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Par
Depuis dix ans qu’il était Curé de Villedieu-les-Poëles l’abbé de la Cloche avait fait tous ses efforts et employé tout son savoir pour instruire ses ouailles des vérités de la religion, mais tout avait été inutile. Les Sourdins n’avaient jamais pu comprendre les instructions de leur pasteur qui avait pourtant fait tout le possible pour se mettre au niveau de leur intelligence. Jamais il n’avait pu leur cogner dans la tête ce qu’était la Sainte Trinité. Espérant les éclairer par une démonstration physique et matérielle notre Curé, un dimanche, monta en chaire pour faire le prône une fourche dans une main et un petit paquet dans l’autre. Surpris et se croyant menacés de coups les Sourdins, qui étaient presque aussi braves que la lune quand elle se cache derrière un nuage, faisaient leurs préparatifs pour décamper de l’église quand le pasteur voyant leur effroi les rassura en souriant. | | |||||||
« Mes frères, leur dit-il, voilà bien longtemps que je sue sang et eau pour vous instruire sans pouvoir y parvenir. Votre intelligence plus dure que le cuivre que vous battez sur l’enclume s’est refusée jusqu’à présent à comprendre le sens et la portée de mes sermons. Jusqu’ici vous n’avez jamais pu vous rendre compte de ce qu’est la Sainte Trinité, j’espère être plus heureux aujourd’hui.
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