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Air : Ermite, bon ermite
Lisette, dont l’empire S’étend jusqu’à mon vin, J’éprouve le martyre D’en demander en vain. Pour souffrir qu’à mon âge Les coups me soient comptés, Ai-je compté, volage, Tes infidélités ?
Lisette, ma Lisette, Tu m’as trompé toujours ; Mais vive la grisette ! Je veux, Lisette, Boire à nos amours.
Lindor, par son audace, Met ta ruse en défaut ; Il te parle à voix basse, Il soupire tout haut. Du tendre espoir qu’il fonde Il m’instruisit d’abord. De peur que je n’en gronde, Verse au moins jusqu’au bord.
Lisette, ma Lisette, Tu m’as trompé toujours ; Mais vive la grisette ! Je veux, Lisette, Boire à nos amours.
Avec l’heureux Clitandre Lorsque je te surpris, Vous comptiez d’un air tendre Les baisers qu’il t’a pris. Ton humeur peu sévère En comptant les doubla ; Remplis encor mon verre Pour tous ces baisers-là.
Lisette, ma Lisette, Tu m’as trompé toujours ; Mais vive la grisette ! Je veux, Lisette, Boire à nos amours.
Mondor, qui toujours donne Et rubans et bijoux, Devant moi te chiffonne Sans te mettre en courroux. J’ai vu sa main hardie S’égarer sur ton sein ; Verse jusqu’à la lie Pour un si grand larcin.
Lisette, ma Lisette, Tu m’as trompé toujours ; Mais vive la grisette ! Je veux, Lisette, Boire à nos amours. |
Illustration de Marcel Bloch, collection CPA LPM 1900
Certain soir je pénètre Dans ta chambre, et, sans bruit Je vois par la fenêtre Un voleur qui s’enfuit. Je l’avais, dès la veille, Fait fuir de ton boudoir. Ah ! qu’une autre bouteille M’empêche de tout voir !
Lisette, ma Lisette, Tu m’as trompé toujours ; Mais vive la grisette ! Je veux, Lisette, Boire à nos amours.
Tous, comblés de tes grâces, Mes amis sont les tiens, Et ceux dont tu te lasses, C’est moi qui les soutiens. Qu’avec ceux-là, traîtresse, Le vin me soit permis : Sois toujours ma maîtresse, Et gardons nos amis.
Lisette, ma Lisette, Tu m’as trompé toujours ; Mais vive la grisette ! Je veux, Lisette, Boire à nos amours. |
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