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COLLECTIVITE TERRITORIALE | |||||||||||||||||||||||
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LES COMORES | |||||||||||||||||||||||
Rappel historique entre 1890 et 1970.
Cet archipel de l’océan Indien est composé de quatre îles : la Grande Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte. Les Français y sont présents depuis 1843.
Un accord intervient entre grandes puissances en 1890 rattachant ces îles à la France. En 1908, elles sont rattachées juridiquement à Madagascar. Le lien culturel de l’ensemble est l’Islam sunnite.
En 1946, ces îles sont détachées de Madagascar et représentées au parlement français. Une assemblée territoriale existe depuis 1952. Un régime d’autonomie interne est institué en 1961, élargi en 1968.
L’indépendance est proclamée en 1975. Mayotte l’ayant refusée, reste dans la République française, avec le statut particulier de collectivité territoriale.
La mainmise coloniale
1886-1891.Le sultan d'Anjouan Abdallah Ier se rend, en 1816, sur l’île Bourbon pour solliciter la protection de Louis XVIII. Les divisions internes et la menace malgache permettent aux puissances coloniales (France, Portugal, Angleterre, l'Allemagne qui rivalisent pour imposer leur hégémonie dans cette zone stratégique contrôlant le commerce vers l'Orient) d'intervenir dans les affaires politiques des souverains locaux. Le 25 avril 1841, suite à la signature d'un traité, Mayotte devient protectorat français et le sultan Adrian Tsouli, qui avait conquis l'île 9 ans plut tôt, reçoit, alors qu'il était en train de perdre le pouvoir réel, en compensation une somme d'argent et les paiements des frais de scolarité de ses enfants à la Réunion. La France, trouve avec cet accord, qui constitue une véritable vente forcée pourtant présentée comme un accord commercial, un port stratégiquement important. Le roi Louis-Philippe entérine cette acquisition en 1843. L’esclavage y est aboli dès 1846. | |||||||||||||||||||||||
Carte de Jacques-Nicolas Bellin, (1747) | |||||||||||||||||||||||
En 1866, la France établit un protectorat sur Anjouan, et utilise même la marine pour s'imposer face au sultan Saidi Abdallah bin Salim réticent. Le 24 juin 1886, le Sultan de Grande Comore qui a réussi à unifier l'île, grâce aux Français, accepte, sous la pression, de passer sous protectorat français. Il est ensuite exilé pour ne plus revenir. Mohéli est également placée sous protectorat cette même année. Même si les îles gardent une certaineindépendance du fait de la rivalité des grandes puissances, elles sont bien soumises et les sultans locaux n'ont pas les moyens de s'y opposer. À partir de 1892, le pouvoir sur les îles des Comores est exercé par les Résidents subordonnés aux gouverneurs de Mayotte, qui peu à peu ont pris le pouvoir. Les exploitations coloniales constituent près de la moitié de la Grande Comore, 40% d'Anjouan, 20% de Mohéli. Les îles deviennent alors colonie de «Mayotte et dépendances». Alors que la main-d'œuvre devient de plus en plus chère à la Réunion, les Comores, oubliées par l'administration centrale, offrent aux colons et aux sociétés coloniales (comme la Bambao) des perspectives et une main-d'œuvre peu chère dans les plantations de plantes à parfums et de vanille. Durant cette période, les colons dépossèdent entièrement les paysans comoriens de leurs terres, et emploient ceux-ci dans les plantations coloniales à titre d'«engagés». La langue officielle devenu le français, l'enseignement passe de l'arabe au français. L'usage du swahili se poursuit cependant dans le milieu du commerce.
En 1904 le rattachement juridique officiel se fait entre les îles. Il est suivi, le 9 avril 1908, d’un second décret rattachant officieusement Mayotte et ses dépendances à Madagascar.
Le rattachement à Madagascar
Après plusieurs exactions et abus, mais désirant néanmoins poursuivre la colonisation, la France se résout à faire surveiller les résidents par les Administrateurs de Mayotte. Pour ce faire la colonie de «Mayotte et dépendances» est rattachée par la loi du 25 juillet 1912 à la colonie de Madagascar. Peu à peu, les terres sont rétrocédées aux Comoriens. Une révolte importante a lieu en 1915 en Grande Comore. La France envoie des gardes malgaches, puis un détachement de tirailleurs sénégalais, et dans le même temps demande à son administration de s'appuyer sur les notables locaux pour ramener la paix. Peu à peu, le mouvement s'effrite, et l'administration exile certains meneurs. En 1940 à Anjouan, éclate une grève lorsque l'administration fait savoir qu'elle va réquisitionner la main d'œuvre pour les exploitations coloniales. Des violences éclatent lorsque la grève échoue, les notables finissent par appeler au calme. Du 6 juin 1940 à 1942, l'administration coloniale est exercée par le régime de Vichy. Après 1942 celui-ci échoit, comme celui de Madagascar, au Royaume Uni jusqu'au 13 octobre 1946.
De 1946 à l'indépendance | |||||||||||||||||||||||
Le poste de vice-président du Conseil de gouvernement, confié à Mohamed Ahmed est symbolique. Certains politiciens reprochent à la France de ne pas traiter les Comores comme les autres TOM.
La déclaration d'indépendance
Après les indépendances prises par les pays africains des années 1960, un certain nombre d'intellectuels, Grands Comoriens, pour la plupart, largement influencés par les idées zanzibarites, commencent à réclamer l'indépendance. D'un commun accord, dans un objectif d'indépendance concerté, la France propose un référendum en 1973. En décembre 1974, Mayotte ne s'exprime pas comme les trois autres îles (65 % pour le maintien, 35 % contre le maintien). Plusieurs explications sont données pour expliquer ce choix :
La craintes des Mahorais de se sentir marginalisés dans un système politique dominé par la Grande Comore,
La crainte de voir le droit matriarcal diminué, épisode des mamies chatouilleuses
Une partie de la population est d'origine malgache, utilisant le malgache comme langue première, et est relativement moins islamisée (pratique animiste sakalave).
Un certain nombre d'élus locaux d'origine comorienne (Anjouan, Mayotte) et les descendants des familles créoles, peu nombreux, mais marqués par une éducation républicaine, militent en faveur du statu quo.
La France quant à elle, estime stratégiquement important de garder pied sur une de ces îles pour contrôler le canal du Mozambique. Une unité de la légion étrangère continue à y être stationnée.
Devant la volonté de la France de traiter Mayotte d'une façon particulière, l'indépendance est déclarée unilatéralement par la République Fédérale Islamique des Comores, le 6 juillet 1975, par la voix de l'Anjouanais Ahmed Abdallah. En 1976 un autre référendum confirme le vote de Mayotte. MAYOTTE Mayotte (appelée aussi Maore en shimaoré ) est un département d’outre-mer (DOM) français de l'océan Indien situé dans l'archipel des Comores, lui-même localisé dans le canal du Mozambique, et dont le chef-lieu est Mamoudzou, la plus grande ville du territoire. Mayotte est constituée de deux îles principales, Grande-Terre et Petite-Terre, et de plusieurs autres petites îles, dont Mtsamboro, Mbouzi et Bandrélé. Son code départemental officiel est le « 976 ». Ses habitants sont appelés les Mahorais.
L'île est vendue à la France par le sultan Andriantsoly le 25 avril 1841. En 1886, le reste de l'archipel composé de la Grande Comore, Mohéli et Anjouan forme un protectorat sous la direction du gouverneur de Mayotte. En 1958, l'administration quitte Dzaoudzi pour Moroni ce qui provoque le mécontentement des Mahorais. Georges Nahouda fonde alors le Congrès des Notables qui réclame la départementalisation. Zéna M’Déré rentre à Mayotte en 1966 et prend la tête du mouvement des chatouilleuses. Le 22 décembre 1974, la France organise aux Comores un référendum pour plébisciter l'indépendance de l'archipel mais les Mahorais votent pour le maintien de leur île au sein de la République française. Un second référendum est organisé le 8 février 1976 , qui confirme ce choix par 99,4 % (82,3 % des inscrits). Néanmoins l'Union des Comores revendique toujours Mayotte .
À la suite de la consultation référendaire de la population du 29 mars 2009 (95,2 % de votes favorables), qui concernait la population locale, Mayotte est devenu un département d'outre-mer à assemblée délibérante unique de la République française le 31 mars 2011
Période coloniale
De 1846 à 1886, Mayotte dépeuplée est une piètre et éphémère colonie sucrière. Le roseau sucré est cultivé sur la Grande Terre. En 1856, un travail forcé est établi pour remédier à l'absence de main d'œuvre, il provoque la « Révolte de Bakari Koussou ». Les travailleurs des plantations en nombre insuffisant sont en particulier soumis à des conditions de travail inhumaines. Très vite, les planteurs français qui ne veulent pas perdre le bénéfice des bons sols mahorais modernisent les installations de traitement de la canne à sucre. Alors que la population de simples travailleurs de plantations s'accroît après 1860, des usines à sucres modernes naissent à Debeney (Dembeni), Kaweni et Dzoumogné. La production annuelle de sucre atteint 1 500 tonnes et pourrait être étendue au besoin sur 8000 ha de terres cultivables, soit le quart de la superficie de l'île. Mais les années 1880 confirment le déclin de l'activité sucrière, soumise à une concurrence internationale.
Pour cette culture, Denis de Bellemare importe dans son domaine de Kangani en 1905 des plants de Cananga Odoranta, dont il adapte la pratique culturale sous forme de sarments développés par contrainte en branches tordues à hauteur d'homme
Obéissant au dernier vœu du sultan, les Français installent une première école publique à Dzaoudzi en 1864. Le gouvernement de Mayotte qui y siège, appuyé par la flotte française, administre plus de 24300 habitants d'îles, réparties sur trois secteurs assez éloignés : Helleville ou Nossi Bé, Sainte-Marie et Mayotte qui comptent respectivement 15000, 5900 et 3400 habitants recensés.
La période coloniale, installant une caste financière, raciste et élitiste au pouvoir, instaure un pillage marchand des matières premières et une exploitation éhontée des ressources humaines. Elle ne commence véritablement qu'après 1873. Cette idéologie fait autant de victimes en proportion parmi les premiers colons, hommes d'initiative et de labeur que parmi les populations attachées aux modes de vie traditionnels. Ses effets sont d'autant plus dévastateurs que les militaires français ont imposé la paix et qu'un possible regain de prospérité était à la portée de tous. Profitant d'un discours caricatural ou dogmatique, mais toujours mensonger, du Progrès qui envahit les esprits, quelques opportunistes ou spéculateurs s'enrichissent au niveau local en dépit de la chute et du malheur du plus grand nombre : parmi eux, des maîtres de domaines aux mains propres s'occupant mieux d'affaires, de propagande ou de lobbying, ou bien de politique et de corruption, mais aussi indispensables à la justification de ces abus immoraux, quelques petits et grands fonctionnaires laxistes et corrompus ou encore de très nombreux compradores habiles à s'imposer dans le rôle d'intermédiaires.
En 1886, Humblot, un amateur français d'orchidées devenu aventurier politique, convainc le sultan d'Anjouan de placer son pays, c'est-à-dire les îles de Grande-Comore, Anjouan et Mohéli sous protectorat français. L'hégémonie française sur les Comores porte au paroxysme la rivalité franco-anglaise. Puis la tension guerrière retombe en 1890 alors que les contentieux disparaissent subitement par un accord diplomatique entre les deux nations coloniales : les Anglais obtiennent la zone de Zanzibar et la sécurité de leurs places dans l'océan Indien, les Français sont désormais sans rival aux Comores et à Madagascar.
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