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Teste issu de Wikipedia Avant Maynard 709-966
Au milieu du Xe siècle, les ducs de Normandie avaient enrichi la collégiale Saint-Michel de nombreuses possessions, qui avaient fini par devenir un écueil pour la vertu des chanoines, qui dépensaient leurs richesses dans les plaisirs.
Les prébendes attachées à la collégiale la fit rechercher par la noblesse du pays et, dès lors, leur vie se partagea entre les plaisirs de la table, du monde et de la chasse. Le 4e duc de Normandie Richard II avait eu, pour s’y être rendu à plusieurs reprises en pèlerinage, l’occasion de constater la gravité des désordres, que lui avait déjà signalés la clameur publique, et qui devinrent un sujet de scandale pour la contrée.
Faisant comparaître les chanoines devant lui, le duc leur reprocha l’oubli de leur caractère et s’efforça de les ramener à la régularité de la vie religieuse, mais remontrances, prières, menaces, tout fut inutile. |
Duc Richard II de Normandie | |||||||||||
Les chanoines allèrent même jusqu’à vendre plusieurs vases sacrés, et de précieux parements d’autels pour subvenir aux dépenses exagérées causées leurs dérèglements.
Résolution
Richard II résolut donc, sur les conseils de l’archevêque de Rouen et de l’évêque de Bayeux, de les remplacer par un monastère de bénédictins, dont la règle sévère, la vie dévote et studieuse répondaient parfaitement à la sainteté de ses intentions. Il requit et obtint aussitôt l’approbation du souverain pontife Jean XIII et du roi Lothaire.
Richard se rendit à Avranches, suivi d’un nombreux cortège de prélats et de seigneurs : trente religieux, sortis des abbayes normandes environnantes de monastère de Saint-Wandrille, de Saint-Taurin-d’Évreux et de Jumièges, s’y étaient réunis par ses ordres.
Le duc fit notifier ses desseins aux chanoines du Mont Saint-Michel par un des officiers de sa cour avec plusieurs soldats. Ce seigneur se fit remettre les clés de la trésorerie et de l’église et fit savoir aux chanoines qu’ils devaient prendre l’habit de saint Benoit ou quitter le Mont. Tous, sauf deux, quittèrent les lieux. Un nommé Durand, animé d’une dévotion fervente envers l’Archange, préféra se soumettre au vœu du prince que de quitter le lieu où l’avait conduit une foi sincère ; l’autre, nommé Berneher ou Bernier, ne sollicita la permission de rester dans sa cellule, que pour se procurer le moyen d’enlever le corps de saint Aubert, qu’il y avait provisoirement caché. En vain allégua-t-il sa vieillesse et ses infirmités pour obtenir du commissaire la permission de passer dans cet étroit logis le peu de jours que Dieu lui laisserait à vivre ; ses instances d’abord, puis ses emportements et ses menaces, ne purent lui obtenir cette faveur, et il fut contraint par l’officier du duc de se retirer dans une maison bâtie sur le penchant de la montagne.
La régénération
Ainsi finit, après deux cent cinquante-sept années d’existence, quatre-vingt-quatorze ans après la conquête normande, ce chapitre devenu, par les écarts d’une vie dissolue, une injure pour son fondateur, et pour la contrée un sujet de scandale. À la nouvelle de l’accomplissement des ordres qu’il avait donnés à son envoyé, le duc Richard quitta la ville d’Avranches avec toute sa cour, et se dirigea vers le Mont Tombe, suivis des nouveaux moines chantant des hymnes et des cantiques en l’honneur de saint Michel. Un brillant cortège d’évêques, d’abbés et de seigneurs se pressait autour du jeune duc. Un diplome du roi Lothaire du 7 février 966 approuve l'introduction des moines2.
Le duc établit lui-même, sur ce rocher vénérable, la colonie religieuse à la piété de laquelle il remit le soin d’en honorer le patron. Ces religieux résolurent aussitôt de procéder, selon la règle de saint Benoit, à l’élection de leur abbé ; et, par un accord spontané, portèrent leurs suffrages sur le vertueux Maynard qui avait quitté la stalle abbatiale du Saint-Wandrille.
Le duc Richard, voulant signaler sa magnificence envers cette institution nouvelle, ne se contenta point de confirmer à ce monastère les bienfaits dont le zèle et la ferveur avaient enrichi l’église collégiale ancienne ; il remplaça les vases et les ornements précieux destinés au service de l’autel, et que les anciens titulaires avaient enlevés ou vendus pour satisfaire leurs penchants désordonnés ; il déclara l’abbé électif par ses religieux, se réservant seulement le droit de lui présenter le bâton pastoral. Il investit ce dignitaire de la pleine juridiction temporelle sur les habitants du rocher et, pour donner une consécration solennelle à cette charte, qu’il fit ratifier plus tard par le roi Lothaire, alors en résidence à Laon, et par une bulle du pape Jean XIII, qu’il la déposa lui-même, après l’avoir signée, sur l’autel de l’archange saint Michel.
Le Mont dut encore d’autres preuves d’affection et de piété au duc Richard : de nouveaux bâtiments suppléèrent par ses soins à l’insuffisance des cellules pour le logement des religieux, et de hautes et fortes murailles enveloppèrent le sommet du rocher où se trouvèrent réunis et protégés les anciennes constructions et les nouveaux édifices sacrés. | ||||||||||||
CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||