PRETOT - SAINTE-SUZANNE
  CC 11.13 DU CANTON DE LA HAYE-DU-PUITS
   
  CHATEAU DE SAINTE-SUZANNE
     
 

Chateau de Sainte-Suzanne, CPA collection LPM 1900

 
         
 

Article extrait du site

www.chateau-fort-manoir-chateau.eu

Château de Sainte Suzanne

 

En 1605, l’abbaye de Blanchelande fieffa à Charles Richier une portion de leur fief de Taillepied. Charles Richier donna son fief de Sainte-Suzanne à René Le Cesne, seigneur de Nègreville et de Pontrilly, chambellan du roi et bailli de Cotentin. En 1621, René Le Cesne le transmit à Jacques Jallot, seigneur de Saint Rémy des Landes; en 1647, ses fils Nicolas et Jacques Jallot vendirent le fief de Sainte-Suzanne à Jacques et Richard de Mauconvenant.

 

Depuis 1647, le domaine est demeuré dans la même famille, les patronymes ayant  changé au gré des alliances. Le Château constitue un domaine remarquable  en raison de la majesté de son parc (trois avenues convergeant  vers le château), de l’architecture des communs (de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle) & de l’élégance classique du bâtiment principal du XVIIIe siècle. Il fut construit avec 220 000 briques, cuites sur place. L’ancien manoir se trouvait au milieu de la cour d’honneur; l’entrepreneur fut enjoint en 1780 de le démolir de fond en comble et de réemployer tous  les matériaux (portes, pierres de taille, etc.), dans la mesure du possible. Quant au nouveau bâtiment : "Il est construit en briquettes rouges, seuls les encadrements des ouvertures, le fronton, la corniche et les bandeaux sont en pierre de taille. Son allure est à la fois sévère et riante : sévère par  la symétrie de ses lignes, caractéristique du style Louis XVI, riante par le jeu du coloris de ses matériaux". (Rémy Villand).

 

Photo issu du propriétaire du Château de Sainte Suzanne

 

Château de Sainte-Suzanne CPA collection LPM 1900

 

Le bâtiment principal a été édifié pour François-Bonaventure-Corentin de Mauconvenant, Comte de Sainte Suzanne de 1780 à 1783. Avec sa femme il fut incarcéré à la Conciergerie, mais relâché en 1795, son fils Bonaventure Corentin de Mauconvenant né en 1767, qui émigra, fut tué à Quiberon en 1795; il laissa une fille, Amélie-Cécile-Charlotte, née en 1789, qui épousa en 1806 César-René, comte de Choiseul Praslin, le fils du duc de Praslin, ambassadeur, et de Marie Philippine de Durfort, la fille aînée du duc de Lorges. Le fils de César-René, César Corentin Ferry de Choiseul, vicomte de Choisel, hérita du château de Sainte-Suzanne ; il n’eut pas d’enfant, mais sa veuve, Jeanne Adélaïde Valentine de La Croix de Castries, racheta  la propriété en 1867 ; à sa mort  en 1890, il fut repris  par la nièce de la Vicomtesse de Choiseul, Geneviève-Marie-Stéphanie de La Croix de Castries, qui avait épousé  le Comte Henry-Marie-François-Xavier de Hauteclocque, tué en 1914. Le domaine fut ensuite propriété du fils (François), puis du petit-fils (Wallerand) de Henry de Hauteclocque jusqu’en 1997. Cette année-là, le château fut transmis à Laurence de Hauteclocque, la fille du comte Wallerand de Hauteclocque et l’épouse de Hervé de Tréglodé.

 

Ainsi Sainte Suzanne est dans la même famille depuis 1647. Le domaine était aux Monconvenant de 1647 à 1815, puis aux Choiseul de 1815 à 1890, puis aux Hauteclocque de 1890 à 1997, puis aux Tréglodé depuis 1997.

 

Les trois avenues sont très anciennes, mais en 1840 l’avenue principale, devant le château, fut plantée de chênes, qui lui donnent aujourd’hui une grande majesté. Une telle avenue est aujourd’hui rare en Normandie.

 

Des deux bâtiments des communs le plus intéressant est celui du nord, il renferme des pièces qui étaient utilisées jusqu’à la seconde guerre mondiale : une très ancienne boulangerie, dont l’imposante cheminée atteste qu’elle fut utilisée pour le Château et les alentours ; une buanderie ; une écurie ; etc... Dans les communs au sud, une vaste pièce servait à la fabrication du cidre, le tour à piler a servi jusqu’à la dernière guerre.