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Église Saint-Sébastien de La Bonneville Xfigpower — Travail personnel |
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L'église de la Bonneville a deux patrons : sainte Marguerite et saint Sébastien. La statue en pierre polychrome de sainte Marguerite est située près de l'autel et elle est datée de la fin du XVIe siècle. Le chœur et la nef, dans leur parties non remaniées, sont du tout début du XIVe siècle ; le chœur de deux travées est vouté sur croisée d'ogive. On peut voir la statue d'un gisant revêtu d'armure accompagné de deux angelots au niveau de la niche. Le blason indique qu'il s'agirait de Georges 1er de Trousseauville
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Article paru en 1880 LA BONNEVILLE.
La Bonneville. On trouve qu'au XIIeme siècle, la paroisse actuelle de la Bonneville se nommait Merdoravilta, parrochia Saneie Margarite de Merdoravilla ; puis en 1 226, parrochia Sancte Margarite de la Bonneville, et depuis 1472 la Bonneville.
L'église paroissiale de la Bonneville est sous le vocable de sainte Marguerite. Sa taxe pour les décimes était de 27 livres ; elle dépendait duarchidiaconé du cotentin et du doyenné d'Orglandes.
Dans le XIIIeme siècle, Guillaume d'Uxi en avait le patronage, la dime se partageait ainsi : Robert de Saint-Germain un tiers ; le chapitre de Coutances un tiers, et le curé un tiers avec le casuel et l'aumône.
Dans le siècle suivant, le chapitre de Coutances, l'abbé de Saint-Sauveur et le curé se partageaient les dîmes, mais le curé avait en sus de sa part les menues dîmes et les novales.
En 1665, le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure qui alors valait 800 livres.
D'après le registre des fiefs de Philippe-Auguste, Guillaume d'Uxi possédait un demi-fief à la Bonneville : Guillelmus de Uxi tenet dimidium feodum apud BoneviUam.
Nicolas de la Bonneville fut abbé de Blanchelande pendant quinze ans ; il mourut en 1377.
Jourdan de Saint-Sauveur était, en 1580, seigneur du fief entier de la Bonneville. Dans le xvii® siècle, Fournier de Benaville devint seigneur de la Bonneville. En i789, on trouve seigneur et patron de la Bonneville messire Pierre-Marie - Eustache d'Omonvillc.
Montfaut, en 1463, y trouve noble Robert de Freville, et Chamillard, en 1666, y maintient nobles Jean et Antoine Jourdan, dont la noblesse datait de 1578, et Charles de Trousseauville qui justifie de quatre degrés.
La paroisse de la Bonneville relevait de l'intendance de Caen, de l'élection de Carentan et de la sergenterie de Sainte-Mère-Eglise. Masseville lui comptait 100 feux imposables, Dumoulin 138 et Expilly 370 habitants. En 1871 , elle en a 377. |
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La Bonneville, manoir des Broches (Notice sommaire, J. Deshayes, 2005).
Le manoir des Broches ou "des Brosses" était aux XVIe et XVIIe siècles propriété de la famille Jourdain (ou Jourdan), anoblie en 1578 par services. Ils furent aussi sieurs du Tot à Reigneville-Bocage, et propriétaires de la ferme de la Vallée à la Bonneville.
François Jourdan de la Bonneville fit en 1563 l'acquisition d'une rente de 8 livres sur cette paroisse (notariat de Valognes, R. Villand éd. : 5 E 15434). Un dénommé Jourdan de Saint-Sauveur était sieur de la Bonneville en 1580. Son successeur, Georges Jourdan, sieur des Broches, épousa en 1603 Guillemette de Tilly, fille de Jacques de Tilly, seigneur de la Chesnée à Digulleville et d'Escarboville à la Pernelle. Il s'agissait d'un mariage particulièrement profitable, qui occasionna la modernisation du manoir et notamment la construction du superbe portail dont la date est parfaitement contemporaine de cet évènement. Ses descendants, Jean et Antoine Jourdan, sont attestés nobles à la Bonneville en 1666. Un membre de cette famille, Pierre-François Jourdain, qualifié du titre de "sieur de Saint-Sauveur", époux de Louise Marguerite de Cussy, résidait encore à la Bonneville en 1772. Cette famille portait pour armoiries "d'azur, à la massue d'or en bande, cotoyée en chef d'une cigale de même".
Le manoir des Broches présente une longue façade, associant l'ancien logis seigneurial et le pressoir bâti dans son prolongement. Le logis a conservé des fenêtres à meneaux chanfreinées du début du XVIe siècle, mais il a été modifié dans les premières années du XVIIe siècle. Il se signale principalement par son remarquable portail sculpté de style Renaissance, daté par inscription de 1603. La porte piétonne et la porte charretière sont abritées sous des arcs en plein cintre rudentés, encadrés par des pilastres à chapiteaux ioniques. Au dessus de l'entablement, orné de rudentures et de rinceaux d'acanthes, prennent appuis deux tables armoriées (bûchées) adossés d'ailerons à volutes. L'ensemble est couronné de pots à feux et par un petit fronton où loge un médaillon circulaire orné d'un masque d'homme. L'aménagement d'une tour d'escalier quadrangulaire et le percement des fenêtres, aujourd'hui obstruées, qui éclairaient une haute salle édifiée en prolongement de l'ancien logis sont contemporains de la construction de ce portail Renaissance. Le bâtiment du pressoir, inscrit dans la même élévation, se signale par sa "queue" en abside, destinée à abriter la longue étreinte du "ponceux".
Nota : Le manoir des Broches est une propriété privée, non protégée au titre des Monuments historiques, non accessible à la visite. Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin |
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