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Les territoires associés
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LE CAMEROUN | ||
Rappel historique entre 1890 et 1970. A la suite de tractations, en 1911, le Cameroun, sous domination allemande, annexe une partie du Congo, cédée par la France. En 1914, la coalition anglo-française chasse les Allemands. De 1919 à 1945, le pays est placé sous mandat international de la Société des Nations, sous l’autorité de la France pour la plus grande partie de son territoire et sous l’autorité de l’Angleterre pour deux zones frontalières, limitrophes du Nigeria. L’essor économique d’origine agricole (cacao, café, bananes, huile de palme, caoutchouc…) est ralenti par le conflit 39-45. Leclerc y recrute de nombreux soldats.
A partir de 1944, des assemblées locales sont élues mais le pays reste "sous tutelle" des Nations unies. En 1958, il devient pleinement autonome et en 1960, l’indépendance est proclamée, quelques mois avant les autres ex-colonies.
En 1961, l’une des zones "anglaises" est rattachée, après référendum au Nigeria, l’autre l’étant au Cameroun "français" où est instituée une fédération bilingue. En 1972, une nouvelle constitution établit un État unitaire dont le caractère biculturel est réaffirmé.
En 1845, des missionnaires baptistes britanniques s'installèrent au Cameroun, qui entra de fait dans la zone d'influence de la Grande-Bretagne. Mais cela ne dura pas très longtemps : en 1868 un comptoir allemand fut ouvert près de Douala par Woerman, un marchand de Hambourg.
La colonisation allemande commença en 1884 avec la signature en juillet d'un traité entre le roi de Bell et Gustav Nachtigal. Le protectorat s'étendit du lac Tchad au nord aux rives de la Sangha au sud-est. La ville de Buéa au pied du mont Cameroun en devient la capitale avant d'être destituée au profit de Douala en 1908. En 1911, un accord franco-allemand étendit les possessions allemandes à certains territoires de l'Afrique équatoriale française. Après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle le Cameroun avait été conquis par les forces franco-britanniques, la colonie allemande fut partagée en deux territoires confiés à la France (pour les quatre cinquièmes) et le restant au Royaume-Uni par des mandats de la Société des Nations (SDN) en 1922.
Le Cameroun français se rallia à la France libre en août 1940. La majorité des camerounais éduqués se rallia à la France libre, mais quelques camerounais germanophones furent arrêtés et convaincus d'intelligence avec les allemands. En 1945, il devint un pays sous tutelle de l'ONU, qui remplaçait la SDN. Malgré cela, il devint en 1946 un « territoire associé » de l'Union française.
En 1948, Ruben Um Nyobe fonda l'Union des populations du Cameroun (UPC), un mouvement nationaliste. L'UPC fut interdite après les émeutes de Douala en mai 1955. Recherchés par la police, des militants de l'UPC se réfugient dans les forêts, où ils formèrent des maquis, ou au Cameroun britannique voisin. Les autorités françaises réprimèrent ces événements, en procédant notamment à des arrestations arbitraires.
L'insurrection commença chez les bassa dans la nuit du 18 au 19 décembre 1956 : plusieurs dizaines de personnalités hostiles à l'UPC furent assassinées ou enlevées, des ponts, des lignes téléphoniques et d'autres infrastructures furent sabotées. Des unités de la garde camerounaise réprimèrent violemment ces évènements ce qui entraîna le ralliement des paysans aux maquis. Les troupes se retirèrent en mars 1957.
Dans le même temps, l'idée de l'indépendance du Cameroun progressa en métropole.
L'Assemblée territoriale fut élue au suffrage universel et avec un collège unique pour la première fois en décembre 1956, et M'Bida forma le premier gouvernement autonome en mai 1957 ; il fut remplacé par Ahmadou Ahidjo en février 1958.
Indépendance . Le Cameroun français acquit son indépendance le 1er janvier 1960 et devint la République du Cameroun, immédiatement reconnue par les États-unis et l'Union soviétique. Les élections sur le territoire sous tutelle française furent entachées par des émeutes ethniques notamment en pays bamilekes. Les differentes ethnies réclamant chacune leur indépendance.
Le Cameroun français, « territoire associé » La qualité de « territoire associé » plaçait le Cameroun français dans une situation intermédiaire à celles des « territoires d'outre-mer » de la République française, d'une part, et des « États associés » à celle-ci, d'autre part.
Comme les « territoires d'outre-mer », mais au contraire des « États associés », le Cameroun français n'était pas un État. Il en résultait qu'il n'était pas représenté au Haut-Conseil de l'Union française : aux termes du premier alinéa de l'article 65 de la Constitution du 27 octobre 1946, celui-ci était « composé, sous la présidence du président de l'Union, d'une délégation du gouvernement français et de la représentation que chacun des États associés a la faculté de désigner auprès du président de l'Union ». Il en résulta, d'autre part, que la Cameroun français fut représenté au Parlement de la République française. La loi n° 46-2383 du 27 octobre 1946, sur la composition et l'élection du Conseil de la République, prévut sa représentation au Conseil.
En revanche, comme les « États associés », mais au contraire des « territoires d'outre-mer », le Cameroun français n'était pas une collectivité territoriale de la République française et était membre de l'Union française. Il en résulta qu'il fut représenté à l'Assemblée de l'Union française. La Constitution du 27 octobre 1947 ne prévoyait pas la représentation des « territoires associés » à l'Assemblée de l'Union française : son article 66 disposait que « L'Assemblée de l'Union française est composée, par moitié, de membres représentant la France métropolitaine et, par moitié, de membres représentant les départements et territoires d'outre-mer et les États associés ». Mais la loi n°46-2385 du 27 octobre 1946, sur la composition et l'élection de l'Assemblée de l'Union française, prévut sa représentation à l'Assemblée de l'Union française.
En 1946, une Assemblée représentative du Cameroun (ARCAM) fut constituée et Louis-Paul Aujoulat et Alexandre Douala Manga Bell devinrent députés à l'Assemblée nationale française. Cette période voit l’ouverture de nouvelles écoles tant publiques que privées et aussi de plusieurs écoles secondaires, dont le lycée Leclerc.
Les autorités coloniales commencèrent à envoyer les meilleurs étudiants à Dakar et en France pour suivre des études supérieures.
À cette époque, commencent aussi l'électrification et l'adduction d'eau dans les grandes villes.
En 1952, l'assemblée change de nom est devient Assemblée territoriale du Cameroun (ATCAM).
En 1955, l’UPC, parti nationaliste d'inspiration marxiste, qui voulait l’unification du Cameroun britannique et du Cameroun français mais aussi l’indépendance immédiate est interdit suite à des mouvements de violence.
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