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Article issu du Site de la mairie de JOBOURG Le choix du site et du terrain. Les travaux commencent en 1861. Les plans de la station sont les suivants. | ||||||||||
Plans de la station électro-sémaphorique de Jobourg. | ||||||||||
A l'origine, la station comprend deux chambres (une pour chaque guetteur), une cuisine et une chambre de veille. Comme on peut le voir sur le plan, la chambre de veille est traversée par le mât sémaphorique. Ce mât comporte 3 ailes et un disque au niveau supérieur. A chaque position de ces trois ailes et du disque correspond un mot ou une phrase conventionnel. La station peut ainsi communiquer avec les navires en mer.
Le 4 juin 1862, le préfet maritime nomme aux fonctions de gardien provisoire pour la station de Jobourg, le sieur Charles Eugène Le Houllier gabier de port et matelot de 2ème classe.
L'affaire du chemin d'accès.
Comme nous allons le voir, l'accès à la station va poser problème. En 1864, M. Jacques François Sanson cultivateur demeurant à Jobourg est propriétaire de la parcelle n° 1081 (voir l'extrait du cadastre napoléonien précédent). M. Augustin Fleury cultivateur demeurant à Jobourg possède la parcelle n° 1048. M. Sebastien Nicolas Lenepveu cultivateur demeurant à Jobourg est propriétaire de la parcelle n° 1073. Et M. Jean-François Mahieu instituteur demeurant à Quettehou possède la parcelle n° 1074. Le 22 octobre 1864, ils écrivent une lettre à M. le commissaire de l'inscription maritime à Cherbourg.
“Monsieur le Commissaire
Nous avons l'honneur de vous exposer que nous sommes propriétaires de plusieurs pièces de terre sises à Jobourg et qui sont journellement traversées par les employés du sémaphore que l'administration de la Marine a fait construire sur la haute falaise. Le passage des guetteurs est le moindre inconvénient que nous avons à supporter, le plus grand dommage pour nous est le passage des voitures qui portent les approvisionnements et les matériaux qu'on ne cesse d'y employer. Elles nécessitent l'ouverture de passages dans les clôtures qui restent journellement ouverts de sorte que nos propriétés ne sont plus closes. Nos propriétés sont traversées dans une longueur d'environ 400 mètres.
Nous ne devons aucune servitude, nous ne nous refusons pas à concéder à la Marine le droit de passage à la condition qu'on établira des barrières dans les clôtures de nos propriétés qui seront entretenues par la Marine et qu'on nous paiera une juste indemnité pour le préjudice que le droit de passage nous occasionnera, pour cette indemnité nous voulons bien traiter à l'amiable avec l'administration ou nous en rapporter à des experts qui seront nommés par la Marine et par nous.”
La Marine se refuse à acheter un simple droit de passage. Elle préférerait acquérir l'emplacement pour un chemin d'accès définitif. La Marine ne répond donc pas favorablement aux demandes des quatre propriétaires. Aussi la situation s'envenime-t-elle si l'on en croit l'extrait du procès-verbal de tournée de M. le conducteur des ponts et chaussées en date du 25 juin 1865.
“Les intéressés cherchent par tous les moyens à empécher les voitures de passer sur leurs pièces ; ils m'ont écrit plusieurs fois en menaçant de construire leurs murs en maçonnerie avec mortier afin de barrer le chemin des voitures si on ne leur payait immédiatement le droit de passage. Nous n'avons jusqu'à présent tenu aucun compte de leurs observations mais nous sommes souvent obligés de renverser les murs en pierre sèche qu'ils construisent sans cesse, afin de pouvoir faire transporter les matériaux et l'eau nécessaires aux platriers qui travaillent en ce moment au poste.
Il serait à désirer que cette affaire eût une solution.”
La solution fut judiciaire. En effet, le 14 août 1866, le tribunal civil de l'arrondissement de Cherbourg prononce l'expropriation pour cause d'utilité publique de quatre bandes de terrain larges d'environ 4 mètres 50, ceci afin d'établir un chemin d'accès à la station. D'autre part, un jugement du 3 janvier 1867 dicte les indémnités auxquelles les ex-propriétaires auront droit. Le tableau ci-dessous résume les demandes des propriétaires, les offres de la Marine, les sommes à payer après lejugement. | ||||||||||
Les travaux de construction d'un chemin d'accès à la station peuvent donc commencer. Ils sont terminés le 27 septembre 1867. La situation a sans doute été encore tendue un moment. Pour preuve l'extrait de cette lettre datée du 30 mai 1868 :
“Le plan parcellaire des terrains expropriés pour l'établissement du chemin d'accès au poste de Jobourg permettra de constater à toute époque les usurpations des riverains, s'il vient à s'en produire.
Aucune barrière, aucune clôture sur les terrains acquis par l'état ne doivent être tolérées, les propriétaires n'ayant conservé qu'un simple droit de passage.” | ||||||||||