GENÊTS
  CC 04.07 AVRANCHES - MONT-SAINT-MICHEL
   
 

LE MARQUIS DE TOMBELAINE

         
 

Le Marquis de Tombelaine

 

Un personnage étrange vivait seul sur Tombelaine et rôdait sur les tangues de la baie. On lui donnait ce sobriquet, non pas parce qu'il était un vrai marquis, non loin de là ! Parce qu'il arborait une démarche de grand seigneur et qu'à ses heures, il parlait fort bien ! Né Joseph-Marie Gautier à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) en 1853, il devint Jean le déluge alias « Le Marquis de Tombelaine » ! Les curés du pays le comparaient à saint Julien.

 

 

Quelquefois, une soudaine envie de fouler la terre et voir des arbres lui prenait ; il n'attendait pas la bas de la marée... Il se jetait à la nage et traversait les quatre ou cinq kilomètres qui séparent Tombelaine de la côte normande ! Son envie de marcher lui faisait parcourir parfois 80 km par jour ! Et cela sans fatigue apparente !

 
Une force de la nature ! Son biceps droit mesurait 41 cm de tour et sa poitrine, au repos, 119 cm ! On l'a vu poursuive les lièvres dans les polders à l'aide d'énormes galets qu'il propulsait comme des boulets sans trop de réussite.

 

Ici, on le considérait comme un «innocent» car souvent, il déraisonnait. Quand il recevait salaire pour avoir fait traverser des touristes, celui-ci cachait son magot sous un roc mélangé avec de la tangue et des coquillages. Malheureusement le lendemain, il n'arrivait plus à retrouver l'endroit !


Parfois, après des pénibles besognes, le Marquis disparaissait pendant plusieurs jours, nul ne put savoir où malgré les tentatives de filatures de quelques curieux... Malgré tout, on dit qu'il était descendant d'une famille de Fougères et que l'argent amassé lui servait à payer un billet de train pour aller leur rendre visite. Original épris d'existence sauvage, il se plaisait à montrer sa supériorité physique. La grande roue de six mètres servant à monter les tonneaux de cidre alimentant le Mont Saint Michel qui nécessitait six hommes pour la mouvoir, le marquis seul fit monter un tonneau et ce, juste pour un pari et des verres d'alcool.


Innocent et intrépide, il le fut jusqu'à sa fin... tragique.
Souvent, surpris par la marée, il s'en sortait grâce à ses capacités physiques hors normes. Mais le 30 mars 1892, cette fois-ci, la grève triompha définitivement. Il avait bu, il se mit à nager 2,3 kilomètres puis une congestion le priva de ses forces, tout près de la côte. Le lendemain, la mer consentit à rendre un colosse au visage noir et au corps sans vie.

 

Le Marquis de Tombelaine,

CPA collection LPM 1900

 
       
   

 
         
 

 

Ainsi prit fin, à 39 ans la vie du Marquis de Tombelaine...