Glossaire du patois normand

 par Louis Du Bois 1773-1855

Augmenté des deux tiers, et publié

 par M. Julien Travers.

Caen : Typographie A. Hardel, 1856

 

CPA collection LPM 1900

Badinages Poitevin

 

La lettre F

 

FABIN : espion, rapporteur. Du latin fari, fabula.

FACE : boucle de cheveux tortillée sur les tempes et que les hommes fixaient avec de longues épingles noires. Cette mode de la coiffure a cessé, en 1792, d'être en usage, ainsi que la pommade et la poudre.

FACHON : façon. S.I.

FACILISER : faciliter.

FAFELU : bouffi, dodu. Employé en ce sens par Des Periers, dans sa 29e. Nouvelle.

FAFIGNER : hésiter, tergiverser. S.I.

FAGUELIN : faible de complexion. A.

FAGULTÉ : faculté. Le g pour le c, comme dans ganif pour canif.

FAIGNIANT, TE : fainéant, te. Du vieux mot nyent ; niente, en italien : néant, rien. Dans les actes rapportés par Lobineau (Hist. de Bretagne, t. II, p. 769), on trouve souvent nyent pour néant. L'auteur du Testament de Pathelin, p. 121, dit :

Fut present Mathelin le sourt,
Attourné de Gaultier faict nyent.

FAILLERA (IL) ; IL FAILLERAIT ; IL FAILLIRA ; IL FAILLIRAIT : il faudra ; il faudrait. L.

FAILLETTE : feinte.

FAILLIR Voyez FIAILLIR.

FAIMVALIER : qui a la faimvalle. L.

FAIMVALLE : fringalle, appétit désordonné. Dans le français actuel, la faimvalle est une maladie des chevaux.

FAIS (s. f.) : fois.

FAIT : avoir, affaire, effets. Du latin factum.

FAIT : faîte.

FAITELAIT : lait caillé.

FAITIER : faîtière, tuile creuse pour couvrir le haut du toit.

FAITURIER : syndic d'une confrérie.

FALE (s. f.) : jabot des oiseaux. L.

FALLIPOUX : homme décharné et de mauvaise apparence.

FALMÊCHE (s. f.) : flammèche, étincelle.

FALU : oiseau qui a un gros jabot. Au figuré, orgueilleux qui se rengorge. L.

FALUE (s. f.) : sorte de gâteau plat, cuit rapidement à l'entrée du four, pendant qu'on le chauffe. De fale, parce que cette galette gonfle l'estomac (la fale, au figuré). C'est ce qu'on appelle ailleurs galette à la fouée. B.

FALUMÈCHE Voyez FALMÊCHE.

FAMEUSEMENT : beaucoup.

FAMINOT : pain de sarrasin, pain grossier qu'on n'emploie qu'en temps de famine. O.

FAMULER : devenir familier. O.

FANFLUE : berlue.

FANGUE : boue, fange. Du Roman fanc.

FANIL : fenil, grenier à foin.

FAQUIN : celui qui affecte de s'habiller avec élégance. L.

FARACHE ou FARAGE (s.m.) : communauté d'une chose entre deux personnes qui en usent comme frères. Farage est la corruption de frérage. A.

FARAUD, E : celui ou celle qui affecte avec recherche une mise élégante et prétentieuse. En patois du Jura, farot.

FARAUDER : faire le faraud.

FARBALAS : falbalas.

FARCER : se moquer de. Employé dans la Dance aux Aveugles.

FARETTE : moisissure sur le cidre ou le vin dans un fût en baissière. B. Ailleurs, on dit fleurette, mot dont farette est la corruption.

FARS (s.m.) : farce pour les préparations culinaires. On trouve ce mot dans le poème de Pibrac, intitulé Les plaisirs de la vie rustique : Et d'un fars bien menu lui fait un autre ventre, dit-il, en parlant d'une oie préparée pour la table. Du verbe farcir. En celtique, fars signifiait pâte de farine, soit de blé, soit d'autres céréales. En latin, far. A.

FATIQUE : fatigue. L.

FATIQUER : fatiguer.

FATRAIN : chanvre chétif. Du français fretin.

FAU ; FOUTEAU ; FOUTIAU : hêtre. En celtique-breton, fao.

FAUCHARD ; FAUCHET : sorte de serpe pourvue d'un crochet pour enfoncer les affiches dans les haies sèches. En français, le fauchet est un râteau. L.

FAUCILLON, synonyme de fauchard. L.

 

FAUQUET ; FAUCHET : sorte de serpe.

FAUQUET : croc en jambe qui fait porter à faux le pied de l'adversaire et le fait tomber comme d'un coup de fauchet.

FAUTER : manquer, faire une faute.

FAUTIBLE : coupable d'une faute. L.

FAUTOISET : émouchet, oiseau de proie.

FAVAT : tige sèche des fèves. De faba.

FEILLURE : feuillure.

FEIN : foin. De fenum. Ancien français.

FEINDRE : fléchir, s'affaisser.

FEL, E : faible, rude, méchant. A Bayeux, ce qualificatif signifie courageux. De fallene ; de félon. Dans les Chansons du roi de Navarre, fel est synonyme d'aigre et de dur.

FÉLER : palpiter dans un membre malade. L.

FÉNAISON : fanaison.

FÉNER : faner. Id. patois Walon.— Ce verbe, en parlant du chat, signifie faire ses ordures. De fienter.

FÉNEUX : faneur.

FERLAMPIER, FRELAMPIER : vaurien, fainéant. B.

FERLANDE : mauvaise pièce de monnaie. A.

FERLUCHES : copeau léger qu'enlève la varlope. Objet de peu de valeur, d'où on a formé le mot fanfreluches.

FERLUQUET : freluquet. Id. dans le patois Walon.

FERMAIGNE (s. f.) : meuble propre à renfermer quelques effets. Par extension, des meubles. A.

FERMINE, synonyme de fermaigne.

FÉROUESSES ; FÉROUSSES : jambes ; terme de mépris comme croches, flûtes, triques. A.

FERRER (v. a.) : carder, en parlant du chanvre et du lin.

FERRET : sorte de tonneau.

FERREUX : cardeur de chanvre et de lin.

FERRIER : grande tonne à cidre.

FERSIR (v. n.) : trembloter, transir, frémir. A.

FERTILLON ; FEURTILLON : frétillon. Du verbe frétiller. A.

FÉRU : fort et fier. Du celtique-breton.

FERZAIE : fresaie. Belon a dit : Le hideux cri de la fresaie effraie.

FESTAMPER : battre, fesser. O.

FESSE-LARRON : houx fragon (Ruscus aculeatus). B.

FÊTRE : espèce de panaris. B.

FEUGÈRE : fougère (Polypodium filix). L.

FEUILLON : frêlon. B.

FEUILLOT : feuillet. L.

FEUILLOTER : feuilleter.

FEUPERIE : friperie. Voyez PEUFE.

FEUPES : guenilles, propres au fripier.

FEURRER : empailler. Feurrer une chaise, c'est la rempailler. De feurre.

FEUVE : fève.

FÈVE (petite) : haricot (Phaseolus). On désigne, en Normandie, la véritable fève (Vicia faba) sous les noms de grosse fève, et de gourgane. Voyez POIS. Dans le patois Walon, fève signifie haricot.

FIAH : fi !

FIAILLIR (v. n.) : se faner, se flétrir. En patois Walon, flawi : faillir, tomber en défaillance. Dans le patois Rennais, faillir signifie maigrir, se faner. A.

FIAMBÉE ; FLAMBÉE : feu brillant et de peu de durée.

FIAMME : flamme. Patois Walon. B.

FIANCE : confiance. L.

FIANCHAILLES : fiançailles. S.I.

FIANT : mouillé.

FIARACHE ; FIARAGE : communauté ; frérage. A.

FIAT : confiance, foi. B.

FIAU : fléau à battre le grain. Voyez FLOIS.

FIAUTÉ : foi, confiance.

FICET (diminutif de fils) : fils chéri. Manche.

FICHANT : désolant, ou du moins très-contrariant.

FICHER et FICHIER : donner, placer. Dans l'ancien Argot, ficher signifie donner.— Ficher le camp : décamper.

FICHER (SE) de : se moquer de.

FICHTRE ! juron. Patois du Jura.

FICHU : détruit, perdu. Fichu pour : fait pour, capable de. M.

FIDÈLE : sensible. A.

FIDÉLION (Faire un) : faire un cadeau.

FIÉE : multitude, abondance. Fiée de monde : affluence de monde. B.

FIÉGE : roseau pour empailler les sièges. Voyez LAICHE.

FIELLU : fort, puissant, courageux. C'est le synonyme de fêle. B.

FIENT (s.m.) : fumier. De fiente, qui vient du latin fimus. Patois Troyen.

FIÉRISER : irriter. S.I.

FIEUR : fleur. A.

FIEUX : fils. Patois Picard. S.I.

FIFOLLET Voyez FOLLOT, et FOURLORE.

 
     
   
     
   

 

         
 

FIFOTTE (s. f.) : frai de poissons agglutiné, que la mer laisse parfois sur la grève. B.

FIGNOLER (v. n.) : s'habiller avec recherche ; affecter des airs gracieux. Voyez FION.

FIGNOLEUR : recherché dans sa parure.

FIL (Avoir le) : avoir de la ruse, de la finesse. C'est être comme un outil bien affilé. Voyez TRUC.

FIL-EN-TROIS : eau-de-vie. L.

FILANDRE : filament.

FILEBERT, ou plutôt PHILBERT : noisette, aveline. Peut-être du nom de quelque anachorète, qui faisait de ce fruit sa nourriture ; d'où probablement vient, par ironie, la dénomination de pâté d'ermite.

FILETTE (du jour) : point du jour.

FILEUX : épervier (Falco nisus).

FILOIRE : fileuse, ouvrière que l'on emploie à filer le chanvre. A.

FILOTIER : tisserand, fabricant de toile. Du mot fil. A.

FILTER : tiercer ou repiler pour la troisième fois un marc de pommes.

FIN dans A LA FIN DES FINS : enfin.

FINARÉ : astucieux, fin.

FINASSIER : finasseur, qui finasse, rusé, dissimulé.

FINER : trouver. De l'islandais finna.

FINGUE : foi. Par ma fingue : par ma foi. On dit aussi : par ma finguette.

FINOT : fin-or, sorte de poire d'été, jaune comme de l'or fin.

FIOLER (v. n.) : boire au point de s'enivrer. Fioula, en patois de Grenoble. De fiole.

FIOLER Voyez FÉLER.

FION : tournure, bonne façon. Id. en patois Lorrain.

FIQUER : mettre. De ficher. Fiqu'ous là : mettez-vous là. Fiquer un clou : l'enfoncer.

FIRLIT : petit poisson, fretin de mer, dont on se sert pour appât. B.

FIROU (Noblesse à Martin) : va te coucher, tu souperas demain : noblesse indigente, pauvres hobereaux.

FISSET ; FISSIA ; FISSIAU : petite barre qui sert à fixer (Manche).

FISTEAU : barre de treillage. Fuseau. C.

FISTON (diminutif de fils) : petit enfant chéri.

FLAFLA : entretien, fréquentation. S.I. Dans d'autres départements, on dit : faire du flafla, pour faire des embarras.

FLAGEOLET : sorte de haricot. Corruption du vieux français faseols. De faseolus.

FLAINDRE Voyez FEINDRE.

FLAIS ; FLAIT ; FLET : fléau pour battre les céréales. Patois Troyen.

FLAMBE : flamme. Roman.

FLAMBÉE ; FLAMBINE : feu brillant de courte durée. L.

FLAMMICHE : pain ou miche mal cuit, comme à une simple flamme. O.

FLANCHET ; FLANCHIN (de mouton) : pièce de cet animal, coupée entre l'épaule et le flanc. L.

FLANER : perdre un temps considérable en causeries, en bavardages.

FLANIER : avare.

FLANIER, ÈRE : qui va flaner.

FLANNER (v. a.) : flatter bassement. A.

FLANNEUR : bas flatteur. A.

FLANQUER : donner, appliquer.

FLAQUET : petite flaque d'eau. S.I.

FLAQUET : digitale dont les fleurs claquent, pressées d'une certaine façon. FLAQUET se dit, dans la Manche, pour CLAQUET. Voy. ce mot.

FLAQUIN : maigre. D'efflanqué. A.

FLARIES : réjouissances prolongées. De frairie. A.

FLAS Voyez FLAIS.

FLÉLER (v. n.) : faire du bruit, en parlant d'une porte ou d'un auvent qui bat avec force. « Dans l'arrondissement de Rouen, disent MM. Duméril, ce verbe est aussi actif ; fléler des fruits y signifie les agiter avec violence, et par suite les abattre. »

FLET Voy. FLAIS.

FLEU : farine ; pour fleur de farine. Fleu de pois, fleu de blé. En anglais, flour.

FLEUMES Voyez FLUMES. B.

FLEURER : flairer.

FLEURETTE : première crême qui s'élève sur le lait ; fleur de crême. L.

FLEURETTE : moisissure sur la baissière d'un tonneau. De fleur, efflorescence. Voyez FARETTE. L.

 

FLEURIE : confrairie. S.I.

FLEUTRIR : flétrir.

FLIAIS : fléau à battre le blé. (Manche.)

FLIE ; FLION : petit coquillage univalve ; la patelle commune.

FLIGER : figer. L.

FLIPE (s.m.) : cidre doux, chauffé avec un mélange d'eau-de-vie et de sucre, et dans lequel on met des tartines ou rôties. De l'anglais flip, boisson cordiale. Une note sur le Redgauntlet de Walter Scott, ch. XIII, trad. de M. de Montemont, définit ainsi le flip : « Boisson composée de bière, d'eau-de-vie et de sucre, en usage parmi les gens de mer. »

FLIPSAUCER : manger avec voracité.

FLO ; FLIO : multitude (Manche). B. L.

FLON : diarrhée épidémique. Vire.

FLONDRE : poisson de la Basse-Seine, et que, dans la mer Baltique, on appelle flunder et flundra. C'est le flez (Flessus). S.I.

FLONER (SE) : se pâmer de colère ou de surprise. Du Roman enfelonnir : s'irriter. L.

FLONER (v. n.) : flaner. A.

FLONEUR : flaneur. De l'islandais flanni : désordonné, débauché.

FLONISE (s. f.) : pamoison par l'effet d'une grande colère ou d'une surprise excessive. L.

FLOPER, ou plutôt FLAUPER : frapper, battre. Fipla : battre. En Roman, flauber. A.

FLOQUER (v. n.) : vaciller, chanceler, en parlant d'une chose mal fixée. Onomatopée. B.

FLOQUET : incertain, vacillant, indécis. De flot. S.I.

FLOUEUR : trompeur, escroc, fripon. De l'ancien Argot, afluer : tromper ; et de l'Argot nouveau, flouer : voler.

FLOUER : voler. Du verbe latin fraudare.

FLOUETTE : girouette. Du latin fluctuare.

FLUBER : agiter les épaules pour les frotter. Voyez FRIPER.

FLUMES : flegmes ; glaires ; pituite. L'apothicaire Aliborum s'exprime ainsi dans le Testament de Pathelin, p. 133 :

User vous fault de sucre fin,
Pour faire en aller tout ce flume.

Du grec φλεγμα ; en latin, phlegma.

FLUTER : boire avec excès.

FO : fou. Du Celtique fol.

FOCHE : fouace, gâteau salé et poivré sans autre assaisonnement. Voyez FOUÉE. B.

FOCHETTE (s. f.) : (Lotus Corniculatus). B.

FOICELLE, ou FOISSELLE (s. f.) : forme en terre cuite, percée de beaucoup de petits trous, pour faire égoutter le fromage. En patois de Grenoble, faicella signifie un « vase pour faire cailler le lait » ; en patois du Jura, « moule de bois à faire des fromages. » Faisselle, en français. Voyez CLICHE. A.

FOIS : moment. Il y a des fois où j'en perds la tête. Patois Lorrain.

FOISIL : briquet, fusil avec lequel on battait un morceau de silex pour en obtenir du feu. Le fuisill, dans Partonopeus de Blois. L.

FOISILLER : remuer la cendre mal à propos. Par extension, déranger. Du latin focus, foyer. A.

FOITER (v. a.) : donner, appliquer. « Je li foiterais le fouet. » Ce mot semble un adoucissement du mot foutre employé dans le même sens par les gens grossiers.

FOLE : filet dont on se sert en haute mer, principalement pour prendre les raies. B.

FOLE, ou FOLLE : trombe. De follis, soufflet de foyer.

FOLIER : être atteint de folie. Foloier, dans les Chansons du roi de Navarre. L.

FOLIO : habillements surannés et ridicules. Elle a l'air d'un folio. De folle, ou d'un volume in-folio devenu bouquin. A.

FOLLOT : feu-follet.

FOLUMÈQUE Voyez FALMÊCHE.

FONCÉE : gestation, portée d'une femelle. Voyez FORCÉE.

FONCER : entrer de force ; se jeter brusquement sur. Il a foncé dans la maison : il a foncé sur moi. L.

FONDELER : brûler la terre et la disposer pour l'ensemencement du sarrasin. C'est, à proprement parler, préparer le fonds. A.

FONDELERIE : action de fondeler. A.

FONDRILLE (s. f.) : effondrilles, dépôt ou sédiment au fond d'un vase.

FONDRILLON (s.m.) : petite fondrille.

FONGE ou FONGUE (PAR MA) : par ma foi.

FONTAISIE : fantaisie, caprice.

 
         
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FORANGUE (s. f.) : croûte sur les lèvres d'un malade. B.

FORBAITURE : fourbure.

FORBANNIR : exiler, bannir. De foras, dehors, et de bannir. Employé par Basselin.

FORBU : fourbu.

FORCÉE : portée d'une femelle qui produit plusieurs petits. Une forcée de lapins. De foras, dehors. L.

FORCIR (v. n.) : acquérir de la force. L.

FORIÈRE : portion de terre en dehors de la partie labourée. De foris.

FORMAGE : fromage.

FORMAT : furoncle, anthrax, bouton, mal extérieur. De foris.

FORTAN (fort temps) : mauvais temps. Faire avoir fortan à quelqu'un : le faire vexer. On dit aussi : faire porter mauvais temps à quelqu'un.

FOU : enragé. Chien fou, chien attaqué de la rage.

FOU (en parlant du lait) : lait fou, lait caillé.

FOUADRAILLER : fouailler ; faire claquer le fouet à tort et à travers.

FOUAH ! fi. Cri de huée et de dégoût. B.

FOUAILLE : feu brillant sans durée.

FOUAILLÉE : fustigation complète.

FOUAILLEUR : libertin.

FOUATIN : tâton, qui s'occupe de riens. Voyez NIGON. L.

FOUATINE Voyez FOUAILLE, FLAMBINE.

FOUATINER (v. n.) : s'occuper de riens, de vétilles. Voyez NIGONNER.

FOUATINES : verges. Du verbe fouetter.

FOUATINER (v. n.), se dit de quelque chose que le vent enlève (Orne). MM. Duméril.

FOUCADE : fougade, emportement fougueux.

FOUCADER (v. n.) : éprouver une foucade.

FOUCARAS ; FOUGARAS : écervelé.

FOUCHIBLE : facile à effaroucher.

FOUDRER : écraser, en parlant du corps, du buste surtout. En patois du Jura, effoudrai : froissé, moulu.

FOUDRER : s'emporter. S.I.

FOUÉE (s. f.) : feu clair et brillant, fait de branches menues ou de pailles ; feu de la bouche du four. Une galette à la fouée est un petit gâteau que l'on fait cuire à la bouche du four pendant qu'on le chauffe. Des mots feu, foyer.

FOUÈNE, FOUINE (s. f.) : instrument de pêche. Funa, en patois de Grenoble.

FOUETTER LE CHAT : donner un repas des restes d'un festin. A.

FOUI : four, fournil. O.

FOUILLARD : feuillage.

FOUILLIS : confusion, désordre d'objets. C'est le farrago des Latins.

FOUINER (v. n.) : fuir lâchement.

FOUINER, FOUINETER : fureter. A.

FOUINILLARD : qui fouine, rôdeur malfaisant.

FOULON : frelon. L.

FOUR : fournil, pièce dans laquelle ouvre le four et se trouve la boulangerie.

FOURBANCER : toucher à tout, comme pour fourbir.

FOURC : fourchet. Le fourc (dont on ne prononce pas le c) est, suivant Nicot, « toute chose qui fait un angle aigu. Ainsi dit-on le fourc d'un arbre, des doigts, du chemin, des rues : d'où vient ce mot quarre-fourc par composition de quarré et fourc. De ce mot sont dérivés fourches, et semblables ». On ne l'emploie, en patois, que dans ces locutions : le fourc du derrière, le fourc d'une culotte. On dit le fourchet d'un arbre. Du substantif latin furca, fourche. A.

FOURCELLE : estomac. En Roman, forcel. Sur ce mot, nous avons donné une note détaillée dans notre édition de Basselin, p. 50.

FOURE (s. f.) : foire. L.

FOURÉE ou FOURRÉE : filet attaché sur les bancs de sable, pour y former un parc où le poisson puisse venir se fourrer.

FOURÉE ; POIRE-FOURÉE : poire molle. Au figuré, qui a la foure, la foire. Voyez BLET.

FOURER : foirer.

FOURET, TE : petit foireux ; petite foireuse. L.

FOURFIÈRE (s. f.) : fourche de fer à deux fourchons ou dents, longuement emmanchée. L.

FOURGOTTER, FOURGOUÊNER : remuer avec bruit sans utilité. Dans la Mayenne, on dit fourgâner pour fureter. De fourgon.

FOURLORE (s. f.) : sorte de revenant qu'on croit apparaître la nuit le long des eaux, sous la forme d'une flamme errante, qui cherche à égarer les passants pour les perdre. Peut-être de l'ancien mot frelore : vicieux, méchant. Dans Pathelin, p. 60, sa femme lui dit : Notre fait seroit tout frelore.

FOURNAQUER : c'est, comme fourgouêner, remuer en désordre et avec un bruit importun. L.

FOURNIT : babillard.

FOUROLLE : torche. Voyez COULINE.

FOUROUX, SE : foireux, se. L.

FOURQUE : fourche. Altération d'un juron très-commun dans la bouche des gens grossiers.

FOURRAIGNE (s. f.) : fourrage. A.

FOUTAISE : bagatelle.

FOUTEAU : hêtre. Patois Rouchi.

FOUTELAIE : lieu planté de hêtres.

 

FOUTILLE (s. f.) : faine, fruit du fouteau. O.

FOUTIMASSER : faire des niaiseries. Voyez NIGONNER. De fou.

FOUTINER Voyez FOUATINER.

FOUTINETTE : chose de peu de valeur ; bagatelle.

FOUYER : âtre, foyer. Marot dit, dans l'Épitaphe d'Ortis, le more du roi :

Aussi gris qu'un fouyer cendreux
Et noir comme un beau diable ou deux.

FRAINVALE (s. f.) : boulimie. Voyez FAIMVALE et FRINGALE. B.

FRAINVALIER : qui éprouve la frainvale.

FRAISER Voyez EFFRAISER.

FRAMBÉYER (v. a.) : nettoyer, en parlant des étables ; les débarrasser de fumier. Nettoyer les petits enfants.

FRAMBIER ; FRAMBISSEUX : qui touche à tout.

FRAMBIR, v. n. : fureter. A.

FRAMBOYER Voyez FRAMBÉYER. A.

FRANC-LIARD : franc-réal, sorte de poire.

FRARIN : piteux, chétif.

FRÉ ou FREI, FRÈDE : froid, froide. En patois Walon, freu.

FRÉDURE : froidure.

FREMAILLES : affaires.

FREMEUR : peur, motif de frémir.

FRÉMI (s. f.) : fourmi. Patois Bourguignon. Frumihe, en patois Walon.

FRÉNAILLER : faire un bruit agaçant.

FRÉRAGE : association étroite. MM. Duméril.

FRÉREUX (cousin) : cousin germain.

FRÉSER : émier. De fresus, moulu.

FRETTE (s. f.) : long bâton. De fretus, appuyé. A.

FRETTE (s. f.) : bande de toile pour emmailloter un enfant. L.

FRETTER (v. a.) : fixer un enfant dans le maillot. L.

FREULÉE : volée de coups (Vire).

FREULER : froler, battre.

FREULIER : garnement. B.

FREUMENT : durement, rudement. B.

FRICAMPOÊLER : mal préparer un mets. De fricasser en poêle.

FRICOT : plat de viande, apprêté pour un repas.

FRICOTER : faire bombance.

FRICOTEUR : celui qui fricote.

FRIGOUSSE (s. f.) : mauvais mets. Du mot populaire fricot.

FRIME C'est bon pour la frime : c'est bon pour l'apparence.

FRIMOUSE ; FRIMOUSSE : grosse figure. Du vieux mot flimouse. Patois Lorrain. Patois Troyen.

FRINGALE : boulimie. L.

FRINGALIER : qui a la fringale. L.

FRINOT : garçon meunier. Du latin farina, farinarius.

FRIOLER : affrioler ; et, dans le sens neutre, avoir grande envie.

FRIOLET : haricot prédome. De phaseolus.

FRIPE (s. f.) : vêtement en mauvais état, bon pour la friperie. Au figuré, le corps. Donner sur la fripe : battre.

FRIPER (SE) : se frotter, s'agiter comme les gens qui ont des poux.

FRIPERIE Voyez FRIPE.

FRIQUENELLE : jeune fille friande et fringante.

FRISDU : terre en friche.

FRISON (s.m.) : ruban frisé que produit la varlope. L.

FRISON (s.m.) : boucle de cheveux qui frisent par art.

FRŒ (s. f.) : sciure de bois. Frou ou froux, en patois Lorrain.

FROLÉE : pain émié dans du cidre ou du poiré.

FROMER ; FRUMER : fermer.

FRONTEAU : bandeau ou bourrelet d'enfant. De front.

FROU-FROU (Madame) : femme ou fille prétentieuse. Frou-frou est une onomatopée comme taffetas (autrefois tafe-tafe), tirée du bruit que produisent les robes de soie. Id. Patois du Jura. L.

FRU, E : avide. A.

FRUSQUIN Voyez SAINT-FRUSQUIN.

FULON ; FAILON ; FOULON ; FURON : frelon.

FUMELLE : femelle. L.

FUMELLIER : coureur de femelles, de filles.

FUMER (v. n.) : être contrarié. Voyez BISQUER.

FURIEUSEMENT : beaucoup, très.

FURIEUX : gros et fort. On dit d'un enfant qui est fort et gros : il est furieux et grossier. En patois Rouchi, furieux signifie fort. L.

FURLUCHÉ : hérissé, furieux, comme un coq en colère.

FURLUFFER (v. a.) (arr. de Rouen) : fâcher, pousser à bout : Chest pour nous faire furluffer. FERNAND, Muse normande, p. 26. Peut-être le même mot que le précédent. MM. Duméril.

FUT : bélier du pressoir à cidre. Tonneau, barrique.

FUTANT : ennuyant. L.

FUTÉ : rassasié, qui en a son soûl. Il signifie aussi avisé, rusé.

FUTER : fatiguer, ennuyer, rassasier, blaser.