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Marie KIRCHNER Boris Vian habitait Landemer En quelques mots.
Il venait passer ses vacances à Landemer, avec sa famille, au cours de son enfance, jusqu'à la guerre. Ma grand-mère me disait qu'elle le rencontrait en culotte courte. Sa maison fut détruite et la famille n'est pas revenue.
Si vous aimez les promenades insolites, munissez-vous de bottes hautes, traversez le Hubiland dans le virage en épingle à cheveu de Landemer, traversez la rive côté Urville-Nacqueville et escaladez la colline.
Vous trouverez des arbres de collection (qui fleurissent en mai), les ruines de la maison, et son escalier.
La maison dominait la vallée, et l'on voit une " mer d'arbres " dont les faîtes ressemblent à des vagues. C'est un lieu propice à la méditation. | Portrait de Boris Vian | |||||||||||
De nombreuses facettes !
Ingénieur de Centrale, esprit supérieur, rapide, sans concession, provocant, capable de mots d'esprit qui font mal, remettant en cause les valeurs de la société de l'époque, notamment le militarisme, le snobisme, la société de consommation. Il a exercé toutes sortes de talents avec art.
L'écriture, pour commencer. Avez-vous lu " L'Arrache-Coeur " ? Vous pourrez reconnaître dans ce roman imaginaire et un peu terrifiant quelques paysages de chez nous, le Castel-Vendon puis Landemer, le Vallon situé au creux du virage du Hubiland, à flanc de coteau. C'est un livre à ne pas mettre directement entre toutes les mains car il est un peu impressionnant.
Pour les plus sentimentaux, je recommanderai " L'Ecume des jours ". C'est une histoire d'amour un peu triste, une " Love Story " fantastique, car en même temps que la maladie évolue, l'environnement autour de la malade change également. C'est beau, tendre, et tellement nouveau. Ce livre là peut être lu par tous.
La musique
Il était un excellent musicien de jazz. Il était trompettiste, bien que ce ne soit pas bon pour son coeur et qu'on lui ait recommandé de ne plus faire autant d'efforts. Il passait ses nuits à faire du jazz avec ses amis. Il a écrit également de fortes belles chansons (dont dont Le Déserteur ") qui ont été éditées sur un disque, puis reprises en compact-disc que vous pouvez trouver dans le commerce. Il chante lui-même. Une voix métallique, caustique. Il se moque de la société de l'époque " J'suis snob ", ou bien " On n'est pas là pour se faire engueuler ", et ses chansons n'ont pas pris une ride ! Je vous laisse le plaisir de les découvrir
En tant que critique d'art, il a aidé le jazz à pénétrer en France. Il a travaillé dans une maison de disques et a contribué largement à faire découvrir aux Français ce nouveau style de musique. On pourrait en écrire tellement plus.
Son esprit est encore présent parmi nous, comme celui de Jacques PREVERT, de Jean-François MILLET et tant d'autres qui ont contribué à donner à notre région une identité. | ||||||||||||
Landemer, la vallée des Hubiland CPA de 1920 | ||||||||||||
Boris Vian et Landemer Dans les années 1920 – 1930, la famille de Boris VIAN vient régulièrement passer les grandes vacances à Landemer dans le chalet « Le Costil » qui domine la vallée du Hubiland.
En janvier 1958 et janvier 1959, Boris Vian, alors malade, revient séjourner dans la Hague à l’Hôtel de la Mer, situé sur le port de Goury. Il décède le 23 juin 1959, à l’âge de 39 ans.
Quelques lignes écrites en novembre 1951 par l’auteur :
« … Nous les vacances, c’était unique. C’était monacal. Un chouette merveilleux pays. Mais pas une copine. Pas un flirt. La maison, j’adorais la maison, tout en bois de Norvège verni à l’intérieur, vert à l’extérieur ; la mer, un balcon tout autour d’où on la voyait, la colline en proscenium oblique de fougères couverte. A gauche l’hôtel Millet, l’autre colline ; un V ouvert si on veut, avec la mer à moitié du V. c’était la vue côté mer ; côté cambrousse, des arbres, minces c’est un coin formidable ; jamais encore j’ai osé y retourner… » | ||||||||||||
Hotel Millet, CPA vers 1910 | ||||||||||||