LE MESNILLARD
   CC 26.03 SAINT-HILAIRE-DU-HARCOUET
   
  EGLISE & REVOLUTION
         
 

Le Mesnillard église, @Quelques clochers de la Manche

 
   
 

Texte  extrait du livre ;

"le canton de Saint-Hilaire-du-Harcouët au fil du temps"

édition Corlet édité en octobre 2011

 

L’église et la vie religieuse

 

Des registres paroissiaux, il ressort que l'église fut refaite sous Michel Julien curé décédé en 1660. Quatre ans plus tard, le 12 novembre, fut élevée la croix du cimetière par le curé Ferrey, originaire des Biards qui tint la paroisse jusqu'en 1694. De ce côté, il faut d'ailleurs noter que la première église, fin XIe siècle de style roman se situait à l'Aumône, et fut remplacée début du XVIè siècle par celle édifiée sur la terre du Domaine, près de la Bréchetière, dans un style identique à celui de Martigny tout proche. En 1580 elle avait déjà été pillée par Jacques d'Ouessey, sieur du Touchet, "protestant enragé" selon les chroniques de l'époque. Le curé Michel Julien la fit complètement restaurer, les travaux durèrent 26 ans de 1626 à 1652.

 

En 1756 le curé Le Bansays qui se plaignait d’un état déplorable de la paroisse dut s'adresser à M. de Fontette, intendant à Mortain pour demander la diminution des tailles (impôts) : 40 familles qui n'avaient pu payer, devaient rester quatre jours sans manger, le clocher menaçait ruine, et il pleuvait dans la nef ! Le clocher s’écroula à grand fracas en 1762 et fut refait en 1763, les cloches refondues en 1764. Malheureusement, les prêtres ne résidaient pas tous, ce qui amena un procès en 1778, le vicaire ne pouvant tout effectuer seul. M. de la Faucherie décida de prendre les choses en mains, pour nommer lui-même le vicaire instituteur et n'obtint pas gain de cause face au desservant Gauquelin, titulaire jusqu'à la Révolution car il émigra aussitôt. Le duc d'Orléans avant la tourmente eut encore le temps de nommer curé un drôle de personnage, Guillaume-Michel d'Aurelle de Paladine, qui était comme on dirait maintenant une "vocation tardive", puisque c'était un ancien officier des armées du roi, devenu... moine Prémontré ! Lui aussi passa rapidement en Grande-Bretagne.

 

La révolution

 

En juin 1791, pour à peine un an, fut nommé l'intrus François Bonnel originaire de Vengeons. Il n'y avait guère que trois familles "patriotes" dans le bourg, mais M. de la Faucherie fut arrêté comme suspect et conduit à Coutances. Comme partout une des cloches partit à Mortain, et il n'y eut guère de vrais Chouans sur la commune à part deux vauriens qui tuèrent Laisné le vicaire constitutionnel de la Bazoge, et au Bourg-Gautier un étranger de passage supposé riche. Par contre, furent victimes des vrais Chouans : le charron Julien Legeard à la Galichère qui donnait dans les idées nouvelles, Julien Lepelletier et Michel Leroux à la Gachetière, ces derniers sans doute comme acheteurs de biens nationaux. La dernière victime de ces temps troublés, Fontaine, à la Chinière paraissant le jouet d'un règlement de compte familial.

 

La Révolution n’a pas laissé de souvenir de dépréciations notables car le curé Gauquelin avait sans doute pris ses précautions, témoin la belle statue de saint Pierre (XVe siècle), sans doute offerte par les patrons présentateurs et qui fut retrouvée enterrée.

 

Le culte fut rouvert fin 1799 par l'ancien vicaire Cordon. Le curé Pinet originaire de Pain d'Avaine lui succéda en 1803 et tint la paroisse jusqu’en 1808. Sous la Restauration opéra une vingtaine d'années l'abbé Jacques Badier originaire du Buat, puis Geoffroy ancien vicaire de Pontorson (1836), période où Chasseguey fut en partie annexée (jusqu'en 1852). C'est à ce moment que fut construit le presbytère, et un peu après sous l'abbé Delanoë, l'église restaurée et bénie le 28 juillet 1867.