HISTOIRE DE REGIMENT
  LES CHEVAUX DE NAPOLEON
         
 

Napoléon et ses chevaux

 

L'Empereur montait mal à cheval. Il y était très hardi, souvent saccadait les chevaux qu'il montait ce qui faisait craindre qu'il ne lui arrivât quelque accident comme cela est arrivé plusieurs fois.

 

Cependant les chevaux qu'il montait étaient éprouvés de toute manière par Mr J son piqueur et qui connaissait sa manière à monter un cheval. Un jour à Ebersdorf, quelques jours avant l'affaire de Wagram, Mr J l'attendait avec des chevaux de selle depuis fort longtemps. L’Empereur sort précipitamment sans se faire annoncer et va sauter sur son cheval sans faire attention si le piqueur est présent. Il n’y avait qu'un palefrenier qui tenait les chevaux par leurs brides. Mr J était à quelques distances et accourt pour faire son service ; mais l'Empereur était à cheval et le cheval fit quelques voltes, se cabra et l’Empereur fut désarçonné.

 

Piqueur sous l'Empire

 
       
 

Il se releva furieux. M J approcha au même instant pour retenir le cheval.Il lui décocha un coup de cravache et rentra en disant que l'on faisait trop manger d’avoine à ses chevaux. C'était ordinairement ce qu’il disait quand les chevaux qu’il montait faisaient quelques pointes de gaietés.

 

M J fut très affecté du malheureux coup de cravache. Cela c’était passé devant toute la cour assemblée. Le prince Berthier aimait beaucoup M J qui se croyait disgracié. Il lui parla un moment et rentra avec l'Empereur.

 

Le lendemain, de très grand matin, M J vient sous la croisée du prince Berthier monté sur le même cheval que l'Empereur avait voulu monter. Là, il lui fit faire toutes les manœuvres que l'on peut attendre du cheval le plus docile. Le prince qui était bon écuyer en fut étonné. Enfin, il promit à M J de tout raccommoder. Il déjeunait avec l’Empereur à qui il avait sûrement parlé de la docilité du cheval et de la manière dont M J l'avait monté devant lui. Il fit demander M J en déjeunant qui n'osait pas entrer. L'Empereur lui parla et toujours en disant qu'il ne voulait pas que les chevaux de selle mangeât de l’avoine. M J avait les larmes aux yeux. Le prince lui dit “ allons, allons, prend mon verre et boit à ma santé et ne fait point donner d'avoine aux chevaux ” M J fut très content, pris les ordres de l'Empereur et sorti. J’ai entendu dire qu'il est heureux, M J, pour un mauvais coup de cravache d’avoir tant d'honneur