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CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
Date 30 décembre 1795 Lieu Près de La Croix-Avranchin Issue Victoire des Chouans
La Bataille de La Croix-Avranchin opposa Républicains et Chouans pendant les guerres de la Chouannerie de 1795 à 1800.
Saint-Georges-de-Reintembault (Ille-et-Vilaine) était une commune patriote encerclé par des paroisses acquises aux chouans et avait déjà résisté à plusieurs de leurs attaques. Toutefois le blocus des chouans réduisait Saint-Georges-de-Reintembault aux abois et le général Delaunay décida d'envoyer une colonne depuis Avranches afin de la ravitailler. Aimé Picquet du Boisguy fut rapidement informé de ce mouvement, n'ayant qu'environ 1 500 hommes avec lui, il envoya l'ordre à Bonteville de le rejoindre avec ses 1 200 hommes. Mais Bonteville ralenti par le mauvais temps ne put arriver à temps et les chouans laissèrent passer le convoi républicain qui put se rendre à Saint-Georges-de-Reintembault. Il y eut juste un petit accrochage entre une ou deux compagnies républicaines et quelques Chouans surpris à Saint-James, ces derniers prirent la fuite et eurent un mort.
Selon le général républicain Delaunay les républicains n'étaient que 800, et les chouans "plus du quadruple". D'après le colonel de Pontbriand, officier chouan mais n'étant pas présent au combat, les chouans étaient au nombre de 2 700, nombre proche des effectifs avancé par Delaunay, et les Républicains 2 000. | ||||||||||||
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La bataille
Boisguy décida alors de tendre une embuscade au retour de la colonne entre Saint-James et Pontorson. Le mauvais temps persistant, lorsque Boisguy arriva au lieu choisi pour son embuscade l'avant-garde républicaine était déjà passée, mais Boisguy crut, suite aux renseignements erronés d'un paysan, que c'était toute la colonne qui était passée. Les chouans passèrent alors à l'attaque et chargèrent l'avant-garde républicaine. N'étant forte que de 200 hommes celle-ci, totalement dépassée par le nombre, prit la fuite vers Pontaubault, n'opposant presque aucune résistance, les chouans à sa poursuite. Constatant le faible nombre de l'ennemi, Boisguy douta alors de ses renseignements et décida se rappeler ses troupes parties à la poursuite des fuyards. À peine avait-il donné ses ordres que le gros des troupes républicaines, commandée par l'adjudant général Richou apparut en bon ordre.
Boisguy n'avait alors avec lui que 600 hommes, mais espérant l'arrivée de Bonteville il se décida quand même à résister et fit poster ses hommes à couvert. Richou ordonna la charge et en un quart d'heure, les Républicains enfoncèrent les lignes chouannes qui prirent la fuite, poursuivies par les Républicains. | | |||||||||||
Mais Richou fit la même erreur qu'avait faite Boisguy un peu plus tôt et laissa ses hommes se disperser dans la poursuite. Ce fut alors que Bonteville arriva avec ses 1 200 hommes, ayant appris à La Croix-Avranchin, le début des combats et la déroute de Boisguy et de ses hommes. Bonteville divisa alors sa troupe en 3 colonnes, commandées par lui-même, Saint-Gilles, Boismartel et attaqua les républicains sur leur flanc. Bientôt, Boisguy étant parvenus à rallier ses hommes à La Croix-Avranchin, contre-attaqua à son tour. Malgré tout, les Républicains résistaient de tous les côtés. Mais l'arrivée de Dauguet qui avait rallié les Chouans qui avaient poursuivis l'avant-garde au début de la bataille décida de la victoire. Les Républicains prirent la fuite et se déroutèrent sur Pontorson.
Conséquences
Dans la soirée, à Avranches, le général Delaunay apprit la défaite de Richou, ayant promis un rapport, il écrivit:
« L'alarme donnée hier à Avranches, citoyens, était d'autant plus outrée que notre colonne, composée de huit cents hommes et attaquée par un nombre plus que quadruple d'ennemis a soutenu un combat de plus de deux heures et ne s'est retirée qu'après avoir tué plus de deux cents hommes à l'ennemi, tandis que nous n'avons pas plus de trois quarts moins de républicains à regretter, sans la bouillante ardeur de l'avant-garde, les brigands n'en seraient pas quittes à si bon marché. »
Pertes
Il semble que les généraux des deux camps aient eu tendance à grossir les pertes de leurs adversaires; 200 morts chez les chouans d'après le général Delaunay et 1 200 républicains tués selon le colonel de Pontbriand. Mais lorsqu'ils avancent leurs propres pertes, les chiffres sont plus logiques: 50 à 60 morts côté républicain, environ 35 morts du côté des chouans. | ||||||||||||
Attaque de chouans © G. Bourgain Bibliothèque de Fougères | ||||||||||||