SAINT SYMPHORIEN LE VALOIS
  CC 11.18 DE LA HAYE DU PUITS
   
  L’Abbé Jean-André MICHEL
         
 

L'ancienne église de Saint Symphorien Le Valois détruite le 7 Juin 1944

 
     
 

Article issu de la revue communale.

Écrits par Mr Claude Pasquier

L’Abbé Jean-André MICHEL

 

Comme de nombreuses communes, ST SYMPHORIEN LE VALOIS peut “revendiquer” elle aussi, un personnage célèbre; un citoyen d’exception en la personne de l’abbé MICHEL, “licencié es-lois à la faculté de PARIS”, avocat en Parlement et curé de ST SIMPHORIEN au moment de la Révolution, devenu par la suite vicaire épiscopal.

 

Contrairement à de nombreux prêtres, il rallia très vite, semble-t-il, la cause de la Révolution. Le 21 Octobre 1790, en l’église de ST SIMPHORIEN, le jour du service des morts de Nancy (célébré à la mémoire des soldats tués le 31 Août à la suite de la révolte de la garnison contre les officiers aristocrates, révolte durement réprimée par le Marquis de BOUILLE), l’abbé MICHEL prononça un long discours sur “l’amour de la Patrie” adressé à Messieurs les Administrateurs du département de la Manche.

 

Le 14 Juillet 1792, jour de fête de la Fédération, il prononça un autre très long discours à SAINT-LO en présence des autorités constitutives et de la Garde Nationale toujours sur le même thème, qui commence ainsi : “ Parler de l’amour de la Patrie devant les défenseurs de la liberté, c’est parler le langage le plus cher à leur coeur, c’est d’avance se concilier les esprits. C’est donc de ce feu pur et sacré qui embrase nos âmes que je veux échauffer celle de mes concitoyens... Un des plus grands fléaux des empires, c’est l’égoïsme : il mine sourdement leurs fondements, et cause tôt ou tard leur ruine...”

 

Enfin, quelques mois plus tard, en Avril 1793, l’abbé MICHEL écrivit un projet d’établissement pour les enfants trouvés à CHERBOURG. En voici un extrait : “Plus un être est malheureux et délaissé, plus il a droit à la commisération de l’homme, son semblable. Il existe, Messieurs, une classe d’infortunés désavoués par leurs propres parents, proscrits par les lois, enfants du crime et d’autant plus à plaindre que, pour l’ordinaire, ils sont plus abandonnés. C’est en faveur de ces êtres voués à l’opprobre et à la misère que j’élève la voix...”.

 

Nous ne savons pas si ce projet aboutit, mais on pourrait reprendre aujourd’hui de nombreux passages de son discours, concernant la délinquance, la misère, ainsi que son projet de “former ces enfants à des métiers utiles...”.

 
         
 

Photo de l'église de Saint-Symphorien-le-Valois  Xfigpower — Travail personnel