CAMBERNON
  CC 36.02 BOCAGE COUTANCAIS
   
  EGLISE NOTRE-DAME
         
 

Église Notre-Dame en l'Assomption; Xfigpower 2011

 
         
 

Texte issu du Diocèse de Coutances et Avranches

Département de la Manche

PAROISSE NOTRE-DAME DE COUTANCES

 

«Une fois, dans quelque vieux document, nous avons trouvé cette dénomination du " patronage " de notre paroisse, la plupart sous le titre de " NOTRE.-DAME de CAMBERNON ". Et nous le savons bien, nous célébrons ce patronage le jour du 15 août.


C'est donc de temps immémorial avec notre voisine la cité épiscopale que la paroisse célèbre la Vierge en son mystère de l'Assomption, le 15 août.


Par bonheur, nous est restée, comme la meilleure offrande, la belle statue que fit un inconnu, artisan de notre terroir. Notre-Dame de Cambernon, car c'est bien d'elle qu'il s'agit, est en effet douée d'une puissante individualité et non pas une oeuvre ayant suivi la mode du moment. » :

 

Depuis sans doute le Ve siècle, la chapelle Notre-Dame de Pitié était lieu de pèlerinage. Devenue église paroissiale, elle prend l'appellation " Notre-Dame de l'Assomption ". La fête patronale de Cambernon rejoint donc celle de la cathédrale de Coutances célébrée le 15 août. A l'intérieur de l'église, une statue de Vierge à l'enfant (XIVe siècle) n'est d'ailleurs pas sans évoquer celle de Coutances qui date de la même époque.

 
         
 

Très tôt, vraisemblablement après le concile d'Ephèse de 431 qui proclame Marie Mère de Dieu (Theotokos), la Vierge Marie est célébrée dans différentes églises chrétiennes orientales et le15 août à Jérusalem. Autour de 594, Grégoire de Tours donne une première formulation théologique de l'Assomption, qui sera développée au VIIe siècle.

 

A la même époque est célébrée à Rome la fête de la Dormition (sommeil) de Marie, qui devient en 770 celle de l'Assomption, définitivement fixée au 15 août. L'Orient continue pour sa part à célébrer le même jour la fête de la Dormition, comme le fait encore l'église orthodoxe.


La doctrine de l'Assomption a été précisée au XIIIe siècle par des théologiens (St Thomas d'Aquin, St Bonaventure…) Au XIXe siècle, dans le courant de piété mariale qui se développe (apparitions, proclamation de l'Immaculée Conception par Pie IX en 1854), la foi populaire se passionne littéralement pour que soit défini officiellement le dogme de l'Assomption.

 

C'est finalement Pie XII qui, le 1er novembre 1950, proclame le dogme de l'Assomption : " Nous proclamons, déclarons et définissons que c'est un dogme divinement révélé que Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. "Telle est, rapidement évoquée, l'origine de la fête de l'Assomption, qui nous ramène à l'église de Cambernon.

 

 

Vierge à l'Enfant (XIVe siècle)

Statue de pierre polychromée,

fin XIVè siècle.

 
         
 

L'origine de cette fête, si nous suivons P. Duprey d'une part, et A. Lemière dans une monographie inédite dans laquelle il dit reprendre ce qu'avance le premier nommé, serait rattachée au souvenir très antique d'un pèlerinage de Notre-Dame de Pitié

 

Vénérée en une chapelle, sise près du château de la Motte, vétuste puis restaurée et transformée en église paroissiale, lors de la fondation de Cambernon. Une telle assertion nous pousserait aux environs du Vè siècle, lorsque notre paroisse fit partie du " Doyenné de la Chrétienté". Cette hypothèse mériterait d'être vérifiée, mais hélas ! pour l'instant les preuves manquent.

Nos anciens témoignèrent de leur attachement à la Vierge en représentant ses traits. En 1771, Maistre Robillard, arrivant pour prendre possession de la cure, " trouva un vieux tableau grotesque, peint grossièrement sur des planches ". Nous aurions aimé qu'il ne le détruisît point, et que celui qu'il fît mettre à la place, peint à l'époque, nous soit parvenu… de même, le tableau de l' Assomption dont témoignent les cartes postales de notre église, antérieures à 1920… Ces figurations, dont maintenant on vanterait peut-être la valeur, toutes naïves qu'elles pouvaient se présenter, prêcheraient de la confiance donnée à Marie.

 
 

 

 
 

L’église début 1900, CPA collection LPM 1900