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La bibliothèque de campagne Extrait de : Les fournisseurs de Napoléon 1er et des Impératrices La bibliothèque de campagne mérite quelques détails : Une lettre de M. de Méneval à M. Barbier, bibliothécaire de l’empereur, va nous faire connaître les genres de livres dont Napoléon aimait à s’entourer.
Bayonne 17 juillet 1808.
– « L’empereur désire se former une bibliothèque portative d’un millier de volumes, petit.in 12, imprimés en beaux caractères. L’intention de Sa Majesté est de faire imprimer ces ouvrages pour son usage particulier sans marges, pour ne point perdre de place. Les volumes seront de cinq à six cents pages, reliés à dos brisé et détaché et avec la couverture la plus mince possible. Cette bibliothèque serait composée d’à peu près quarante volumes de religion, quarante des épiques, quarante de théâtre, soixante de poésie, cent de romans, soixante d’histoire. Le surplus, pour arriver à mille, serait rempli par des mémoires historiques de tous les temps. | Napoléon | |||||||
« Les ouvrages de religion seraient l’Ancien et le Nouveau Testament, en prenant les meilleures traductions, quelques épîtres et autres ouvrage les plus importants des Pères de l’Église ; le Coran ; de la mythologie ; quelques dissertations choisies sur les différentes sectes qui ont le plus influé dans l’histoire, telles que celles des Ariens, des Calvinistes, des Réformés, etc. ; une histoire de l’Eglise, si elle peut être comprise dans le nombre des volumes prescrits.
« Les épiques seraient Homère, Lucain, le Tasse, Télémaque, la Henriade, etc.
« Les tragédies ; ne mettre de Corneille que ce qui est resté, ôter de Racine les Frères ennemis, l’Alexandre et les Plaideurs ; ne mettre de Crébillon que Rhadamiste, Atrée et Thyeste ; de Voltaire, que ce qui est resté.
« L’histoire ; mettre quelques-uns des bons ouvrages de chronologie, les principaux originaux anciens, ce qui peut faire connaître en détail l’histoire de France. On peut mettre comme histoire, les discours de Machiavel sur Tite Live, l’Esprit des Lois, la Grandeur des Romains, ce qu’il est convenable de garder de l’histoire de Voltaire.
« Les romans : la Nouvelle Héloïse et les Confessions de Rousseau. On ne parle pas des chefs d’œuvres de Fielding, de Richardson, de Lesage, etc., qui trouvent naturellement leur place ; les contes de Voltaire.
« NOTA. – Il ne faut pas mettre de Rousseau ni l’Emile, ni une foule de lettres, mémoires, discours et dissertations inutiles ; même observation pour Voltaire.
« L’empereur désire avoir un catalogue raisonné avec des notes qui fassent connaître l’élite des ouvrages et un mémoire sur ce que ces mille volumes coûteraient de frais d’impression, de reliure. Ce que chaque volume pourrait contenir des ouvrages de chaque auteur ; de quelles dimensions et quel espace cela occuperait ?... | ||||||||