SAINT-LÔ
  CC 44.10 SAINT-LÔ AGGLO
   
  LE CHATEAU 3/4
         
 

Entrée principale de la ville


 
 

MOYEN AGE


Les Bretons dirigés par le duc Salomon, commencèrent à occuper la côte ouest du Cotentin à partir de 836. Devant leurs avancées, en août 867, Charles II le Chauve donna alors à Salomon le Comitatus Constantiensis, territoire sur lequel il n'avait guère d'influence.

 

En 889, les Vikings remontent la Vire et assiègent Saint-Lô. Protégée par des remparts solides construits un siècle auparavant par Charlemagne, la ville ne se rend pas. Les assaillants coupent alors l'approvisionnement en eau, ayant pour conséquence la reddition des habitants. Les Vikings massacrent les habitants, dont l'évêque de Coutances, puis rasent la ville. Le siège du diocèse transporté à Rouen. C'est seulement en 1025 que l'évêque Herbert décide de remonter les murailles de Saint-Lô et de rétablir le siège épiscopal.

 

Puis, sous Geoffroy de Montbray, la ville connaît un bel essor économique, profitant de l'expédition des normands en Sicile. Robert Guiscard, un proche de Geoffroy, ramena d'Apulie et de Calabre un important butin (c'est grâce à ce trésor que Geoffroy fit rebâtir en 1056 la cathédrale de Coutances). Saint-Lô est réputée pour ses orfèvreries et même Mathilde de Flandre, la femme de Guillaume le Conquérant commanda deux candélabres pour l'abbaye aux Dames. La population de la région participa à la conquête de l'Angleterre.

 

Henri Ier, comte du Cotentin et depuis roi d'Angleterre fit fortifier Saint-Lô en 1090. En 1091, Geoffroy de Montbray évêque de Coutances fit construire sur la rivière de Vire une écluse et des moulins.

 

À la mort d'Henri Ier Beauclerc en 1135, Étienne de Blois, comte de Mortain et Geoffroy d'Anjou se disputent la légitimité du royaume. Saint-Lô se range aux côtés d'Étienne mais fut prise en 1139 par l'armée des Plantagenêt en seulement trois jours.

 
     
 

La tour Beaux-Regards domine la vallée de la Vire

 
     
 

L'archevêque de Cantorbéry Thomas Becket passe à Saint-Lô et on lui dédia une église dont il ne reste aucune trace hormis le nom de la rue Saint-Thomas. En 1204, Saint-Lô se soumet à Philippe-Auguste et devient française. Pendant cette période de paix, la ville prospéra : on fit construire l'hôtel-Dieu sur les bords de la ville et une partie de l'église Notre-Dame.

 

Saint Louis vient dans la cité à deux reprises, en 1256 et 1269.

 

Saint-Lô est alors la troisième ville de Normandie derrière Rouen et Caen. Elle est spécialisée :

 

    - Dans les tanneries avec l'appellation du cuir dit la vache de Saint-Lô. D'après Toustain de Billy, le seul commerce de lacets et aiguillettes de cuir se monte en 1555 à un million

    - Dans la coutellerie : Un dicton du XVIe dit « Qui voudroit avoir bon couteau, Il faudroit aller à Saint-Lô » 

    - Dans l'orfèvrerie

    - Dans les textiles, un des principaux centres de France. On compte plus de 2 000 tisserands, situés pour la plupart près de la Dollée, rivières moins puissantes que la Vire et au débit plus régulier. On importe la laine de tout le Cotentin. Une ordonnance du 20 juin 1460 fixe une lisière spéciale pour les draps de Saint-Lô.

 

Le 24 septembre 1351, le roi Jean le Bon crée un atelier monétaire mais ne reçoit le droit de frapper sous la lettre « S » qu'en 1389. En janvier 1538, la lettre « C » lui est attribuée. Les monnaies frappées à St Lô au Moyen Age sont aussi caractérisées par un "point secret" sous la dix-neuvième lettre des légendes. La ville fut dépossédée de son titre monétaire en septembre 1693, au profit de Caen.

 
     
 

Du vieux Saint-Lô, il ne reste plus que quelques rues épargnées comme la rue Saint-Georges

 
     
 

Puis c'est le retour des conflits avec la Guerre de Cent Ans. Geoffroy d'Harcourt, chevalier possédant des franchises dans le Nord-Cotentin, trahit le roi de France et prête hommage à Édouard III. En réaction, les barons Percy, Bacon et La Roche-Tesson sont décapités à Paris et leurs têtes seront exposées à Saint-Lô pendant deux ans. Les Anglais débarquent à Saint-Vaast-la-Hougue le 12 juillet 1346 puis se dirigent vers Saint-Lô le 22. Jean Froissart la décrit « la grosse ville de Saint-Leu en Constentin, ... pour le temps estoit durement riche et marchande ». La ville fut alors de nouveau pillée. Puis la ville fut frappée par la grande peste en 1347.

 

La ville de Saint-Lô est reconquise en 1378 par Charles VI mais elle est perdue le 12 mars 1418. Dans cette période de troubles politiques, les petits seigneurs ne savent plus qui soutenir. Les Français reprennent Saint-Lô pour le compte de Charles VII le 12 septembre 1449. Le roi confirmant le statut de duché de Normandie, c'est au tour du duc de Bretagne de vouloir occuper la Manche, mais Saint-Lô repousse victorieusement une attaque en 1467 en décimant une partie des troupes bretonnes enfermées par surprise dans la rue Torteron. Le 9 novembre 1469, l'anneau ducal est brisé et la Normandie est définitivement intégrée au royaume de France.