MARTINVAST
  CC 41.03 DOUVE ET DIVETTE
   
  DOMAINE DE BEAUREPAIRE
         
 

 
         
 

Le domaine de Beaurepaire

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Le premier Château fut ruiné par la guerre de cent ans et reconstruit de 1579 à 1581 par Barthole du MONCEL, avec une aile encadrée de deux gros pavillons carrés saillants et bastionnés.

 

Des constructions médiévales qui pouvaient subsister, il ne conserva que le donjon. Il était alors entouré de douves et de marécages. De 1820 à 1867, un de ses descendants, le Comte Alexandre du MONCEL, maréchal de camp et Pair de France, le restaurant pour le rendre habitable et le flanqua de quatre tours ; par ailleurs, il supprima les douves et assécha les marécages.

En 1867, il fut vendu au Baron Arthur de SCHICKLER, Banquier de la famille royale de Prusse à Berlin, qui le transforma en château néogothique par l'adjonction d'une galerie médiévale au nord et l'édification d'une aile du même style qui reliait le donjon à la construction du XVIe siècle.

 

L'Architecte chargé de cette transformation fut l'anglais William Henry WHITE qui avait réalisé à Paris de nombreux immeubles et avait également reconstruit le Château de BIZY à Vernon pour le compte du Baron Fernand de SCHICKLER, frère d'Arthur.

 

En 1944, la construction du XVIe siècle fut entièrement brûlée par une bombe incendiaire anglaise tandis qu'une bombe soufflante américaine détruisait la moitié de l'aile néogothique construite au XIXe siècle. Aussitôt après la guerre, la comtesse Hubert de POURTALES, fille du Baron Arthur de SCHICKLER, sépara des ruines la partie de l'aile néo-gothique encore intacte, mais il fallut attendre l'acquisition en 1962 du château par son petit-fils, le Comte Christian de POURTA-LES-SCHICKLER, pour voir en-treprendre tout d'abord en 1967 la restauration de l'aile Est du Châ-teau XVIe, puis à partir de 1995, la construction d'une galerie de liaison destinée à relier cette aile avec la partie intacte du Château XIXe.

 

C'est ainsi que le Château de MARTINVAST retrouve petit à petit sa splendeur d'antan, tandis que ses abords sont également l'objet de soins constants, tel un joyau dans un écrin de verdure.

 
         
 

En face de l'ancien Château XVIème la vue porte sur l'Obélisque, probablement aménagé par le Comte Alexandre du MONCEL pour lui servir de gloriette. Destiné à être vu de loin, il est exceptionnellement élevé ; ses quatre faces triangulaires sont percées d'oculi semblables à ceux de la ferme école, un escalier intérieur permet de le gravir. Plus à l'Est, on aperçoit entre les arbres du parc, les ruines de l'ancien Moulin à Vent, qui a malheureusement perdu sa toiture et ses ailes.

 

Les jardins

 

C'est le Comte Alexandre du MONCEL qui entreprit la transformation du jardin à la française en parc à l'anglaise. Il fit planter des bouquets d'arbres artistiquement disposés, tracer des pelouses et de grandes allées sinueuses, mais il conserva les grandes allées rectilignes qui délimitaient les bois. Il améliora le système hydraulique du Domaine en remblayant d'anciens étangs à proximité du Château, et en en créant d'autres plus loin pour alimenter ses moulins.

 

Son successeur le Baron Arthur de SCHICKLER creusa lui aussi un nouvel étang, à l'est du Château, qu'il planta de nénuphars.

   
         
 

A proximité, il créa un arboretum, dans ce qu'il est convenu d'appeler "Le Jardin Réservé", de plus de deux cents espèces ou variétés d'arbres pour la plupart des conifères exotiques de Chine, du Japon, du Mexique : Pinus montana, Abies religiosa, Larix griffithsii, Abies microsperma, Cryptomeria japonica, Cupressus funebris, Libocedrus edulensis, Abies hudsonis, Chamaecyparis "Plumosa Variegata", Podocarpus neriifolia, Tsuga, etc...

 

Cette collection rivalisa très vite avec celles des alentours et fut considérée comme une des curiosités horticoles de la région de Cherbourg. C'est lui aussi qui fit aménager l'île bordée de sa balustrade au milieu de la rivière anglaise plantée d'hortensias et de rhododendrons. Il créa enfin des cascades entre le "Grand Étang" et l' "Étang de la Vallée" auxquelles on accède par une haie de chamaerops. Il développa également la mosaïculture autour du Château. En 1879, on comptait 28 000 à 30 000 plantes exotiques pour la plupart assemblées en corbeilles de fleurs ou en plate-bandes, composées de cannas, bégonias, fuschias, etc.... Au milieu des pelouses, se dressaient des araucarias, des Chamaerops excelsa, des Gynerium argenteum.

 

Enfin, le potager reconstruit par le Comte Alexandre du MONCEL au nord du Château fut l'objet de soins particulièrement attentifs.

 

Quatre hommes et deux femmes y étaient affectés en 1896. Il se composait de deux vastes espaces enclos de hautes murailles. Celui du fond était presque uniquement occupé par des légumes, celui le plus rapproché du Château était planté d'arbres fruitiers, tant en pyramides qu'en cordons, en contre espaliers et en espaliers.

 

Près du potager, plusieurs autres jardins, aménagés en chartreuses, étaient consacrés aux plantes à fleurs avec plusieurs serres. Le jardin des Camélias et des azalées renfermait une grande serre chaude adossée à une muraille.

 

Elle abritait des bananiers, des orchidées, des Chamaerops humilis, des dracaena.

 

 
   
 

Une vue du parc

     
         
 

Le parc.

 

A l'entrée de la serre, on voyait deux beaux dattiers dactylifera D'autres serres abritaient des vignes, des Begonias frutescens, des gloxinias, des caledium et des ananas.

 

Un jardin spécial était réservé à la culture des rosiers.

 

De nombreuses têtes couronnées visitèrent le parc au cours du XIXe siècle, les impératrices Joséphine et Marie-Louise sous le premier Empire, de même que l'impératrice Eugénie, la Reine Victoria et l'Empereur Pedro 1er du Brésil au second Empire.

 

Aujourd'hui le parc à l'anglaise a conservé la plupart de ses éléments constitutifs : les grandes prairies en herbages, les bois sur les hauteurs, les étangs et miroirs d'eau traversant le parc d'est en ouest, le "Jardin Réservé" avec ses collections de conifères exotiques abritant des massifs de rhododendrons arborescents, les potagers et jardins fleuris et leurs murs de clôture.

 

L'ensemble, animé par, les chevaux du Haras, les lamas, les cygnes, les oies et les canards conserve un caractère à la fois très anglais et très romantique.

 

Le Haras

 

Le Baron Arthur de SCHICKLER fit construire à partir de 1867 par l'architecte Charles LETROSNE, au lieu-dit "La Leu", les bâtiments du Haras, qui comme ceux abritant les boxes de chevaux dans les communs du Château, sont reconnaissables à leur appareillage spécifique : des lits de schiste gris et de briques rouges alternant avec des gros moellons de pierre froide. Les toitures en ardoises très aiguës surmontées d'épis de faîtage en céramique sont percées de lucarnes reposant sur des piedroits en pierre calcaire imitant les bretèches du XVIe siècle.

 

C'est là que furent élevés les chevaux "Pur-sang anglais" qui firent la notoriété de la casaque cerise et blanc que portaient les jockeys de l'Ecurie de course SCHICKLER puis POURTALES.

 

Citons parmi les plus connus "Fitz Roya", "Suzerain", "Perplexe", "Perplexité", "Ragotsky", "Fra Angelico", "Dolma Baghtché", "Escarboucle", "Semandria", "Chêne Royal", et "Le Sancy" qui gagna les prix les plus prestigieux de l'époque, tant en France qu'à l'étranger et dont  les promeneurs peuvent voir la tombe au sud du Château.