CERISY-LA-FORET
  CC 23.02 SAINT-LÔ AGGLO
   
  LA MARECHAUSSEE


     
 

La maréchaussée, en 1660, a un rôle prévôtal. De ce fait, elle est implantée dans les villes et villages de garnison. Ainsi, dans les registres d'état civil des XVIe et XVIIe siècles de Cerisy-la-Forêt, plusieurs actes de décès de Dragons sont enregistrés. Y figurent aussi quelques actes de mariages de Dragons ou de baptêmes de leurs enfants. Ceux-ci nous permettent d'en déduire qu'un corps de cette arme existait alors en cette commune. La Maréchaussée était alors installée dans la ferme de l'abbaye. Cette compagnie de maréchaux était donc dans l'enceinte de l'abbaye, là où les "gens de robes" rendaient la justice. Le principal homme de cette institution religieuse n'était autre que le cardinal de Mazarin, célèbre homme d'état (1602-1661). Bien qu'il en toucha le revenu, ce cardinal préférait la compagnie de la cour à celle des moines. Il ne parut que très rarement en cette abbaye.

 

La salle de justice et sa cellule attenante ont traversé les siècles, subissant invasions et incendies. Celles-ci sont encore visibles de nos jours.

 
 
         
 

De la prison de la "Brigade de l'époque", il ne reste plus que le linteau ornant l’entrée sur lequel on peut lire :

 "TREMBLEZ, TREMBLEZ DIABLES D'ENFER,

AUSSITÔT QU'EN PRISON ON VOUS TRAINERA,

VOS BRAS SERONT LIES DE LOURDES CHAINES DE FER

ET VOUS LES PORTEREZ TELS

ET VOUS APPRENDREZ A CHICANER"

 

La salle des aveux est contigüe à la salle de justice et à la cellule de l'abbatiale. De nombreux graffitis ornent le murs de la geôle. On remarque qu'il en existe deux niveaux. En effet, au XVIe siècle, les prisonniers portaient comme le rappelle l'avertissement vu précédemment… "DE LOURDES CHAINES DE FER". Les prisonniers ainsi très limités dans leurs mouvements, ne pouvaient sculpter qu'à une petite hauteur et que des motifs très simples.

 

Au XVIIe siècle, ils deviennent libres de leurs mouvements dans les cellules, n'ayant plus à supporter les chaînes. Toutefois, la paille, ajoutée jour après jours sur le sol du cachot, entraîna l'élévation du sol. Cette litière n'était pas changée. La conséquence de la liberté de mouvement des prisonniers, associée à l'élévation du sol est nettement visible. En effet, les dessins ou graffitis sont de plus en plus élevés, plus travaillés et expressifs.