|
||||||||||||
Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Montgardon Momo50 2013 |
||||||||||||
Abbé LECANU, « Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches » Coutances, 1878
L'église est sous le vocable de Notre-Da&me. Lorsque Richard de la Haye-du-Puits fonda l'abbaye de Blanchelande, il lui donna tout ce qu'il possédait à Montgardon mais l'église du lieu n'en faisait sans doute point partie car la cure était à la nomination directe de l'évêque en dernier lieu et de présentation laïque au XV° siècle. Pendant l'occupation anglaise, Henri V présenta Jean Michel à la cure de Montgardon.
Elle dépendait, sous l'ancien régime, du diocèse de Coutances, de l’archidiaconé du Bauptois et du doyenné de La Haye-du-Puits. |
||||||||||||
Annuaire du département de la Manche Article de Louis RENAULT -1859 |
||||||||||||
L'église présente un peu d'intérêt ; primitivement elle avait avait la forme d'une croix : dans son étal aetoel « elle se compose d'une nef centrale , d'un chœur, de deux chapelles, et de deux petites nefs latérales d'une construction moderne, que deux arcades mettent en communication avec la nef principate, et qui sont éclairées par de petiles fenêtres carrées.
La façade principale a été reconstruite en partie ; mais la construction primitive conservée date du xi* ou xii* siècle. Ses fenêtres sont courtes, étroites, en forme de meurtrières, arrondies à leur partie supérieure, comme toutes celles que j'ai observées dans les églises de campagne , datant de l'époque romane. Les contreforts primitifs sont peu saillants, et ont, avec raison, été conservés lorsqu'on a réparé le mur. Dans l'intervalle, et au-dessus de ces contreforts, il existe des fenêtres superposées.
Les deux chapelles sont aussi du XIeme ou XIIeme siècle. Leurs murs montrent des contreforts plats , et la corniche qui lès couronne est supportée par des modillons à figures grimacantes.
Des colonnes & chapiteaux romans reçoivent Tarcade triomphale qui divise le chceur de la nef. ^
Les fenêtres qui éclairent le chœur sont longues, étroites, à ogive et sans colonnettos.
Une tour carrée, couronnée par un toit en bàtière et & pente rapide , s'élève entre chœur et nef. Lés quatre piliers qui la portent sont garnis de colonnes engagées.
Une fenêtre & trois meneaux et que couronne une arcade remplie d'une rosace subtrilobée est ouverte dans le mur absidal.
Un narthex ou petit porche du XVeme ou XVIeme siècle précède l'église.
On remarque dans le cimetière plusieurs ifs dont l'un mesure 6 mètres 80 centimètres de circonférence.
L'église est dédiée à la sainte Vierge. Elle payait une décime de 45 livres et dépendait de l'archidiaconé du Bauptois et du doyenné de la Haye-du-Puits. Richard de la Haye, le jour qu'il fonda l'abbaye de Blanchelande, lui abandonna tous ses droits sur cette église : In Montegardo quicauid pertinet.
Lorsque le Livre noir fut rédigé, Guillaume du Hommet avait le palronage de l'église de Monlgardon. l'abbé de Blanchelande peroevait deux gerbee, le curé avaii la iroiaième avee le caauei , et sur les aumteea eaviren 60 sols. Les devx parts valaient chacune 60 livres. Le prieur de Brocquebœnf avait aussi 20 livres.— Les aumônes qui appartenaient à l*église de Montgafdon consistaient dans 48 acres de terre valant ehaeuoa un quartier de froment à )a mesure de la Raye-du-Puits, des prés, des clos valant aussi deux autres quartiers de froment.
Dans le cours du XIVeme siècle, Jean du Saussey avait le patronage de l'église. La dlme se partageait comme dans le siècle précèdent ; mais l'abbé de Blanchelande, à cause de la dîme qu'il prenait, avait l'habitude de donner au curé, chaque année, six livres et dix sous tournois. Le curé avait un manoir presbytéral et des terres anmdnées jusqu'à eonearrence-d'environ 15 acres. 11 payaft pour la débite 14 sous, pour droit de viflile 6 80 us et pareille somme pour la chape de l'évèque.
Il y avait, près le manoir du seigneur Eustace de Chanteloup, une chapelle nommée là chapelle de Canteloup, dont le chapelain avait chaque année 45 livres
Depuis longtemps, le patronage de l'église de Montgardon avait cessé d’être laïque, et il appartenait à l'évèque de Coutances.
Plusieurs chartes nous apprennent que les dîmes et les droits sur l'église de Montgardon furent un objet de contestation entre l’abbé de Blanchelande et Raoul de Rothor. Ainsi, Guillaume du Hommet, connétable du roi, adresse à Richard de Bohon, ôvèque de CoutanceSt et à Richard, évèque d'Avranches, une charte dans laquelle on voit que l'abîmé de Blanchelande et Raoul de Rothor, clerc, ont fait en M présence accord touchant l'église de Montgardon. Raoul reconnaît tenir de l'abbaye tout ce qui.appartenait au flef de la Haye en dîmes et d’images , bénéfices d'autel ou de cimetière ; et ledit abbé lui accorde le bénéfice pour S8 quartiers de froment de rente et 40 cierges à la Purification, à condition que si Pierre, son fils, prêtre, lui survit, il liura ledit bénéfice aux mêmes conditions, et que si ledit Pierre meurt avant son père, Thomas, son frère» aura le même bénéfice.
Richard, évèque de Coutances, par ordre du souverain pontife , termina le différend en présence de l'abbé de Montebourg, de Guillaume du Hommet, et autres clercs et laïques qui intervinrent à l'accord qui fut scellé de leur sceau.
Guillaume, évêque de Coutances, ratifia l'accord fait entre l'abbé de Blanchelande et Richard de Rothor. « Et toutes les fois que la présentation aura lieu , l’abbé de Blanchelande, ou un autre en son nom, se présentera, el le curé jurera devant lui qu'il ne portera {amais audits religieux aucun dommage au spjet des dîmes ei-^iessus dites. L’abbé, ou celui qui sera venu pour lui, jurera également de conserver la paix à l’égard de la présentation, du présentateur et du présenté
Malgré ces serments, malgré tous ces actes foiits solennellement, la paix n*était pas sincère, et ta guerre continuait entre l’abbé dé Blanchelande et te curé de Montgardon ; car on voit, en 4904, 6., chantre, R., mettre des écoles, et G. de Bourgachard , chanoine de Coutances , députés par le pape Innocent III, pour terminer canoniquement la cause qui existait entre l’abbé de Blanchelande et Guillaume de Rothor» prêtre, sur certaines dîmes de Montgardon, appartenant à Tabbaye, c'est à dire les dîmes du fief Néel-Jourdan et du fief de Guillaume de Moro, que Guillaume de Rothor leur avait enlevées. Les dîmes furent adjugées à l’abbaye de Blanchelande, dans le chapitre de Coutances.
On voit encore que plus tard, comme procès allait avoir » lieu entre l’abbé de Blanchelande et Téobal de Alemegne, curé de Montgardon , sur la dime des novales , des bleds et légumes de la paroisse de Montgardon, accord intervint de vaut rofDcial de Coutances, Aubin étant alors abbé de Blanchelande , et Jean de Reviers, procureur des dits religieux, le mercredi après la Saint- Barthélemi apôtre
On est frappé du nombre de difficultés auxquelles donnaient lieu les dîmes et les droits de patronage des églises : trop souvent les juges ecclésiastiques et les juges civils avaient à s*en occuper. Les abbayes se montraient animées d'un grand esprit d'avidité et d'injustice, et disputaient avec acharnement aux curés leurs droits et leurs revenus que ceux-ci défendaient aussi énergiquement que possible. |
||||||||||||