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Cametours, CPA collection 1900 | ||||||||||||
Annuaire du département de la Manche, année 1867, Article de Mr Renault
Cametours, Campus motosus.
L'église ne présente aucun intérêt. Elle se compose du chœur, d'une nef et de deux chapelles.
Le chœur est éclairé par des fenêtres sans caractère; une seule est du XVeme siècle.
On remarque dans le mur septentrional de la nef une petite fenêtre étroite et cintrée. Les autres fenêtres de cette partie de l'église sont insignifiantes ; cependant, il en est une, percée dans le mur méridional, dont l'ogive est ornée d'une moulure en forme de cordon, et qui peut dater du XIVeme siècle. On voit dans le même mur une porte dont l'archivolte .repose sur des chapiteaux à volutes que soutiennent des colonnes.
Le mur absidal est droit et se termine en forme de fronton triangulaire. La sacristie, adossée contre ce mur, s'accède par deux portes, l'une à droite, l'autre à gauche de l'autel.
La tour, de construction récente, est à l'extrémité de la nef: sa forme est carrée; elle est couronnée par un toit à quatre pans couvert en ardoises.
Le font baptismal est garni de seize petites arcatures dans lesquelles l'ogive n'est pas bien caractérisée ; il repose sur un soubassement en maçonnerie informe qui cache peut-être un pédicule ou des colonnettes. La cuve est circulaire, et ses bords sont ornés d'une moulure en forme de torsade. Sans préciser l'âge de ce petit monument, je le crois fort ancien.
J'ai lu, dans le cimetière, sur une pierre tumulaire, l'inscription suivante :
CI GIST LE CORPS DE MR MICHEL BERNARD DECÊDÉ LE 21 DECEMBRE 1739.
L'église est dédiée à la Sainte Vierge. Elle appartenait à l'archidiaconé de la chrétienté et au doyenné de Cenilly, et payait une décime de 40 livres. l'évêque de Coutances en avait le patronage. Hugues de Morville le possédait en 1221 par suite d'une donation de Guillaume de Soûle : c'est ce que nous apprend une charte de la même année par laquelle ce prélat donna à l'Hôtel-Dieu de Coutances deux gerbes des dîmes de Cametours, la moitié des terres d'aumône, et la moitié des maisons bâties dessus. Â l'époque de la rédaction du Livre noir, le curé avait la tierce gerbe, le casuel et la moitié des aumônes ; l’Hôtel-Dieu avait toutes les autres choses : Dofnti Consl. percipit omnia alia. Dans le XIVeme siècle, les dîmes se partageaient encore de môme entre le curé et l’Hôlel-Dieu ; mais le curé avait en plus un manoir presbytéral et environ une demi-acre de terre aumônée. 11 payait pour la chape de Tévêque 8 sols, pour le saint chrême 12 deniers, et 8 deniers â l'archidiacre. 11 n'y avait alors aucune chapelle dans la paroisse : Hem in parrochia nulta est capella.
Dans le cours du XIVeme siècle, Guillaume de Solle tenait du roi par hommage, Caranlilly et Cametours ; ce qui l'obligeait à fournir 54 hommes pour garder pondant une nuit la' foire de Moutmartin. En 1374, Jean III de Grimouville devint possesseur du fief noble de Cametours. Il épousa Jeanne de Folligny-Meurdrac, d'une ancienne et illustre maison.
On lit dans le registre des fiefs de l'élection de Coutances, dressé en 1327 : « Ricard Carbonnel tient en la paroisse de » Cametours une portion de franc fieu par raison de sa » femme qui le tient en parage de Jehan Pirou pour raison de » 88 femme comme son' aisnée et ycelui Jehan et sa femme le tiennent aussi en parage de Guillaume de Solle, seigneur » de Carantilly et vaut 121. bon an mal an.
« Philippe de St Denys tient en la paroisse de Cametours un franc fié en parage de Jehan de Pirou pour cause de sa femme et le dit Jehan le tient en parage de Guillaume de Solle qui le tient du roy et vaut de revenus 12l»
On trouve en Taqnée 1689 comme seigneur de Cametours Antoine Simon de Boisdavy, et en 1762 messire Léonor de Hons qui était aussi seigneur et patron de Carantilly et autres lieux. | ||||||||||||
Cametours, CPA collection 1900 | ||||||||||||
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