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LA PETITE VENERIE
Elle concerne le renard, le lièvre et le lapin.
Le courre du renard
Il était très prisé en Angleterre, où il était prétexte à de grands parcours à cheval, avant qu’une loi totalement démagogique ne l’interdise.
La voie du renard est assez difficile à chasser car elle est très fugace. L’animal, contrairement à sa réputation, n’est pas particulièrement rusé. Il se contente de fuir en empruntant ses circuits habituels, sans doubler sa voie et sans finesses particulières. La véritable difficulté vient en fait de ce qu’il se terre facilement et parfois dans des lieux inattendus. Il faut alors l’en faire sortir, si possible avec un fox ou un teckel pour continuer à le chasser à courre.
Le courre du renard a cependant le grand mérite d’en faire un gibier à part entière, un gibier offrant de belles chasses et non un « nuisible » qu’il faut détruire. |
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Le courre du lièvre
La chasse à courre du lièvre est, sans contexte, la plus difficile qui soit, et par conséquent la plus passionnante. Nombre d’équipages ne prennent, en effet, que deux ou trois lièvres par an, et cela malgré plusieurs dizaines de sorties.
Le plus souvent, le lièvre est levé par les chiens. Dès qu’il bondit de son gîte, les chiens prennent la voie et crient à pleine gorge. La chasse se déroule généralement dans la plaine et le bocage, avec tout ce que cela suppose de clôtures, de barrières et d’obstacles divers. Les veneurs, souvent à pied, doivent faire preuve d’une condition physiquecertaine pour ne pas se laisser distancer.
Le lièvre chassé semble avoir tous les talents. Il est rapide et assez résistant, mais surtout n’a pas son pareil pour mettre les chiens en défaut. Il peut doubler sa voie et même davantage, jusqu’à dessiner unécheveau inextricable où les meilleurs chiens vont se perdre. Il emprunte régulièrement les routes, et rares sont les chiens capables de percevoir son odeur sur le gravier et le bitume. Il passe parmi les bovins, qui ne manqueront pas de venir perturber les chiens lorsqu’ils voudront passer à leur tour. On n’en finirait pas de relater des anecdotes plus surprenantes les unes que les autres: celle du lièvre sautant pour s’y cacher dans une barque à l’attache sur une rivière, celle de tel autre se réfugiantdans une étable sous une mangeoire à bestiaux ou montant dans une souche… Certains lièvres, se sentant pris, n’hésitent pas à se réfugier dans un terrier, une canalisation, à escalader les rochers …
Le courre du lapin
Animal de vénerie à part entière, le lapin se chasse avec des chiens de petite taille. Les bassets, les beagles sont les plus adaptés à la chasse de cet animal qui est familier des ronces ou du chêne Kermès selon les régions, d’une végétation basse et dense d’une façon générale. La vénerie du lapin nécessite des chiens passionnés et d’excellente tenue «à la ronce ».
Une meute de 6 à 8 chiens est suffisante pour cette pratique. Un nombre plus conséquent ne permet pas à tous les chiens de « goûter » la voie de l’animal. Malgré cela, de nombreux équipages découplent une quinzaine de chiens et parfois un peu plus dans le but de créer une « musique » plus forte.
Explications pour les novices …
Tous les amateurs de chiens courants chassent pour le plaisir d’entendre leurs chiens crier sur la voie d’un animal de chasse. Les récris de chaque chien au cours de la chasse sont de tonalités différentes. Les voies des chiens sont plus ou moins aigues, graves selon la race tout d’abord puis, au sein d’une même race, d’autres paramètres ont une influence, … le sexe, la taille, les origines, …
L’ensemble des chiens groupé en meute et criant sur la voie d’un animal de chasse produit une musique qui est source d’un plaisir particulier, de sensations fortes pour le veneur.
Au cours des chasses, le lapin doit son salut principalement aux terriers dans lesquels il se réfugie et au grand nombre de congénères sur le territoire qui fait que les chiens chassent parfois d’autres lapins.
Lorsqu’il double sa voie, sa ruse ne semble pas réfléchie comme pour le lièvre ou le chevreuil. Il recule sur sa voie dans un mouvement de panique. Toutefois, il est capable de sortir de sa coulée pour marcher sur les ronces et se glisser dans une coulée voisine. Comme d’autres animaux, poussé dans ses retranchements, il cherche à se faire perdre. Il peut exploiter un tronc d’arbre incliné pour se «taper » dans les premières branches et ainsi perdre les chiens. |
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