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Baudouin de Boulogne (v. 1065 - 2 avril 1118) est le troisième fils d'Eustache II, comte de Boulogne et d'Ide de Lorraine. Il participe à la première croisade de 1096, suite à laquelle il devient comte d'Édesse de 1098 à 1100, puis premier roi de Jérusalem sous le nom de Baudouin Ier de 1100 à sa mort
Avant la Croisade
Baudouin de Boulogne a deux frères aînés : Eustache III, comte de Boulo-gne, destiné à recueillir l’héritage paternel, et Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lorraine, destiné à recueillir l’héritage maternel (son oncle Gode-froy III le Bossu, n'ayant pas d'enfants, l'a nommé comme son héritier). De fait, Baudouin est destiné à suivre une carrière ecclésiastique, voire épisco-pale, afin de soutenir les politiques de ses deux frères. Mais pour des raisons mal connues, il abandonne cette voie pour celle des armes. Quand Godefroy met le siège devant Stenay pour conquérir les domai-nes de son oncle, lui et son frère Eustache organisent les renforts afin de l’aider.
Ayant quitté définitivement les ordres, il épouse Godehilde (+ 1097), fille du seigneur anglo-normand Raoul II de Tosny. Il semble que Godefroy de Bouillon l’a alors considéré comme son héritier, comme le laisse supposer la présence de Baudouin et l’absence d'Eustache à de nombreux actes de Godefroy.
Mais, au moment de partir en croisade, Baudouin, compte tenu des difficultés que son frère a eues pour rentrer en possessions des biens de son oncle, préfère prendre part à la première croisade et tenter sa chance en Orient.
Comte d'Édesse
Il accompagne ses deux frères dans la Croisade, jusqu’à l’arrivée de celle-ci devant Antioche en octobre 1097. C’est à ce moment que Thoros, seigneur d'Édesse, demande de l’aide aux Croisés pour faire face aux attaques turques. Baudouin de Boulogne répond à l’appel de Thoros et s'impose peu à peu à Édesse, menaçant de repartir auprès des Croisés et obligeant Thoros à l’adopter comme successeur. Thoros trouve peu après (9 mars 1098) la mort au cours d’une émeute, peut-être avec la complicité de Baudouin, qui devient alors comte d’Édesse.
Godehilde de Tosny étant morte en 1097, il épousa Arda, une Arménienne, ce qui le fait mieux accepter par la population arménienne ; d’autant qu’il repousse efficacement les Turcs, agrandissant ses domaines jusqu’aux rives de l'Euphrate. Il songe à s’étendre vers le Dyarbekir lorsqu'il apprend la mort de son frère Godefroy. Il part alors recueillir la succession de Jérusalem, confiant le comté d'Édesse à son cousin Baudouin du Bourg. |
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Roi de Jérusalem
Le jeune royaume de Jérusalem ne possède alors qu’un seul port, Jaffa, les autres ports de Palestine étant tenus par les Fatimides d’Égypte. C’est un grave problème pour une colonie qui ne peut communiquer avec le reste de la chrétienté que par la mer. La première tâche de Baudouin est donc de s’assurer le contrôle du littoral et il prend successivement les ports d’Arsouf, Césarée (1101), Saint-Jean-d’Acre (1104), Beyrouth et Sidon (1110). Il s'empare également d'Ayla (1116) sur la mer Rouge. En même temps, il doit faire face à plusieurs contre-attaques fatimides et abbassides.
En 1113, Baudouin répudie son épouse Arda en la jetant dans un couvent pour épouser Adélaïde de Savone, veuve du comte Roger Ier de Sicile. Ce mariage lui apporte une dot considérable pour remplir le trésor, et l’appui précieux de la flotte sicilienne. Néanmoins, le divorce d'avec sa première femme n'est jamais proclamé par l'Église, ce qui le rend coupable de bigamie. Il consent à se séparer d'Adélaïde sous la pression du Saint-Siège, mais uniquement après avoir dépensé sa dot. Il meurt peu après, en évitant par cette dernière séparation de mourir excommunié. |
Baudouin Ier (tableau de Merry-Joseph Blondel dans la Salles des Croisades du château de Versailles, début XIXe) |
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