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Auguste François Lecanu Né à Bréville-sur-Mer le 13-12-1803 Mort à Coutances le 09-02-1884 Une carrière conventionnelle
Auguste Lecanu naît à Bréville le 13 décembre 1803. Attiré par la théologie, il est ordonné prêtre le 9 juillet 1826 et devient vicaire à Carantilly, puis curé de Bolleville de 1831 à 1840. De 1840 à 1845, il est enseignant au collège royal de Caen, puis s'installe à Paris jusqu'en 1863. Il relève alors du clergé du Saint-Germain-l'Auxerrois. De retour au pays, Auguste Lecanu devient chapelain des Ursulines de Mortain de 1863 à 1872, puis chanoine titulaire du chapitre de Coutances.
Une histoire très ecclésiastique de la Manche
Auguste Lecanu se penche assez tôt sur l'histoire ecclésiastique de la Manche. Cet intérêt se manifeste dès 1839 par la publication de son Histoire des évêques de Coutances, puis en 1877 et 1878 par celle de son Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches, somme de toute une vie de recherches | Couverture de l’Histoire de Satan, de 1882. | |||||||||||
Ces préoccupations l'amèneront à devenir membre de la Société des Antiquaires de Normandie et de plusieurs autres sociétés savantes.
L'œuvre historique de Lecanu peut être retenue pour son souci d'information, la publication de sources manuscrites et l'étude systématique d'un certain nombre de paroisses. Cependant, son but est surtout d'entretenir la mémoire catholique, et ces travaux se caractérisent par l'absence du véritable appareil critique que l'on serait en droit d'attendre d'un historien professionnel.
Le goût du bizarre et de l'occultisme
L'intérêt d'Auguste Lecanu pour le bizarre et le merveilleux se révèle en 1852 et 1855, avec son monumental Dictionnaire des prophéties et des miracles. Ces études trouvent leur consécration lorsque l'ecclésiastique passe sur le tard (1857) son doctorat de théologie (clergé de Paris). Le titre de sa thèse révèle assez bien sa passion pour l'ésotérisme, ainsi que l'histoire et la littérature : Les Sibylles et les livres sibyllins, étude historique et littéraire. Il poursuit dans cette voie avec la publication en 1861 sa célèbre Histoire de Satan, où il tente de démontrer l'existence du diable par des arguments souvent contestables, dont l'étude historique de la magie et des « possessions, illuminisme, magnétisme, esprits frappeurs, spirites, […] démonologie artistique et littéraire, association démoniaque, imprégnation satanique ou le sacrement du diable ». L'ouvrage fut interdit, détruit la même année, mais ensuite réédité. Il en subsiste quelques beaux exemplaires (voir l'illustration ci-contre). Il fera suivre cet écrit des moins sulfureuses Histoire de Jésus-Christ et Histoire de la Sainte-Vierge.
L'objet de ces différentes études est de distinguer entre le vrai et le faux merveilleux. Si à première vue l'auteur paraît y faire preuve de davantage d'esprit critique que dans ses ouvrages historiques, il n'en reste pas moins que son but ultime est en réalité d'élargir le domaine du merveilleux biblique ou chrétien. Il se situe ici dans la ligne pure et dure des traditionalistes chrétiens.
Œuvres
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