L’Afrique équatoriale française 3

 

1908-1958

 

Gabon

Moyen-Congo

Oubangui-Chari

Tchad

 

 

 

 

 

 

 EDITION MANCHOT 2013 LES COLONIES FRANCAISES   N°26 AEF 03
 

 

 

 

 

 

 
   L’Afrique équatoriale française 3  
 

 

A la création du Corps de santé colonial, les possessions françaises d’Afrique équatoriale se réduisent à deux colonies, le Gabon et l’Oubangui, administrées par un commissaire général. En 1908, quatre territoires sont créés : Gabon, Moyen-Congo, Oubangui-Chari et Tchad et en 1910, un décret organise le gouvernement général de l’AEF à Brazzaville. Les territoires sont divisés en régions, elles même subdivisées en districts.

 

Cette organisation sera plusieurs fois modifiée par changement des frontières des territoires.

 

En août 1940, le gouverneur général F. Eboué se rallie au général De Gaulle et, après quelques frictions locales, entraîne toute l’AEF qui devient le premier territoire africain de la France Libre.

 

En 1946, l’Union française institue une loi électorale permettant aux populations africaines d’envoyer des députés et des sénateurs dans les assemblées parlementaires françaises de métropole.

En 1951, des assemblées territoriales élues au suffrage universel sont organisées sur la base d’un double collège. Un Grand Conseil de 20 membres, 5 par territoire, assiste le haut-commissaire.

 

La loi-cadre de 1956 dote chaque territoire d’un conseil de gouvernement dont les ministres sont nommés par l’assemblée territoriale élue au suffrage universel avec un collège unique.

 

En 1958, l’appartenance à la Communauté française est approuvée par tous les territoires. Le Moyen-Congo prend le nom de Congo-Brazzaville et l’Oubangui-Chari celui de République centrafricaine. Dans les deux ans qui suivent, ils accèdent à l’indépendance et entrent dans l’Organisation des Nations unies.

 

 

 
 

 LE MOYEN-CONGO   (Actuel Congo)

 
 

Rappel historique entre 1890 et 1970.

 

En concurrence avec les Portugais et les Belges, la pénétration militaire est lente entre la côte et Brazzaville. Simple marche du Gabon depuis 1882, le Congo, grand comme les deux tiers de la France, en est séparé en 1886.

 

En 1903, la colonie prend le nom de Moyen-Congo et entre dans l’AEF en 1910. En 1911, une vaste portion est cédée à l’Allemagne, mais récupérée en 1915.

 

La construction du chemin de fer Congo-Océan, entre 1921 et 1934, soulève l’émotion métropolitaine par les difficultés rencontrées et le coût humain de l’opération, relayés au Congo par le "prophète" Matswa.

 

Le Congo est le premier pays d’Afrique à se rallier au général De Gaulle, le 28 août 1940. C’est aussi à Brazzaville que s’ouvrira, en février 1944, la conférence annonçant l’émancipation politique de l’Afrique. Comme les autres colonies d’AEF, le Congo passe par les phases de "territoire de l’Union française" (1946) de "République" (qui reprend le nom de Congo) dans la Communauté (1958) et "d'État indépendant" (1960).

 

 
 

 La colonisation française

 
 
   

 

Texte WIKIPEDIA

 

Premières explorations


La colonisation française débute en 1875, date de la première expédition de Savorgnan de Brazza dans ce territoire. De 1875 à 1878, celui-ci remonte l'Ogooué, puis la Mpassa. En 1880, lors d'un nouveau voyage, il rencontre le Makoko de Mbé, Iloo, un chef exerçant son autorité sur des chefs de terres autour de l'Alima et du fleuve Congo. Savorgnan de Brazza obtient par traité l'autorisation d'installer une station française à l'endroit où se trouve l'actuelle Brazzaville. En octobre 1880 le premier établissement français est donc créé, sur le site de Mfoa sur les rives du fleuve Congo. Au fur et à mesure de l'expansion coloniale, la France dépêche des émissaires, qui obtiennent des traités similaires avec les autres chefs de terre du territoire. Les premiers missionnaires s'installent dans la région en 1883, à Linzolo (environ 30 kilomètres au sud de Brazzaville) et Loango (au nord de l'actuelle Pointe-Noire. Un vicariat apostolique du Congo français est créé en 1886, avec à sa tête Mgr Carrie. En 1903, le Congo Français devient territoire du Moyen-Congo.

 

L'explorateur français Savorgnan de Brazza

(photo de Nadar).

     

Le territoire du Moyen-Congo

 

En 1910, le Moyen-Congo fait partie de l'ensemble de colonies du gouvernement général de l'Afrique-Équatoriale française (AEF), avec l'Oubangui-Chari, actuel Centrafrique et Tchad ; son chef-lieu est Brazzaville. À partir de ces années, le territoire du Moyen-Congo est livré aux compagnies concessionnaires, exploitant notamment le caoutchouc, le bois et d'autres produits tropicaux. Le travail forcé et les mauvais traitements infligés aux habitants de la région suscitent à plusieurs reprises d'importantes polémiques en métropole. Une commission d'enquête est mise en place, mais elle ne publie jamais ses conclusions. Les compagnies concessionnaires qui sont à l'origine de cette exploitation sont, pour les plus importantes : la SCKN. Société concessionnaire du Kouilou-Niari, la C.C.S.O. Compagnie Concessionnaire de la Sangha-Oubangui, la CFAO. Comptoirs Français de l'Afrique Occidentale, la SHO-Congo Société de Haut-Ogoué et du Congo...

 

 

L'Afrique-Équatoriale française

 

En 1910, Pointe-Noire devient capitale du Moyen-Congo, tandis que Brazzaville est capitale de l'Afrique équatoriale française. En 1911 une première mission hydrographique à partir du Gabon, dirigée par le lieutenant de vaisseau Audoin, est lancée, pour le tracé d'un chemin de fer en Afrique centrale, de Brazzaville, et qui arriverait à Libreville.

 

Ce chemin doit permettre l'évacuation des matières premières des territoires de l'AEF sans trop de difficultés. Une autre possibilité de tracé est évoquée par le détracteur de l'arrivée à Libreville, deux arguments à leur avantage, tracé long, et manque d'eaux profondes à Libreville. Le tracé au sud offre la possibilité de deux baies en eaux profondes et d'être le plus court possible. Il ne reste qu'à choisir entre Punta Negra - aujourd'hui Pointe-Noire et pointe indienne. Le 13 juillet 1914, est signé le décret autorisant la construction du chemin de fer et de ses deux ports Brazzaville sur le fleuve et Punta Negra sur la mer. Le site de Punta Negra est choisi pour le port en mer.

 

En 1921, est donné le premier coup de pioche des travaux de la construction du chemin de fer et de ses ports par le gouverneur général Victor Augagneur.

 

Le bureau régional pour l'Afrique de l'Organisation mondiale de la santé s'installe à Brazzaville en 1952.

 

Vers l'indépendance


Les premières élections municipales ont lieu en 1956 ; l'abbé Fulbert Youlou est élu maire de Brazzaville, et Stéphane Tchitchelle maire de Pointe-Noire. L'idée de l'indépendance fait son chemin, notamment grâce à l'influence du matsouanisme sur les milieux politiques laris du Pool (l'abbé Youlou revendique l'héritage d'André Matsoua), même si, comme dans le reste de l'Afrique équatoriale française, elle est moins avancée qu'en Afrique occidentale. En novembre 1958, à la suite de la loi-cadre de Gaston Defferre de 1956, le territoire du Moyen-Congo devient la république du Congo ; elle est dotée de l'autonomie, mais non de l'indépendance. Le Congo se prononce pour l'entrée dans la Communauté, et l'Assemblée nouvellement élue transfère la capitale à Brazzaville.