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Article extrait de « Vivre et mangers normands » de B. Leroux et C. Quétel –Ed. I.D.P. Paris 1983.
« Si l’on vous offre un café dans une ferme de Normandie, vous êtes alors pris dans un terrible dilemme : refuser et paraître « ben fier » ou accepter et entrer dans une terrible aventure.
Aussitôt bu, le café, qui a parfois reçu « eun’goutte », une « larme », un « brin », une « larmichette » de « goutte » (ne serait-ce que pour lui faire passer un goût redoutable de réchauffé), se voit remplacé dans la tasse encore chaude par une solide « rinchett’ », une nouvelle rasade de Calva versée pour absorber le sucre qui pourrait encore y rester, puis d’une « surinchett’ », destinée cette fois à nettoyer à fond la tasse et à réveiller la conversation.
Puis suit le « gloria », car « on ne s’en va pas sur une jambe ». Si on n’a pas eu encore le courage de fuir, vient le « coup d’pied au cul » et, juste au moment de partir, la « déchirante », la « goutte de la patronne » celle qu’on boit le cœur gros au moment de se séparer, « d’la vieulle », la « bouteill’à la maîtress’ », réputée meilleure, qu’elle sort du fond de l’armoire et qu’il serait particulièrement impoli de refuser. |
CPA Collection Ces bons Normands du LPM | |||||||
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Enfin, vient le « coup d’l’étrier », servi au moment où le convive est supposé prêt à monter en voiture.
Si vous quittez la table en titubant, vous aurez fait plaisir à vos hôtes. Si au contraire, vous repartez d’un bon pied en laissant tomber quelques mots sur ce calva très goûtu mais peut-être un peu trop jeune (il l’est toujours), vous aurez fait leur conquête. » | ||||||||