MARTIGNY
  CC 26.05 SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET
   
  HISTOIRE
         
   
         
 

Article issu du bloc du canton-saint-hilaire du Harcouet

Le commerce à Martigny autrefois

 

Un bourg vivant est un bourg où l’on trouve tout ce qui est nécessaire à la vie de tous les jours, et il y a de l’argent à gagner à Martigny.

 

On peut imaginer que c’est par ce genre de discours que les demoiselles Dromaguet grossistes bien connues à Saint-Hilaire-du-Harcouët, commerçantes nées, ont persuadé Madame Marguerite Fauchon d’ouvrir un commerce de détail à Martigny en 1929, dans un immeuble où avaient résidé des religieuses en charge de l’école des filles et qui était la propriété de Mr Gesnouin, du château . Ce commerce cumulait : café, épicerie, mercerie , quincaillerie, vaisselle-dépôt de tabac et journaux – le petit "mammouth de l’époque". Le financement ? Une bonne partie fut assurée par nos deux grossistes dans le cadre d’un contrat d’exclusivité , les remboursements étant fixés de façon à ce que chacun y trouve son compte. On pratiquait beaucoup ainsi, les banques étant moins nombreuses qu’aujourd’hui et les mentalités n’étant pas non plus les mêmes.

 

De son côté, Monsieur Albert Fauchon, charpentier de son état, créa en face, et à deux pas de l’église une scierie qui ne fit qu’accroître la dynamique de la bourgade.

 

A Martigny, on comptait alors 4 commerces d’épicerie-café: Fauchon, Lecapitaine, Gautier, Olivier – ce dernier possédant une cabine téléphonique et assurant le dépôt postal. C’est donc là que Monsieur et Madame Fauchon ont fait carrière jusqu’à leur retraite et qu’ils ont élevé leurs quatre filles : Gabrielle, Renée, Suzanne et Colette. C’est justement, Renée, l’une des filles, et son mari, Victor Poulain, charpentier couvreur, qui reprirent les deux activités dans les années 1953 – 1954, récupérant la cabine téléphonique, et y adjoignant de la restauration, et qui les ont maintenues jusqu’en 1995, année où Madame Poulain est décédée. Colette Baron, la jeune des demoiselles Fauchon, qui a décidé, avec son mari Maurice, de passer sa retraite à Martigny ( et qui a pris en charge la location de la salle polyvalente- ça fait voir beaucoup de monde ! ) se souvient encore de la période où s’installa à Saint-Hilaire-du-Harcouët le magasin ‘’ Prisunic ‘’, précurseur des grandes surfaces : le commencement de la fin pour tous les petits commerces car les gens de la campagne profitaient du jour du marché du mercredi pour faire un gros ravitaillement – la curiosité du début devenant une habitude . Maman n’était pas vraiment satisfaite de ça, se souvient Colette car la boutique n’était plus qu’un lieu de dépannage, se rappelant même la fois où des cultivateurs qui revenaient de Saint –Hilaire-du-Harcouët en voiture à cheval se sont arrêtés devant la boutique, interpellant la commerçante sans descendre de voiture pour lui demander ... une boîte d’allumettes ! Ils avaient oublié de la prendre à Saint-Hilaire-du-Harcouët. Un sacré culot tout de même. Maintenant, Colette en sourit, mais sur l’instant , c’était un peu dur à avaler. Que ne fallait-il pas faire pour satisfaire un client ? Le commerce Poulain a été le dernier du bourg de Martigny.