Rappel historique entre 1890 et 1970. La présence française ( à quelques brèves éclipses près ) a duré trois siècles. Elle débute en 1659, date de la fondation de Saint-Louis. Jusqu’à l’arrivée de Faidherbe, en 1852, cette implantation reste cantonnée à la côte et à des comptoirs échelonnés le long du fleuve Sénégal, sous la menace permanente des pillards maures. Faidherbe pacifie le pays, en conquiert l’intérieur avec de faibles moyens : quelques troupes d’infanterie de marine et surtout des "tirailleurs sénégalais" dont il crée les unités en 1857. La même année, il fonde Dakar. Le volume du commerce triple entre 1854 et 1869. En 1872, la France confère le statut de "commune française de plein exercice" à Saint-Louis, à Gorée et à Dakar et en 1880 à la ville de Rufisque. A compter de ces dates, les habitants de ces quatre communes sont citoyens français avec tous leurs droits et tous leurs devoirs, représentés dans les Assemblées parlementaires de France. La surface du Sénégal est la moitié de celle la France. La capitale du territoire se déplace en 1958 de Saint-Louis à Dakar où se trouvait déjà la capitale de la fédération d’AOF. Dans le cadre de l’Union française, en 1959, le Sénégal se fédère avec le Soudan sous le nom de Mali. Fédération éphémère qui éclate le 28 septembre 1960, trois mois après avoir acquis l’indépendance. Le Sénégal reprend son nom. La conquête coloniale commence dès la découverte de ces terres en 1442 par le navigateur vénitien Cadamosto pour le compte du Portugal. Les Portugais se lancent alors rapidement dans la traite des Noirs, mais devront bientôt faire face à la concurrence des négriers britanniques, français et hollandais à travers le Commerce triangulaire. Les Hollandais fondent un comptoir sur l´île de Gorée, la France établit en 1659 celui de Saint-Louis qui deviendra la première capitale du Sénégal. En 1677, les Français occupent à leur tour l'île de Gorée (un des principaux centres du commerce des esclaves avec Saint-Louis et le fort de l'île James en Gambie). La seconde République de 1848 créée un mandat de député pour Saint Louis. L'ordre colonial s'impose avec Faidherbe, gouverneur du Sénégal de 1854 à 1861 et de 1863 à 1865 qui jette les bases de la future Afrique occidentale française (AOF). Respectueux des coutumes indigènes, il étend l'influence française très au-delà du Sénégal, travaille à développer l'économie locale et créé le port de Dakar. La Troisième république accorde le statut des quatre communes à Saint-Louis, Gorée, Dakar et Rufisque, puis, sous l'influence du député noir Blaise Diagne une citoyenneté pour les habitants de ces communes en 1916 qui envoient des conscrits pendant les deux conflits mondiaux (les tirailleurs sénégalais). En 1919, certains troubles agitent Dakar. Le tirailleur Cheikou Cissé, né au Soudan français et blessé pendant la guerre, est condamné à la peine de déportation perpétuelle et envoyé au bagne de Nouvelle-Calédonie. Mort en 1933, il a fait l'objet d'une lutte de la part des milieux anticolonialistes français (dont le Secours rouge international et la SFIC communiste). Après Saint-Louis, Dakar devient, en 1902, la capitale de l'Afrique occidentale française, l'une des colonies françaises. En janvier 1959, le Soudan français (actuel Mali) et le Sénégal fusionnent pour former la Fédération du Mali, qui devient complètement indépendante le 20 juin 1960. Cette indépendance est la conséquence des transferts de pouvoirs convenus dans l'accord signé en France le 4 avril 1960. Cette date est considérée comme le jour officiel d'accession du Sénégal à l'indépendance. |