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Église romane de Nouainville © Gérard LEPOINT |
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Un peu d'histoire...
Le manoir St Gilles (propriété privée) est un château du XVIIIème siècle bâti sur les restes d’une bâtisse du XVIème dans le bois du Mont du Roc. Elle a tout d’abord appartenu à la famille Ravalet à laquelle appartenait également le manoir « Ravalet » de Sideville et, bien sur, le château de Tourlaville. Il fut acheté au XVIIème par les St Germain et passa à la famille Vrac au XVIIIème par succession.
En 1821, c’est le comte Dumoncel alors propriétaire du château de Martinvast qui achète les domaines du Mont du Roc, soit les 100 hectares de bois. C’est ce même Dumoncel qui ouvrit l’avenue bordée de hêtres que nous connaissons aujourd’hui et qui menait directement au château de Martinvast.
En 1824, le bois a été revendu à la famille Vrac, mais, ils ont été expropriés d’une partie de leur propriété au début du XXème siècle pour en faire des terrains militaires.
Le manoir surplombe la Divette par une série de jardins en gradin. La bâtisse a beaucoup souffert des bombardements de la guerre, en témoigne les ruines d’une chapelle et d’un petit pavillon |
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L'église Saint-Martin de Nouainville est rattachée à la paroisse Saint-Sauveur du doyenné de Cherbourg-Hague Certaines parties datent du XIIe siècle, mais elle a souvent été remaniée par la suite. |
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Église romane de Nouainville coté nord |
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Église romane de Nouainville coté sud avec son campanile de style roman. |
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V.-E. Pillet Annuaire du département de la Manche, J.Elie, Saint-Lô. 1951
Anne Achille Alexandre Blondel, chevalier de Nouainville est un militaire né au château de Nouainville le 24 mars 1753 et mort à Furnes (Belgique) en 1794. |
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Sa famille, l'une des plus anciennes de Normandie, prétend rattacher ses origines au célèbre Blondel, le ménestrel de Richard-Cœur-de Lion. De taille moyenne et assez mince, il entre au service à l'âge de 17 ans, en 1770. Dix ans plus tard, il embarque sur la frégate la Junon avec un détachement d'infanterie sous ses ordres, lorsque cette frégate, assaillie par une mer en furie s'échoue et fait naufrage. Le comte de Kergarion-Locmaria, capitaine de vaisseau,commandant la Junon exprime, après ce désastre, sa vive reconnaissance à Nouainville pour sa belle conduite et celle de ses hommes pendant la campagne par deux lettres adressées, l'une au ministre de la Marine et l'autre au comte de Caulaincourt, colonel du régiment de Rohan-Soubise, auquel appartient Nouainville. Ses grandes qualités lui valent de hautes sympathies. Il reçoit des lettres de Kergarion-Locmaria et du marquis de Senonnes qui le met en rapport avec Bernardin-de-Saint-Pierre, qui lui écrit le 19 juillet et le 18 septembre 1756. |
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Cependant, en 1788, Nouainville est encore sous-lieutenant dans le même régiment après 18 ans de service. Le 20avril, ce régiment vient s'établir en garnison à Rennes, sous le commandement du comte d'Hervilly. Peu de temps après l'arrivée du régiment, un incident attire sur le chevalier de Nouainville une explosion d'enthousiasme populaire qui retentit d'un bout à l'autre de la France. Bertrand de Molleville, alors intendant de Bretagne et qui joue un rôle dans cette histoire où il est blessé, a raconté l'évènement dans son Histoire de la Révolution. M. Crétineau-Joly l'a également exposé dans son Histoire de la Vendée militaire.
À cette époque, est en hostilité ouverte avec le gouvernement. Le 5 mai, il proteste contre toute nouvelle loi qui pourrait porter atteinte aux lois constitutionnelles du royaume, aux franchises de la Bretagne en particulier. Les Commissions des États provinciaux protestent à leur tour. |
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Le comte de Thiard, lieutenant-général, commande en Bretagne, en l'absence du gouverneur, le comte de Penthièvre ; le 9 mai, il transmet au parlement un ordre de s'assembler le lendemain. Dès 5 heures du matin, le parlement est en séance et a fait barricader les portes de la grand'salle. Le régiment de Rohan-Soubise, avec son colonel, le comte d'Hervilly, a pris position sur la place de la Motte ; d'autres troupes sont échelonnées pour maintenir le calme ou pour assurer force à la loi. Nouainville, commandant un poste de 28 hommes, stationne dans une petite rue, entre le palais et l'hôtel du gouverneur.
Le peuple entoure le palais de justice ; le comte de Thiard, accompagné de Bertrand de Molville, intendant de la généralité, se présente aux portes du palais. Un cri de :"Vive le parlement ! Mort aux traitres !" accueille cette arrivée. La foule s'agite ; mais elle est contenue par les troupes qui s'emparent de toutes les avenues du palais. Le comte de Thiard pénètre dans l'enceinte du parlement, à la tête d'un détachement de grenadiers. Le premier président, Le Merdy de Catuëlau, lui ordonne de se retirer. |
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Le comte de Thiard refuse et oblige le parlement à entendre la lecture des lettres de cachet qui portent défense de désemparer.
Pendant la séance, les rues voisines se sont remplies d'une foule nombreuse, à l'aspect sinistre et menaçant. Le lieutenant-général sort du palais vers 2 heures. On le hue ; on lui jette des pierres et la populace devient si nombreuse et si tumultueuse qu'on ne peut plus avancer. Nouainville est près de là. Averti par les cris du peuple que la vie du général est en danger, il court à la tête de sa petite troupe pour éloigner le péril ou pour s'y associer. : "Mes amis, crie-t'il, nous sommes tous citoyens, ne nous égorgeons pas !" À ces mots, le peuple s'arrête étonné. Nouainville saisit cet instant pour faire entourer le comte de Thiard des soldats qu'il amène avec lui, et qui protègent la marche du comte. Et, comme deux soldats repoussent un peu violemment quelques séditieux, il s'écrie :"Soldats, ce sont nos frères, ne leur faites pas de mal, et empêchez les d'en faire." Le peuple désarmé par ces mots, passede la rage à l'admiration ; il élève Nouainville dans ses bras et le comble de protesta-tions bienveillantes. À la faveur de cette diversion, le comte de Thiard regagne son hôtel. Mais les soldats, voyant leur officier dans les bras de la multitude croient que sa vie est en danger et s'élancent brusquement à travers la foule, la baïonnette en avant. La scène change de nouveau ; le peuple reprend sa fureur ; une lutte s'engage, le sang commence à couler. Nouainville, remis sur ses jambes, crie à tous d'arrêter ; il se jette au-devant des baïonnettes, désarme les soldats et parvient à rétablir l'ordre.
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Il regagne son poste. Dans le trajet, le peuple le porte en triomphe à nouveau ; mais au même moment, une pierre lancée de la foule le frappe à la joue ; il y porte la main, la retire ensanglantée et la présente à ceux qui l'entourent et dit : "Mes amis, d'un côté vous me comblez de caresses et de l'autre, on m'assassine ; mais du moins ce n'est que mon sang ; il ne me sera pas reproché d'avoir versé le vôtre. "Il est impossible de décrire l'enthousiasme produit par ce mot. Nouainville, porté de nouveau en triomphe, ne parvient qu'avec peine à mettre un terme à cette scène, et à regagner son poste et sa demeure. Pendant plusieurs jours, il ne peut sortir dans la rue sans être escorté d'une foule nombreuse. Chacun veut voir le sauveur de la Bretagne. Il reçoit en outre, une ovation de lettres, de pièces de vers, de témoignages diversement exprimés de tous les points de France.
En février 1794, le régiment de Rohan-Soubise reçoit ordre d'envoyer un détachement auxAntilles . Nouainville reste peu de temps à la Martinique ; il revient en France, dès le mois de juillet, et est envoyé en cantonnement à Bourg-en-Retz, à 10 lieues de Nantes (42 Km). |
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Puis, il reçoit du lieutenant-général Verteuil, commandant de La Rochelle; l'ordre de se rendre à l'île de Ré. Il fait une ou deux étapes dans cette direction, puis, tout-à-coup, revient à Nantes, le 1er avril 1792. La plupart de ses amis émigrent, et ceux qui restent, l'incitent à émigrer aussi. Il rassemble ses faibles ressources et part pour l'Angleterre. Il y est bien accueilli par une famille Blundell, prétendant comme la sienne, descendre du fidèle compagnon du roi Richard. Ensuite, il fait partie de la campagne de Francval, dans le régiment de Royal-Emigrant, qui combat en Flandre contre les armées de la République. Il est blessé d'une balle qui lui traverse le genou et on lui coupe une artère. Il est porté à l'hôpital de Furnes (Belgique), où il meurt dans les premiers jours de 1794 Il n'a pas encore 40 ans. |
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