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L'Orangerie du château de l'ile-Maniere, CPA collection LPM 1900 | ||||||||||
Le Chasseur Français Décembre 1950 L'orangerie & La Serre froide
De même qu'en novembre, on ne peut plus guère, en décembre, songer à faire des semis de plantes à fleurs en plein air. Cependant, en terrain léger et à bonne exposition, on peut semer quelques espèces vivaces dont la germination n'aura lieu qu'au printemps. C'est le cas pour la Violette des quatre-saisons, pour les Auricules, pour les Primevères.
Les plantations de plantes bisannuelles et d'oignons à fleurs de printemps sont maintenant terminées. Si elles ne l'étaient pas, on pourrait profiter des journées où la terre n'est ni trop humide, ni durcie par la gelée pour planter les bulbes que l'on n'aurait pu mettre en terre le mois précédent.
L'activité du jardinier fleuriste ne trouve donc plus maintenant que difficilement à s'exercer au dehors. Aussi est-il tout naturel qu'elle se concentre sur les abris vitrés et principalement sur les serres. Pénétrons-y avec lui et cherchons donc à nous rendre compte de ce qui s'y passe ! ...
Beaucoup de plantes, qui peuvent, au cours de la belle saison, rester en plein air dans le jardin, ne pourraient, cependant, y être laissées pendant la période hivernale. Mais la plus grande partie d'entre elles s'accommodent d'une température relativement basse, facilement obtenue dans un local sinon privé de feu, du moins fort peu chauffé.
Ce local peut être, soit une orangerie, soit une serre froide.
L'orangerie
— Dans la plupart des cas, on utilise comme orangerie un local de construction ancienne, en pierre de taille ou moellon, surmonté d'une toiture ou d'une terrasse et recevant la lumière par de très grandes fenêtres.
Il y a deux cents ans, toute propriété importante possédait son orangerie, dont les proportions bien étudiées, les formes architecturales faisaient l'un des ornements de la propriété en même temps que ce jardin d'hiver devenait, pendant la mauvaise saison, un but de promenade. Les portes en étaient larges et hautes pour permettre de rentrer sans difficulté, chaque automne, les forts végétaux en grandes caisses qui devaient y passer six ou sept mois.
Le chauffage était, le plus souvent, un chauffage à la fumée, avec très long parcours de tuyaux, auquel on ne recourait que lorsque la température intérieure tombait à 3 ou 4 degrés au-dessus de zéro, ce qui, étant donné l'épaisseur des murs, était assez rare. Aujourd'hui, on ne construit plus que très rarement des orangeries, mais, lorsqu'on est amené à en prévoir une dans une propriété, on en assure l'éclairage par un toit vitré et par les côtés, ce qui constitue une très nette amélioration. Le chauffage à la fumée a été, à peu près partout, remplacé par le chauffage par thermosiphon, dont une ou plusieurs vannes permettent de régler l'utilisation d'après la température extérieure.
La Serre froide
— Appelée à abriter à la fois un grand nombre de sortes de plantes d'exigences très différentes, la serre froide constitue un véritable jardin d'hiver pour lequel on recherche souvent le côté ornemental, ce qui ne permet pas toujours de satisfaire aux besoins des différents végétaux.
La serre froide est, fréquemment, munie de gradins qui permettent de rapprocher les plantes du vitrage pour leur éviter l'étiolement. On y conserve alors les plantes molles (géraniums, fuchsias, anthémis, etc.) qui serviront, pendant la belle saison, à la décoration des corbeilles du parc paysager ou des plates-bandes du jardin à la française.
Un appareil de chauffage permet de combattre les grands abaissements de température, de façon à empêcher celle-ci de tomber au-dessous de +3°C.
Parfois, cette serre est adossée à un mur. Elle fait alors face au midi, sauf lorsqu'on désire y cultiver des fougères ou des camélias, auquel cas l'exposition du nord-est ou celle du nord-ouest conviennent mieux parce que la lumière y est beaucoup moins vive. Mais elle peut être également à deux versants vitrés. Il vaut alors beaucoup mieux orienter sa plus grande longueur dans la direction nord-sud, afin d'éviter les coups de soleil du midi. | ||||||||||
L'Orangerie du jardin public de Coutances, CPA collection LPM 1900 | ||||||||||
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Orangers |
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Le Chasseur Français E. DELPLACE Décembre 1950 Plantes d'orangerie ou de serre froide.— Les plantes qui contribuent à parer le jardin en été doivent, dès maintenant, se trouver dans l'orangerie ou la serre froide. Un certain nombre sont sorties chaque année en mai, mais restent en grands pots ou en caisses. On s'en sert pour garnir les terre-pleins, les terrasses, les perrons, etc. Tels sont les orangers dont les jolies fleurs odorantes embaument si délicieusement les abords de l'habitation ; les Pittosporum, au feuillage ondulé, d'un beau vert sombre ; l’Acacia dealbata, beaucoup plus connu sous le nom de Mimosa ; l'Araucaria excelsa, joli petit conifère d'appartement aux branches disposées par étages ; le Ficus elastica ou Caoutchouc et son proche parent le Ficus macrophylla, grand arbuste d'un port majestueux, remarquable par ses feuilles ovales cordiformes, luisantes, d'un beau vert foncé, atteignant 25 centimètres de long sur 15 centimètres de large ; le Camellia japonica, plante de grand effet avec ses feuilles persistantes et ses belles fleurs de diverses nuances, semblables à des roses.
Quelques autres trouvent place, pendant la belle saison, dans les plates-bandes du jardin français ou dans les corbeilles du parc paysager. Citons :
L'Abutilon Thompsoni, joli arbuste de 1m,50 de hauteur, à branches nombreuses et dressées, à feuilles élégantes, à cinq lobes, vert marbré de jaune, à fleurs jaunes veinées de rouge orangé.
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L’Eucalyptus globulus, plante de croissance rapide, à grandes feuilles glauques, qui, dans son pays d'origine, la Tasmanie, est l'un des géants du règne végétal, mais qui, chez nous, ne peut être conservé que quelques années. Dans un sol de qualité ordinaire, il devient en effet, en cinq ou six ans, aussi grand qu'un oranger de quarante ans et peut se tailler assez aisément pour prendre l'aspect d'une pyramide.
Le Cordyline ou Dracæna indivisa, plante de la Nouvelle-Zélande, à tige élancée et à feuilles nombreuses, étroites, pointues, longues de 80 centimètres à 1 mètre, celles du centre dressées, les autres un peu retombantes, teintées d'orangé autour des nervures. Outre l'emploi que l'on peut en faire au jardin, en été, au centre des grandes corbeilles circulaires, cette espèce est très estimée pour les garnitures en appartement.
Le Datura arborea, végétal qui peut atteindre 3 à 4 mètres de hauteur, à rameaux épais, mous, portant de grandes feuilles de 40 centimètres au moins de longueur et, à la fin de l'été, d'énormes fleurs blanches, pendantes, de 20 centimètres de longueur, qui le rendent très ornemental.
Le Cassia floribunda, arbrisseau de 2 mètres, à feuilles composées, d'un beau vert foncé, se couvrant, pendant tout l'été, de fleurs jaunes, grandes, en grappes. Élevée sur tige, cette jolie plante forme de charmants isolés sur pelouses à bonne exposition et dans les corbeilles du jardin.
Le Plumbago capensis, arbuste à rameaux longs, sarmenteux, grimpants ou retombants de 1 à 2 mètres de haut, à nombreuses feuilles vert tendre et à fleurs extrêmement nombreuses, d'un beau bleu pâle, à corolle en tube, réunies en bouquet au sommet des rameaux et s'épanouissant de juillet jusqu'aux gelées.
L'Hibiscus rosa sinensis, arbuste bien ramifié dès la base, avec de belles feuilles luisantes, de grandes fleurs rouges, solitaires, à l'aisselle des feuilles de l'extrémité des rameaux. Un peu plus sensible que les précédents, il ne peut guère, sous le climat de Paris, être planté en plein air avant les premiers jours de juin et ne doit pas y rester après fin septembre. Mais il forme de fort jolis groupes, sur les pelouses, en situation bien ensoleillée.
L'Erythrina crista-galli, plante formée d'une souche vivace d'où partent, chaque printemps, des pousses vigoureuses qui fleurissent et meurent annuellement ; les feuilles en sont composées, à trois folioles, et les fleurs, rouge-écarlate, forment de très beaux épis, de juillet à septembre, si la plante a été plantée dans un endroit bien ensoleillé. Hivernée en serre froide, la souche est remise en végétation en mars. |
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C'est encore dans l'orangerie ou dans la serre froide que peuvent être conservées, dans les meilleures conditions, les souches de Dahlias. On peut, à cet effet, disposer un peu de terre sèche dans laquelle on enterre les souches qui, ainsi, ont moins tendance à se rider. On fait de même pour les souches des bégonias tubéreux.
Les Cannas peuvent également être conservés au repos dans la serre froide. On les a, dans ce but, déplantés en laissant un peu de terre aux racines et on place les pieds à proximité des tuyaux de chauffage. Par la suite, il faudra éviter de les mouiller, car la pourriture serait alors à redouter. Ils se garderont ainsi très bien jusqu'en mars, époque où on les mettra en végétation sur couche tiède pour les replanter en mai. |
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