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Stéphanie JAVEL Julien DESHAYES, 2004 closducotentin.over-blog.fr
Deux actes respectivement datés de 1641 et de 1655 mentionnent l'existence d'un édifice situé rue de l'Officialité, à l'emplacement du futur hôtel d'Anneville, et appartenant alors au sieur de Sottevast. Le 18 avril 1679 cette propriété est vendue par Robert-Arthur de Couvert, seigneur d’Auderville, à Guillaume Pouchin, écuyer, sieur du Cornez.
Le 27 mai 1691 ce dernier la revend, pour la somme de 3 160 livres, à messire Bon-Thomas Castel, marquis de Saint-Pierre-Eglise. |
Partie ancienne subsistante au niveau de l'aile des communs | |||||||||||
Le 8 décembre 1695 Charles-Claude de Bréauté rachète l'édifice - qui était probablement nouvellement construit - pour 6000 livres.
Le 22 juin 1697, la propriété est acquise par Guillaume-Eustache d'Anneville, chevalier, seigneur de Chiffrevast, Anneville et Saint-Vaast, qui y réside jusqu'à sa mort en septembre 1700. La famille d'Anneville, l'une des plus importantes familles nobles du Cotentin, restera propriétaire de cet hôtel jusqu'en 1841. Celui-ci a malheureusement été détruit lors des bombardements alliés de juin 1944.
Lors de la vente effectuée en mai 1691, l'édifice comprenait un petit corps de logis sur rue, avec salle, cuisine et office en rez-de-chaussée, chambres et greniers au dessus. Une cour abritant "de vieilles écuries" et un jardin potager occupaient l'arrière de la propriété. Un procès de voisinage opposant Bon-Thomas Castel à Jacques Barbou de Plainmarest, fait état, l'année suivante, de travaux entrepris par le nouvel acquéreur. Cette nouvelle construction comprenait manifestement une aile en retour, édifiée contre le mur formant séparation entre les deux propriétés. La description fournie par l'inventaire après décès du sieur d'Anneville, le 20 septembre 1700, atteste bien que l'édifice avait été à cette date considérablement agrandi. Il comprenait désormais deux étages d'habitation, avec au moins six pièces de service en rez-de-chaussée (cuisine, laverie, celliers, office…), une "haute salle", trois chambres et un cabinet, au premier étage, trois autres chambres avec cabinet ou vestibule au second. Les communs édifiés dans la cour comprenaient notamment une remise à carrosse et une écurie. Un second inventaire après décès, dressé en mars 1729, apporte de nouvelles précisions sur la distribution de l'hôtel. Il mentionne notamment la chambre du seigneur d'Anneville, située au premier étage, qui ouvrait sur la cour par deux croisées et était précédée par une antichambre accessible depuis l'escalier. | ||||||||||||
La grande salle, donnant sur la rue, se trouvait sur le palier opposé et était suivie de deux autres chambres, l'une abritant cinq portraits de famille et la seconde étant située "sur la grande porte d’entrée de ladite maison". L'étage supérieur abritait notamment la chambre de la veuve et son cabinet, ainsi que "la chambre sur la haute salle où couchaient les enfants et les. Domestiques". Au nombre des pièces de service du rez-de-chaussée sont citées la cuisine,la buanderie, un grand cabinet, plusieurs celliers et une cave à vin. L'écurie servait aussi de logement au dénommé Laurent Lelong, palefrenier
En 1785, Jean-François d'Anneville augmente la propriété d'une maison attenante comprenant "un petit salon, une cuisine à la suite, un cellier au derrière, avec les chambres, greniers et escaliers d'accès, le tout couvert en ardoise, un jardin potager de cinq perches avec une buanderie sur le Merderet". Le plan Lerouge de 1767 permet de distinguer le corps de logis principal, édifié sur la rue, et son aile en retour.
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L'hôtel d'Anneville sur un plan d'urbanisme de la Reconstruction | |||||||||||
Les cartes postales anciennes antérieures à juin 1944, montrent une élévation sur rue se composant de six travées et de trois niveaux d'élévation. La porte cochère surmontée d'un arc en plein-cintre, permettant l'accès à la cour, était décalée sur la gauche de la façade. Les baies du rez-de-chaussée se distinguaient par leurs chambranles moulurés tandis que les fenêtres du premier étage étaient coiffées d'un simple linteau cintré et de celles du second étage d'un linteau droit. Les combles étaient éclairés par des lucarnes reportées aux deux extrémités latérales de la toiture. L'aile sur rue comprenait deux étages d'habitation édifiés sur un rez-de-chaussée abritant les communs. | ||||||||||||