REGNEVILLE SUR MER 
  CC 08.11 CANTON DE MONTMARTIN SUR MER
   
  UN PORT D' ECHOUAGE 
         
 

Regnéville sur Mer, le port Collection CPA LPM 1900

 
     
 

Quand on regarde le port de Regnéville aujourd’hui, on a du mal à croire qu’il a connu une activité intense. Pensez ! Des Anglais, des Flamands, des Écos-sais, des Espagnols ... ont échoué ici !

 

“ Échoué ” car Regnéville est un port d’échouage. Les bateaux arrivent à ma-rée haute, chargent ou déchargent à ma-rée basse, puis quittent le port lorsque la mer est de retour. L’échouage est fa-cile car il n’y a aucun rocher risquant d’abîmer les embarcations. Mais atten-tion, hier comme aujourd’hui, la navi-gation n’a jamais été facile à l’arrivée du havre de Regnéville : le tirant d’eau est faible et les bancs de sable traîtres. Dès 1322 (et oui !), le Bailli du Cote-tin écrivait “ les plus fortes nefs de-vaient pour s’y rendre s’alléger à la hauteur des îles Chausey ”.

 

Pêche à Terre-Neuve, importations et exportations diverses, ont animé le port de Regnéville ! Mais l’augmentation du tonnage des navires, la traction à vapeur, le développement de la chaux et des ciments industriels et le dépeuplement auront raison de la vocation commerciale du port. Aujourd’hui, comme on peut le voir en flânant et en regardant l’estuaire, le port est purement plaisancier.

 
     
  Rapport de Monseigneur PHELYPEAUX (1694)  
     
 

"Agon à Rénieville est un port où il ne peut pas entrer de batimens qui tirent plus de douze pieds d’eau, encore n’est ce que dans les grandes marées et ils échouent demy heure après la pleine mer. Aussy il ne navigue absolument dans ce port que des barques depuis 30 jusqu’à 50 tonneaux et qui tirent depuis 6 jusqu’à 8 pieds et demy d’eau, si bien qu’elles peuvent avoir cinq ou six jours de la vive eau à chaque lune pour entrer et pour sortir car pendant la morte eau le port est toujours sec.

 

Les habitans de ce port ne lessoient point d’avoir autrefois en tems de paix jusqu’à 40 et 50 barques avec lesquelles ils alloient jusqu’à Lisbonne, à Terre Neuve et au Chapeau-rouge d’où ils faisoient le retour à Grandville, mais il n’y a plus aucun bastiment dans ce port tant à cause de la guerre que parce que le commerce de Saint-Malo a tout absorbé.

 

Les maistres de ce port qui avoient autrefois des bastimens sont à présent maistres pilotes ou décoleurs, c’est à dire des pilotes de passes de Saint-Malo dont une des passes s’appelle du décolé. Il n’y a pas mesme lieu d’espérer que jamais ce lieu se remette car la misère y est considérable et il n’y a personne en estat de soutenir les autres..."

 

 

Brick goélette déchargeant

du charbon dans le port de Regnéville

 
         
 

Regnéville sur Mer , Restaurant du port Collection CPA LPM 1900