MEAUTIS
  CC 21.08 DE LA BAIE DU COTENTIN
   
  MANOIR DE DONVILLE
         
 

Le manoir de Donville. Xfigpower — Travail personnel

 
         
 

L'origine de la propriété remonte au XIe siècle. Elle a été refaite sous Louis XV.

 

Il s'agit d'« un manoir en mâssé d'une grande finesse et unique dans le parc des marais du Cotentin et du Bessin »  Il est décoré de meubles d'époque et d'une collection de robes anciennes.

 

Il appartient aux Méautis puis aux Osbert, dont le dernier descendant, Jean-François sieur de Coupeville, meurt ruiné en 1727. Le domaine est alors mis aux enchères, et réduit vers 1750 à une maison de plaisance. Louis Gislot, riche fermier de Sainteny, s'en porte acquéreur en 1770 et remanie le logis en 1778, en l’agrandissant et le dotant d'une charpente de marine, et en supprimant la tour de façade méridionale. Louis Gislot meurt en 1779, son épouse en 1781, mais leurs héritiers poursuivent les travaux jusqu'en 1788. Au milieu du XIXe siècle, les Gislot cèdent le domaine qui est transformé en ferme et vendu à plusieurs reprises, alors que les bâtiments se dégradent.

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, peu après le débarquement allié, les Allemands choisissent le château pour y abriter l'état major de la 7‘e Panzer grenader division. De violents combats, y compris à l'arme blanche, y ont lieu entre soldats allemands et américains du 12 au 17 juin 1944. Le mémorial de Bloody Gulch témoigne de ce fait de guerre.

 

Les façades et les toitures du logis, ainsi que le décor de boiseries du vestibule d'entrée, les façades et les toitures de la charretterie et de la grange, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté préfectoral du 23 février 2011.

 

Architecture

 

Le manoir s'organise autour d'une cour d'honneur quadrangulaire, avec le logis, et de part et d'autre une charretterie (ouest), aux deux arches en bois, et une étable (est), bâtis en bauge, typique des marais du Cotentin et du Bessin. La boulangerie a été détruite lors des combats de la libération de 1944, la grange à dîmes en 1987 pour l'exploitation agricole.

 

Le logis de style Louis XV, long d’une quarantaine de mètres, s'organise autour de la cage de l'escalier central aux balustres de bois. Le rez-de-chaussée se compose de la grande salle avec une cheminée monumentale du XVIe siècle, le salon et la cuisine. À l’étage, les chambres nobles possèdent des cheminées en marbre ou en pierre de Valognes, et de boudoirs. Le grenier est couvert d'une charpente de marine en orme réalisée en 1778 par le compagnon charpentier Michel Lafontaine. La façade septentrionale, sur une cour en U, arbore un grand massif central en pierre. La façade méridionale, sur le jardin, présente des ouvertures aux encadrements en pierre.