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Air : Mon amour était pour Marie
Rose, partons ; voici l’aurore : Quitte ces oreillers si doux. Entends-tu la cloche sonore Marquer l’heure du rendez-vous ? Cherchons loin du bruit de la ville, Pour le bonheur un sûr asile. Viens aux champs couler d’heureux jours ; Les champs ont aussi leurs amours.
Viens aux champs fouler la verdure, Donne le bras à ton amant ; Rapprochons-nous de la nature Pour nous aimer plus tendrement. Des oiseaux la troupe éveillée Nous appelle sous la feuillée. Viens aux champs couler d’heureux jours ; Les champs ont aussi leurs amours.
Nous prendrons les goûts du village ; Le jour naissant t’éveillera : Le jour mourant sous le feuillage À notre couche nous rendra. Puisses-tu, maîtresse adorée ! Te plaindre encor de sa durée ! Viens aux champs couler d’heureux jours ; Les champs ont aussi leurs amours.
Quand l’été vers un sol fertile Conduit des moissonneurs nombreux ; Quand, près d’eux, la glaneuse agile Cherche l’épi du malheureux ; Combien, sur les gerbes nouvelles, De baisers pris aux pastourelles ! Viens aux champs couler d’heureux jours ; Les champs ont aussi leurs amours.
Quand des corbeilles de l’automne S’épanche à flots un doux nectar, Près de la cuve qui bouillonne On voit s’égayer le vieillard ; Et cet oracle du village Chante les amours d’un autre âge. Viens aux champs couler d’heureux jours ; Les champs ont aussi leurs amours.
Allons visiter des rivages |
Illustration de Marcel Bloch, collection CPA LPM 1900
Que tu croiras des bords lointains.
Je verrai, sous d’épais ombrages, Tes pas devenir incertains. Le désir cherche un lit de mousse ; Le monde est loin, l’herbe est si douce ! Viens aux champs couler d’heureux jours ; Les champs ont aussi leurs amours.
C’en est fait ! Adieu, vains spectacles ! Adieu, Paris, où je me plus ; Où les beaux-arts font des miracles, Où la tendresse n’en fait plus ! Rose, dérobons à l’envie Le doux secret de notre vie. Viens aux champs couler d’heureux jours ; Les champs ont aussi leurs amours. |
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