GRANVILLE
  CC 05.03 GRANVILLE TERRE ET MER
   
  CIMETIERE MARIN DE NOTRE-DAME
         
 

Granville 1980

 
   
 
 

Le "Père-Lachaise granvillais" dévoile ses mystères insolites

Paru dans La manche libre

 

Entre Donville et Granville, le cimetière marin de Notre-Dame est balayé par les vents dominants. Dans ce haut lieu de la mémoire, les affres du temps corrodent parfois les chapelles et dégradent les vieux caveaux.

 

En écoutant Catherine De Vos, présidente de Vie et Mémoires du Vieux Granville, il serait même urgent d'agir pour ralentir la dégradation inexorable des tombes et autres monuments. "C'est un peu le but que nous nous sommes fixés au sein de notre association, "confie-t-elle.

 

Commençant la visite par la sépulture du Dr Cambernon, elle peste contre son état. "J'en ai mal au coeur, "dit-elle. "Il était un saint homme. Après avoir travaillé à Paris avec le célèbre Dupuytren, il était revenu à Granville pour soigner les pauvres."Non loin, elle s'arrête devant la dernière demeure de M Toupet, le banquier des armateurs. "Là encore, il serait souhaitable de faire quelque chose au plus vite."

 

Le constat est le même pour le pauvre "Héneux". Architecte de l'église Saint-Paul, son dernier "abri"souffre autant... que son oeuvre architecturale. "Comme beaucoup le constatent, il faut entamer une campagne de restauration, "demande-t-elle. "C'est une question de respect pour l'art funéraire."Mais avant tout, elle et ses amis envisagent de faire découvrir les richesses de la nécropole, lors de prochaines visites guidées. "Une dizaine de tombes est prévue à notre programme, "précise-t-elle.

 

À l'image des visites du célèbre cimetière parisien du Père Lachaise, les promeneurs s'inclineront devant les célébrités locales : l'armateur Beust-Radiguet, le général Théologue, Marie-Elisabeth du Camp de Rosamel, femme du contre amiral Epron de la Horie... En chemin, ils auront une pensée émue pour un certain Hefler-Louiche, le "parfumeur" de Christian Dior ou encore pour le comte d'Anterroches, descendant du vicomte du même nom qui déclara lors d'une célèbre bataille : "Messieurs les Anglais, tirez les premiers."

 
         
 

Outre la tombe de Jules Fontaine, premier sous-marinier tué en 1910 en mission, les membres de l'association présenteront également la chapelle de la famille Riotteau, avec ses coeurs brisés par des glaives et des couronnes d'épines. Ils n'oublieront pas non plus l'ancre marine de la tombe de Beust-Radiguet et la "chouette" de la famille Lamort.

 

Des petits secrets à découvrir qui ne doivent pas éclipser le recueillement devant les demeures des marins disparus en mer et devant celles des soldats belges de la Première Guerre mondiale, morts à l'hôpital de Granville des suites de leurs blessures au front.

 

Publié par la mouette noire