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HISTOIRE ET ANTIQUITÉS. 1857 NOTES HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES LES COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT DE VALOGNES, par M. Renault, LA PERNELLE
Antiquités Celtiques Et Romaines
— On remarquait à la Pernelle une pierre levée, petra levala, et on y a découvert, au pied du mont, les débris d'un monument druidique.
Deux fontaines, dont l'une bénite et au-dessus une –autre nommée la fontaine de saint Marcouf existent au pied d'une roche appelée la Roque-Cabard, près de laquelle se trouve un trou dit le Trou aux Fées.
Sur une partie fort élevée de la lande de la Pernelle, près de la Vigie, on a signalé un retranchement formant une ligne droite, laquelle traversait la crête de cette lande qui commande le riche pays qu'on nomme le Val-de-Saire, et sur laquelle se trouvent des restes d'occupation. Des fouilles pratiquées dans toute cette contrée ont amené la découverte de meules de moulins à bras et d'un grand nombre de médailles dont plusieurs postérieures au règne de Claude et à celui de Vespasien .
Faits Historiques.
—Il se tient, sur la hauteur pittoresque de la Pernelle, le 31 mai, jour où se célèbre la mémoire de sainte Pétronille, une foire qui, au moyen-àge, était une des plus importantes du Val-de-Saire, et souvent était prise comme terme de payement. L'abbesse de la Trinité de Caen, dans un aveu de 1430, déclare posséder, à cause de sa baronnie de Quettehou, « une foire à la Sainete Perrinelle, en » la tin de may, laquelle dure huit jours. » Les hommes du fief d'Escarbeville y étaient francs de coutume. En 1463, Jean de Manneville prenait sur cette foire une rente de 100 sous tournois.
La paroisse de la Pernelle figure au nombre des paroisses qui furent ravagées en 1346 par l'armée d'Edouard III, roi d'Angleterre.
Au commencement du XVIIIeme siècle, un grave procès, pour l'époque, s'éleva à propos de droits honorifiques à exercer sur l'église de la Pernelle, entre Christophe de Tilly, sieur d'Ourville, patron de l'église de la Pernelle , Georges Jourdain, sieur des Brosses et d'Escarbeville, à cause de sa femme, et les chantres, chanoines et chapitre de Notre-Dame de Coutanecs, patrons de la chapelle Notre-Dame de Loiselet, fondée en l'église de la Pernelle, à côté du chœur. Christophe de Tilly, comme seul seigneur et patron de l'église, prétendait aux droits honoraires de cette chapelle qui, suivant lui, n'était qu'une augmentation du chœur où ses aïeux avaient leur sépulture et dont les armes se trouvaient autour de l'église et de la chapelle, et qu'ainsi Georges Jourdain devait se contenter de prendre séance dans la nef. Les chantres, chanoines et chapitre de Coutances soutinrent qu'ils étaient patrons de la chapelle à cause de la terre d'Anneville-en-Saire que leur avait donnée Gefïïoy , évèque de Coutances, qui l'avait achetée de Jeanne de France avec le droit de patronage; que depuis cette époque ils avaient toujours joui de ce droit; que cette chapelle étant tombée en décadence, ils avaient pu concéder à Jourdain le « droit de prendre séance en icelle luy et » sa famille, sépulture et autres droits honoraires à la charge » de la réparer et réédifier, » ce qu'il avait fait, et avait même pratiqué une porte par dehors pour entrer dans cette chapelle. Le parlement de Normandie, devant lequel l'affaire fut portée, après avoir été soumise au bailli dn Cotentin ou son lieutenant, à Valognes, autorisa, par son arrêt du 21 mars 1617, Jourdain à « avoir droit de sépulture et banc dans ladicte » chapelle, et mettre en une vitre ses armes sans pouvoir faire » mettre liltre ou ceinture, ni élever tombe, à charge de faire » une porte par dehors par laquelle il entrera . »
Montfaut, eu 1463, inscrivit comme noble à la Pernelle Raoul de Tilly.
Roissy, en 1399, y trouva noble et d'ancienne noblesse les de Tilly et Arthur de Pierrepont.
Chamillard, en 1666, y inscrivit comme d'ancienne noblesse Jacques de Tilly, Etienne du Vivier , Jean-François de la Houssaye, sieur d'Ourville, noble par quatre degrés. V.', La paroisse de la Pernelle relevait de l'intendance de Caen, de l'élection et de la sergenterie de Valognes ; elle comptait 138 feux en 1765 et 575 habitants. Sa population, en 1871, est de 496 habitants. |
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