SOTTEVAST
  CC 42.11 COEUR DU COTENTIN
   
  EGLISE SAINT-ERMELAND
         
 

© Christian PRUNIER Clocher de France

 
   
 

Abbé LECANU, Coutances, 1878

Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches


L'église est sous le vocable de saint Ermeland. Elle fut donnée à l'abbaye de Lessay par Raoul de Sottevast, ainsi qu'il résulte d'un acte confirmatif, daté de Cherbourg en 1126, portant la souscription du duc-roi Henri Ier. Robert Bertrand, seigneur de Bricquebec, donna à la même abbaye, à la m^me époque environ, les terres de l'aumône, alors douze vergées, et cette donation se trouve pareillement confirmée dans la charte de 1126. Cependant l'abbaye tout en conservant les revenus qui avaient été réglés à deux gerbes de la dîme, la troisième et les novales étant réservées au curé, perdit le droit de nomination à la cure... Le seigneurs du lieu présentèrent à la cure pendant les deux derniers siècles.

Elle dépendait, sous l'ancien régime, du diocèse de Coutances, de l’archidiaconé du Cotentin et du doyenné des Pieux.

 
     
 
 
     
 

En l'an 1914, le Bon Dieu a té chassé de Sottevast

 
       
 

L'église de Sottevast vient d'être fermée par décision épiscopale, la paroisse n'a plus de prêtre.


On sait les raisons qui ont containt l'Evêché à prendre une aussi grave détermination. Avant de donner un successeur à M. l'Abbé Lebourg, parti pour raison d santé, l'Administration diocésaine réclamait de M. le maire une démarche auprès de M. l'Instituteur pour que celui-ci retirât de son école les manuels condamnés.


Cet appel, maintes fois réitéré, n'a pas été entendu.


C'est pourquoi, dimanche dernier, M. le chanoine Divetain, curé de Brix, est venu au nom de Mgr l'Evêque, annoncer aux habitants qu'il n'y aurait plus désormais,dans l'Eglise de Sottevast, ni messe dominicale, ni cérémonies du culte, à part les baptêmes, mariages et inhumations.


Le Saint Sacrement fut retiré du tabernacle, l'autel dépouillé de ses ornements. L'impression produite a été grande. Lorsque M. le curé de Brix abaissa la lampe du sanctuaire, pour l'éteindre, en signe que le Maître ne résidait plus là, il y eut un long frisson: on vit des hommes pleurer.

 
 
     
 

La population foncièrement chrétienne, est outrée contre le maire et l'instituteur, sur qui retombe toute la responsabilité.


Avec le bien spirituel des âmes, c'est l'intérêt général de la commune qui est en jeu.


Les conseillers municipaux l'ont bien compris: eux veulent énergiquement un prêtre. Ils l'ont montré dimanche matin par un acte tout à leur honneur.


Tous, l'adjoint en tête, se sont réunis dans la salle de la mairie, malgré les efforts du maire pour empêcher cette réunion; et là, d'une voix unanime, ont émis contre celui-ci et le maître d'école un vote de blâme.


Ils ont d'ailleurs obligé l'institeur-secrétaire de mairie à inscrire sur le registre municipal, le procès-verbal de leur séance, signé par eux.


Aussi, plus tard, quand la postérité ouvrira les archives de la mairie elle y lira, selon l'expression typique d'un habitant qu'en l'an 1914, le Bon Dieu a té chassé de Sottevast par la faute d'un maire qui s'appelait M. Lelong et d'un instituteur du nom de M. Jamard.

 
     
 

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