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De mémoire d’homme, on a toujours extrait du sel dans la baie du Mont-Saint-Michel ! Les salines, petites entreprises privées, se répartissent sur tout le littoral et font vivre plusieurs milliers de personnes autour d’Avranches.
En 1766, un recensement fait état de 225 salines sur le littoral au pied d’Avranches. L’activité cessera complètement en 1865. ... | ||||||||||||
Les sauniers, propriétaires peu nombreux, gagnent beaucoup d’argent grâce à leurs exploitations. La Basse-Normandie n’est pas soumise à la gabelle mais bénéficie d’un impôt beaucoup plus léger, le quart-bouillon, justifié par la dureté du travail.
Chaque exploitant possède une portion de grève. En été, en morteseaux, une fine pellicule de sel remonte à la surface du “sablon”. Les sauniers récupèrent cette couche à l’aide d’un racloir, le “haveau”, tiré par un cheval. Ils ratissent les grèves dans le sens de la longueur puis dans le sens de la largeur. On obtient ainsi des monceaux de sable fortement salé, ramenés sur le rivage à l’aide d’un tombereau. Ce sable, dit sablon, stocké près de la saline, prend la forme d’une tour ronde, une “mouée”. Celle-ci est recouverte d’argile afin d’éviter les infiltrations pluvieuses.
Le saunier commence alors le travail de fabrication du sel à l’intérieur de la saline. Le sablon, récupéré et entreposé, est lessivé dans une caisse au fond ajouré et recouvert d’un lit de paille. L’eau se charge du sel contenu dans le sablon. Le liquide obtenu s’appelle la “brune”. Des récipients de plomb reposent sur des fourneaux de terre glaise. On y chauffe la brune pour obtenir la cristallisation du sel. | L’intérieur de la Saline à Vains. Photo André Corbel
L’extérieur de la Saline à Vains. Photo Cecile Lefeuvre | |||||||||||
Les “boidrots”, employés de la saline, se chargent de l’approvisionnement en bois et surveillent la cuisson.
Le sel continue de sécher dans des “ruches”, sortes de paniers coniques en osier. | ||||||||||||
Le marché d'Avranches vers 1910, CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||