Tunisie, mettent sur pied une commission internationale, le 5 juillet 1869, qui afferme certaines recettes afin d'apurer la dette, sans succès. Elles voient aussi miroiter les perspectives d'emplois offertes aux capitaux générés par la révolution industrielle et cherchent de nouveaux territoires, sous-tendant ainsi leurs pressions impérialistes. Dans le même temps, l'Empire ottoman tente de restaurer son emprise sur la Tunisie en contrant la volonté d'indépendance beylicale. Car, s'appuyant sur la diplomatie et les forces navales européennes, les beys de Tunis parviennent progressivement à réduire à l'état de fiction le lien de suzeraineté rattachant la Tunisie à Istanbul. | ||||
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Signé le 13 juillet 1878, le traité concluant le Congrès de Berlin entérine presque explicitement le partage des zones d'influence des principales puissances coloniales, en particulier la dévolution de la Tunisie à l'orbite d'influence de la France.
C'est dans ce contexte que cette dernière cherche à compenser les effets de sa défaite lors de la guerre de 1870, en particulier la perte de l'Alsace et de la Lorraine. De plus, le percement du canal de Suez, inauguré en 1869, fait de la mer Méditerranée un axe commercial attractif sur lequel la Tunisie occupe des positions stratégiques, militairement et commercialement convoitées par les puissances coloniales, comme l'atteste le début de la construction par la France de la base navale de Bizerte au lendemain de la ratification du traité de Berlin.
Les agents économiques (banques et maisons de négoce de Paris, Lyon et Marseille) et diplomatiques français considèrent aussi défavorablement les manœuvres de l'Italie tout juste unifiée ; elle cherche en effet, bien que signataire du traité de Berlin, à étendre son emprise naturelle à la Tunisie.
Traités | ||||
Le 12 mai 1881, le protectorat est officialisé par la signature du traité du Bardo. Par ce texte, la France contraint le bey de Tunis à abandonner la quasi-totalité de ses pouvoirs au résident général de France en Tunisie qui représente désormais à Tunis les intérêts de la France. Il prive l'État tunisien du droit de légation actif en chargeant « les agents diplomatiques et consulaires de la France en pays étrangers [...] de la protection des intérêts tunisiens et des nationaux de la Régence ». Quant au bey, il ne peut plus conclure aucun acte à caractère international sans en avoir auparavant informé l'État français et sans avoir sa permission. Toutefois, l'article 6 du décret du 9 juin 1881 lui permet de prendre une part directe à la conclusion des actes internationaux. . | ||||
Par ce traité, la France s'engage également à assurer la pérennité du régime monarchique beylical et à conserver au bey son statut de souverain ; l'article 3 indique que « le Gouvernement de la République prend l'engagement de prêter un constant appui à S.A. le bey de Tunis contre tout danger qui menacerait la personne ou la dynastie de Son Altesse ou qui compromettrait la tranquillité de ses États »
Deux ans plus tard, les conventions de la Marsa, conclues le 5 juin 1883, vident le traité de son contenu et empiètent sur la souveraineté interne de la Tunisie en engageant le bey à « procéder aux réformes administratives, judiciaires et financières que le gouvernement | Signature du traité du Bardo | |||
français jugera utiles » et de ne « contracter, à l'avenir, aucun emprunt pour le compte de la Régence sans l'autorisation du gouvernement français ».
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