GRANVILLE
  CC 05.03 GRANVILLE TERRE ET MER
   
  SECONDE GUERRE MONDIALE A GRANVILLE
         
 

Casernes Polotsk et Solférino, collection CPA LPM 1900

 
         
 

Ville de garnison et cité côtière fermant la Baie du Mont-Saint-Michel, Granville a toujours été convoitée lors des conflits armés. Le 17 juin 1940, les Allemands entrèrent dans Granville. Le 21 septembre 1941, un article parut dans Le Granvillais signé du nom de « Camille », où l’auteur alertait les lecteurs sur les dangers et le manque de fondement des prochaines lois sur le statut des Juifs du Régime de Vichy. Malgré cette marque de résistance, huit Granvillais juifs furent déportés vers Auschwitz : Léon Bobulesco et ses deux fils Armand et Rodolphe, Simon Goldenberg, sa femme Minka et leurs enfants Henri et Ruben, Smil Weesler. Trois communistes subirent le même sort : Léon Lamort, René Loncle et Charles Passot

 

L’ensemble de la population subit les contraintes de l’Occupation. Dès le début, les Allemands construisirent des fortifications sur la pointe du Roc et interdirent l’accès au port.

 
         
 

Le 20 mai 1942, un nouveau conseil municipal fut installé par le préfet. Le 1er avril 1943, la totalité de la Haute-Ville dut être évacuée, des barrières et des barrages antichars en empêchèrent l’accès

 

L’hôtel Normandy fut transformé en kommandantur et en antenne de la Gestapo.

 

Un nom marque cette période : Maurice Marland. Né le 12 février 1888 à Falaise, professeur d’anglais, de français et d’instruction civique, il dirigea un réseau de résistance. Notable de la ville, en 1939, il organisa l’accueil des réfugiés belges et l’évacuation des soldats britanniques. Plus tard, avec Jules Leprince, ils mirent en place des évasions vers Jersey. Tout au long de l’occupation, ses relations lui permirent de monter un réseau clandestin de renseignements sur les installations portuaires et ferroviaires et sur le dispositif ennemi dans les îles Anglo-Normandes. Arrêté puis relâché en 1941 et 1943, il continua malgré tout son action jusqu’au 22 juillet 1944 où il fut arrêté et abattu en forêt de Lucerne à la demande de collaborateurs. Le 23 juillet 1994, son fils Serge Marland déposa une plainte pour Crime contre l'humanité, l’enquête conclut à l’assassinat par des soldats allemands. Aujourd’hui, le lycée hôtelier de la commune porte son nom.

 

 

La une du journal Le Granvillais du 21 septembre 1940 sur laquelle figure l’article signé « Camille » dénonçant les lois racistes du gouvernement de Vichy.

 
         
 

 
   

Le 6 juin 1944, le « Plan Vert » de sabotage des lignes ferroviaires fut mis en œuvre avec la coupure de la ligne Paris - Granville. Libérée sans combats le 31 juillet 1944, elle fut réoccupée quelques heures le 9 mars 1945 par des soldats débarqués de Jersey.

 

Le 9 mars 1945, alors que la France était libérée et que les troupes alliées, à huit cent kilomètres de là, avaient commencé à franchir le Rhin, des troupes allemandes basées à Jersey encore occupée lancèrent un raid commando audacieux contre Granville. Bien que repéré par le radar de Coutainville, les Allemands à bord d’embarcations légères réussirent à débarquer de nuit dans le port de Granville. Ils dynamitèrent des installations portuaires et coulèrent quatre cargos. Quinze soldats américains, huit britanniques et six français furent tués, soixante-dix prisonniers allemands furent libérés et cinq Américains et quatre Britanniques furent capturés avant que le commando allemand prennent la fuite.

 
     
 

Patrouille allemande (Coll. J.C Levesque)