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Le dernier bivouac. Napoléon au bivouac. Théo Fleischman.
Dans la nuit du 18 au 19 juin, après avoir échappé aux Prussiens à Genappe, tassé sur son cheval, muet et harassé, Napoléon atteint les Quatre-Bras. Le général de Brack se souviendra n'avoir jamais vu, même pendant la campagne de Russie, sur cet auguste visage une expression plus troublée et plus malheureuse. Un officier battant en retraite par le bois découvre la singulière vision : « Nous venions de dépasser les Quatre-Bras, et nous traversions un petit bois à côté de la route, lorsque nous vîmes briller un feu qui s'allumait dans une clairière proche de nous. En avançant de quelques pas, j'aperçois des grenadiers de la garde près de ce feu qu'ils alimentent. Je m'approche encore... mais que vois-je en face de moi? Napoléon, debout, immobile, les bras croisés sur la poitrine regardant vers Waterloo. »
| Napoléon campagne de Russie | |||||||
Baudus rejoint l'Empereur. « Je l'engageai à se retirer , car il n'était plus couvert par personne. Quelques larmes s'échappaient de ses yeux. Quelque vive que fût son émotion elle ne le troubla pas au point de lui faire oublier les précautions que réclamait notre affreuse situation, car , se rappelant qu'il m'avait envoyé de Fleurus aux Quatre Bras le 16, il me chargea d'aller dans ce premier endroit prévenir la division Girard, qui avait été laissée pour garder le champ de bataille de se retirer sur-le-champ. "
Napoléon remonte à cheval et reprend la route qui doit le mener vers le douloureux accomplissement de son destin. Les silhouettes des grenadiers s'estompent dans les ténèbres. Et lentement, tandis que le jour paraît, meurent et s'effacent les flammes du dernier bivouac de l'épopée | ||||||||